Pouvez-vous donner des nouvelles de Nicolas Touzaint, tombé lors de ce cross?

Il faut attendre un peu pour avoir des informations précises, mais il a été dans le cirage pendant quelques minutes, sonné comme un boxeur. À la suite de cela, il a vite et bien repris conscience, et ne voulait pas partir avec les médecins. Nous l’avons tout de même encouragé à le faire pour être certain qu’il ne souffre de rien de sérieux. Quand il m’a quitté, il était très ému et m’a présenté des excuses vis-à-vis de l’équipe.

De fait, après celle de Thomas Carlile, cette chute a éliminé la France de la compétition par équipes. Comment analysez-vous ce qui s’est passé aujourd’hui?

Il y a des jours avec et des jours sans. Heureusement pour nous, nous avons connu davantage de cross positifs que négatifs. Là, je crois que c’est la première fois qu’une équipe que je conduis connaît autant de mésaventures… Cela étant, je préfère que tout cela se produise le même jour et que nous puissions rapidement tourner la page et repartir de l’avant.

Il nous arrive des déboires avec les piliers, ce qui est assez surprenant. Peut-être y a-t-il eu des abus de confiance pour certains, un peu de malchance pour d’autres. En sport, tout peut toujours arriver. Nous devrons tirer les conclusions de tout cela. Pour autant, je retiendrai aussi que les deux jeunes que nous avons lancés dans le grand bain, ce qui était très intéressant à nos yeux, ont répondu présent. Quasiment personne ne les connaissait et ils ont réussi de très belles prestations. Quelque part, cela remet tout le monde au même niveau.

“Zaragoza n’a que neuf ans, ce qui important pour l’avenir”

Pour l’instant, Gaspard Maksud et Zaragoza sont la révélation française de ces championnats du monde. Ce soir, il figure dans le top dix individuel. Comment allez-vous vous remobiliser dans le but de l’accompagner demain vers un possible podium individuel?

Le podium, ce ne sera pas si simple que cela, mais nous allons tout faire, après la seconde visite vétérinaire, pour qu’il puisse réussir un sans-faute à l’hippique. Ensuite, il faudra compter les points des autres. En tout cas, je dois dire que ce jeune homme, que je connaissais encore très peu en début d’année, réussit une très belle saison. Au printemps, il venu disputer le CCI 4*-L de Saumur (dont il a pris la quatrième place, ndlr), où il m’a tapé dans l’œil. Je l’ai sélectionné au CCIO 4*-S d’Aix-la-Chapelle, où il a très bien couru malgré une chute dans l’eau au milieu du grand stade principal en fin de parcours. Je l’ai repris pour le CCIO 4*-S du Pin-au-Haras, où il s’est encore très bien comporté (terminant quatrième, ndlr). Sa jument a beaucoup de qualités, aussi bien au dressage qu’au cross, ce qu’elle a prouvé ici. Et elle n’a que neuf ans, ce qui est important vis-à-vis des grandes échéances qui nous attendent (les Européens du Pin en 2023, puis les JO de Paris 2024, ndlr).

Aujourd’hui, Thomas Bach, président du Comité international olympique, a assisté à ce cross. Craignez-vous pour l’avenir du concours complet aux JO?

J’ai forcément peur parce je désire plus que tout que cette discipline que j’aime demeure au programme olympique. Nous sommes passionnés, mais nous comprenons très bien que notre sport et les incidents qu’il peut engendrer ne soient perçus de la même manière par tous. Pour autant, cela fait partie du sport. Aujourd’hui, nous n’avons vu aucun cheval à la peine, ce qui me semble être le principal. À nous de tout mettre en œuvre pour que limiter au maximum les risques d’accidents. Franchement, le concours complet est un très beau sport, qui mérite son statut olympique.

Le classement individuel en direct
Le classement par équipes en direct
Les championnats du monde de concours complet, dont le cross sera commenté par Romain Perfetti et Ugo Provasi, sont retransmis en direct et en intégralité sur ClipMyHorse.tv