Bien-être animal au plus niveau : continuer l’éducation et renforcer la communication
Présentée par Kamel Boudra, une table ronde sur le bien-être du cheval et l’équitation de haut niveau s’est tenue fin août au sein de l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, plus communément appelé INSEP. Les invités – Jean-Maurice Bonneau, Dr Stéphane Montavon et Nicolas Blondeau – ont débattu sur l’état d’esprit de la filière et la communication de cette dernière en interne et externe.
Réagir face aux critiques
La couverture médiatique du sport de haut niveau pointe parfois du doigt les failles dans le bien-être animal. Comment réagir face à ces images difficiles ? « Le haut niveau est d’abord un miroir et surtout un modèle pour les générations qui suivent. […] Il se doit d’être irréprochable sur ce plan », alerte le docteur en médecine vétérinaire Stéphane Montavon, représentant ici le Conseil et l'Observatoire suisse de la filière chevaline. « Il faut pouvoir répondre aux critiques et également continuer de donner un message positif sur l’intégration essentielle des notions de bien-être ».
Les critiques ont notamment porté sur le maintien des disciplines équestres lors des grands événements sportifs. « L'avenir des disciplines équestres aux Jeux olympiques est menacé car un doute sur le bien-être animal s’est installé au sein du grand public. Il faut pouvoir rapidement montrer et démontrer que l’équitation a encore sa place là-bas », poursuit Jean-Maurice Bonneau, entraîneur international.
Former l’homme de cheval
Nicolas Blondeau, spécialiste du jeune cheval, rappelle l’importance de placer de nouveau le cheval au cœur de la formation : « Beaucoup de cavaliers sont malheureusement dans l’ignorance et ont perdu à l’esprit l’essence même du cheval, animal proie qui doit son salut à la fuite. » L’éducation du cavalier doit se poursuivre, voire se refaire entièrement, dans certains cas. « N’oublions pas également les maltraitances dans les sphères privées, qui sont à ce jour très peu prises en compte ».
La question du coaching a également été abordée, et notamment sa possible dichotomie entre discours face à un élève et face à un client. Faut-il tout sacrifier sur l’autel de la performance ? « La réponse est non. Il faut revenir aux bases d’une belle équitation, où le cavalier communique vraiment avec sa monture. Mieux vaut un parcours à quatre points propre qu’un parcours sans-faute mais fait dans de mauvaises conditions », conclut Jean-Maurice Bonneau.
Visionnez en entier la table ronde : https://www.youtube.com/watch?v=ZronTNB8Fx0 .