Après Amsterdam, Henrik von Eckermann et Mary Lou épinglent Bois-le-Duc à leur palmarès

Déjà vainqueurs il y a quelques semaines de l’étape de Coupe du monde Longines d’Amsterdam, Henrik von Eckermann et Tovek’s Mary Lou ont remporté de haute lutte le Grand Prix du CSI 5* de Bois-le-Duc, étape du Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles, cet après-midi aux Pays-Bas. Au terme d’un spectaculaire barrage à cinq, le Suédois a devancé le Suisse Steve Guerdat, deuxième sur la prodigieuse Albführen’s Bianca comme à Genève, et son compatriote Peder Fredricson, brillant troisième avec H&M Christian K.




Henrik von Eckermann et Tovek’s Mary Lou ont gagné ensemble leur sixième victoire internationale cet après-midi à Bois-le-Duc, où s’est achevé en apothéose le désormais sublime CHI de l’Indoor Brabant. Cet événement ne cesse de progresser à tout point de vue et les organisateurs peuvent être fiers du chemin parcouru en l’espace de cinq ans. Rarement on a vu un concours indoor aussi élégant dans sa mise en scène. En revanche, plus fréquents sont les succès du Suédois et de sa jument Westphalienne de treize ans par Montendro et une mère par Portland L. En indoor, ils font désormais partie des meilleurs couples du monde, à en juger par leurs victoires dans les Grands Prix Coupe du monde Longines de Göteborg en 2017 et 2018 et Amsterdam fin janvier. Dans trois semaines à Göteborg, ils aborderont la finale du circuit avec les plus hautes ambitions, eux qui restent sur deux troisièmes places à Omaha en 2017 et Paris en 2018. Mais aujourd’hui, c’est bel et bien la plus prestigieuse victoire de leur carrière qu’ils ont remportée lors de l’étape néerlandaise du Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles. Nul doute qu’ils tenteront d’en faire autant à Aix-la-Chapelle, Calgary et Genève, les trois autres concours de ce magnifique circuit.
 
Aussi bien dans les cotes des obstacles que la technicité de son parcours, dessiné par le Néerlandais Louis Konickx, ce Grand Prix s’est avéré à la hauteur de sa dotation de 900.000 euros, énorme ! Cette impression, qui se dégageait dès la reconnaissance, s’est confirmée dès le coup d’envoi. Ainsi, le public a dû attendre dix parcours pour applaudir non pas sans-faute mais un tour à quatre points. Il a été l’œuvre de l’Allemand Ludger Beerbaum et de son fidèle Casello, partis en sous-régime et qui ont commis une petite faute d’antérieurs sur l’oxer 2. Une faute aussi, au grand dam du public néerlandais, pour Jur Vrieling et VDL Glasgow van’t Merelsnest sur le vertical 13a, placé à l’entrée du double final. Idem pour l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar, battu sur le 4b placé au milieu du triple vertical-vertical-oxer, et le Belge Jos Verlooy. Le vertical 10 a privé de clear round l’Autrichien Max Kühner sur Cornet Kalua ainsi que le Néerlandais Harrie Smolders avec Don VHP, tandis que l’oxer 6a, placé à l’entrée du premier des deux doubles, a ruiné les espoirs des Belges Olivier Philippaerts et Pieter Devos, en selle sur H&M Legend of Love et Apart. 
 


Plus de peur que de mal pour Sameh El Dahan


Sameh El Dahan, vainqueur du Grand Prix CSIO 5* du Masters de Calgary, étape canadienne du Grand Chelem, a demandé à son alezane de tourner avant de pouvoir prendre son appel sur le 6a, l'abord n'étant pas idéal. Désarçonné par cet imprévu, l'Égyptien s’est fait marcher sur la main par la jument une fois à terre, mais il a heureusement pu se relever et quitter la piste à pied. Il a tout de même été conduit à l’hôpital, où les médecins ont décelé une fracture de l’index. Les tribunes ont exulté quand le dix-septième couple en lice, Maikel van der Vleuten et l’inénarrable Verdi TN, ont franchi la ligne d’arrivée. Hélas, il a écopé d’un point pour dix-neuf centièmes de seconde de dépassement de temps, ce qui lui vaudra la septième place. Même punition pour un autre Néerlandais, Marc Houtzager, associé à l’excellent Sterrehof’s Calimero, trop lent pour quarante et un centièmes et donc septième. Impitoyable et passionnant ce Grand Prix.
 
Côté français, Kevin Staut n’a pas connu beaucoup de réussite, renversant l’oxer 2 et le vertical 6a avec Edesa’s Cannary. Pour autant, le couple a laissé une bonne impression en piste, notamment sur la fin de parcours, ce qui est rassurant à trois semaines de la finale de Göteborg. Simon Delestre, lui, a poursuivi la formation de son très prometteur Uccello de Will, battu uniquement sur la palanque du vertical 13a et par le chronomètre parfaitement ajusté de cette épreuve.
 
La délivrance est venue de Daniel Deusser, vingt-septième à s’élancer avec Tobago Z, le meilleur cheval de la saison indoor, vainqueur des Grands Prix Coupe du monde Longines de Madrid et Bordeaux et du Grand Prix secondaire du salon Equita Longines de Lyon. Il a aussitôt été imité par le numéro un mondial suisse Steve Guerdat et sa prodigieuse Albführen’s Bianca, qui signait ici son retour au plus haut niveau après plusieurs semaines de repos consécutives à sa deuxième place dans l’étape du Grand Chelem de Genève. Le troisième sans-faute a été l’œuvre d’Henrik von Eckermann et Mary Lou. C’est également passé pour les tenants du titre, le Belge Niels Bruynseels et Gancia de Muze, malgré un vrai joker sur le second plan de l’oxer 12. Pour compléter ce barrage de rêve, il ne manquait plus que le champion d’Europe et vice-champion olympique Peder Fredricson, impeccable avec H&M Christian K.
 


Un barrage au casting de rêve

 
Ouvreur de la finale au chronomètre, Daniel Deusser commet un bonne faute sur l’oxer 9, troisième difficulté de ce parcours réduit, qu’il n’a pas su idéalement aborder, obligé de ralentir Tobago dans son élan. Sa prise de risque lui vaut tout de même une bien belle quatrième place. On a alors assisté à une fabuleuse chevauchée de Steve Guerdat et Bianca, dont la parfaite harmonie a quelque chose d’émouvant pour qui aime ce sport. Pour autant, la puissante fille SWB de Balou du Rouet et d’une mère par Cardento saute encore avec une telle marge qu’elle en perd un peu de temps en l’air. Le couple doit donc se contenter de la deuxième place, comme en décembre dernier à Genève.
 
Naturellement, Henrik von Eckermann et la très vive Mary Lou prennent absolument tous les risques, et une touchette sur l’oxer 5 ne les empêche pas de couper la ligne d’arrivée soixante-trois centièmes plus vite que leurs rivaux. Poussé dans leurs retranchements, Niels Bruynseels et Gancia de Muze, à la limite de la rupture dès le départ, craquent en milieu d’exercice en explosant l’oxer 12. Une faute heureusement sans conséquence pour les deux athlètes, cinquièmes de ce Grand Prix.
Pour Peder Fredricson, mis devant la même équation, c’est le virage précédant l’oxer 5 qui pèche, si bien que le très vif Christian K ne peut empêcher une faute. Leur temps leur offre une belle troisième place. On a désormais hâte de retrouver ces protagonistes en finale de la Coupe du monde et pour certains dès la semaine prochaine au Saut Hermès au Grand Palais.
 
Les résultats