Daniel Bluman offre une nouvelle victoire à Israël en Floride

Cette nuit aux États-Unis, Daniel Bluman s’est adjugé un nouveau Grand Prix CSI 5* disputé dans le cadre du Winter Equestrian Festival de Wellington. En selle sur Ladriano Z, le cavalier de vingt-huit ans a une nouvelle fois fait triompher Israël cet hiver, emboitant le pas à sa compatriote Danielle Goldstein. Au terme d’un barrage à cinq, il a devancé la Japonaise Karen Polle et l’Américaine Beezie Madden, associées à la Selle Français Sari (ex-Unicstar de l’Aumône) et Breiting LS.



Daniel Bluman a remporté le troisième des quatre Grands Prix CSI 5* programmés dans le cadre du Winter Equestrian Festival (WEF), cette nuit au Palm Beach International Equestrian Center (PBIEC) de Wellington, aux États-Unis. Après Danielle Goldstein et Lizziemary, victorieuses de celui du 23 février, le cavalier de vingt-huit ans – il célèbrera ses vingt-neuf ans vendredi prochain – a offert une nouvelle victoire de prestige à Israël, qu’il représente depuis 2017 après avoir longtemps porté les couleurs de la Colombie. En attendant une première grande victoire collective, cette nation émergente, deuxième de la Coupe des nations Longines – grâce notamment à un double sans-faute de Daniel et Ladriano Z – disputée le 17 février à Deeridge Farm, l’autre terrain de concours de Wellington, puis seulement sixième de celle disputée la semaine dernière au PBIEC, enchaîne donc les grandes performances individuelles.
 
Cette année, Israël tentera de décrocher son ticket collectif pour les Jeux olympiques de Tokyo. Même si elle décide de participer aux championnats d’Europe de Rotterdam, c’est bien au CSIO 2* de Moscou, prévu fin juin, que se jouera sa place au Japon. En effet, elle fait partie du groupe C de qualification, regroupant les nations d’Europe centrale et de l’Est. En raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine et des tensions diplomatiques dans cette zone du globe, il n’y aura d’ailleurs pas un mais deux rendez-vous qualificatifs. Le second aura lieu le même week-end à Budapest. Les nations concernées ont donc dû choisir entre ces deux événements. En Russie, la place en jeu devrait se jouer entre Israël, la Russie et la Pologne, avec de bonnes chances de succès pour Danielle Goldstein, Daniel Bluman et leurs meilleurs coéquipiers que sont l’ex-Américaine Ashlee Bond et l’ex-Mexicain Alberto Michán Halbinger. En Hongrie, la concurrence s’annonce un peu plus rude, particulièrement entre la République tchèque, la Turquie et l’Ukraine.
 
Cette nuit, Daniel Bluman a de nouveau sellé son crack Ladriano, hongre Z d’onze ans par Lawito et une mère par Baloubet du Rouet, qui avait débuté en CSI début 2016 sous la selle de son cousin Ilan Bluman. Il s’agit de la troisième grande victoire en Grands Prix du couple, déjà lauréat du Grand Prix CSI 4* de Bridgehampton en septembre 2017 et d’un Grand Prix CSI 5* disputé à Wellington en février 2018. “Aujourd’hui, il était dans une forme spectaculaire Avant le barrage, je le sentais parfaitement bien à la détente. Ayant vu les parcours de Beezie Madden, Karen Polle et Lorenzo de Luca, j’avais mon plan en tête et je sentais que nous pourrions gagner si je montais correctement mon cheval”, a déclaré Daniel, qui n’avait d’ailleurs pas prévu de le monter cette semaine. “J’ai changé mes plans en découvrant les restrictions de quarantaine imposées aux chevaux pour aller concourir au Mexique, puis en Europe. Vu que je ne pouvais plus l’emmener au Mexique, je me suis dit que je pouvais peut-être le monter une semaine de plus ici. C’est vraiment un cheval phénoménal !”
 


Unicstar de l’Aumône, l’une des révélations du WEF

Magnifique performance pour Karen Polle et Unicstar de l’Aumône, hélas renommée Sari...

Magnifique performance pour Karen Polle et Unicstar de l’Aumône, hélas renommée Sari...

© Sportfot

 Au PBIEC, trente-neuf couples ont pris part à l’épreuve reine de la neuvième des douze semaines du WEF. Seuls cinq paires ont trouvé la clé du tour initial dessiné par l’Irlandais Alan Wade. À noter que le Mexicain Eugenio Garza Pérez, piégé uniquement par le chronomètre, s’est classé sixième avec Victer Finn DH. Le barrage s’est avéré particulièrement serré, puisque les cinq concurrents ont terminé dans la même seconde. Alex Granato, Américain relativement méconnu de trente-cinq ans, qui s’était déjà classé deuxième du Grand Prix du 23 février après avoir remporté celui du CSI 4*-W de Deeridge Farm, s’est montré le plus rapide avec Carlchen W, un hongre Mecklembourgeois d’onze ans par Chacco-Blue. Cependant, une faute l’a relégué à la quatrième place, juste devant l’Italien Lorenzo de Luca sur Ensor de Litrange LXII.
 
Favorite au regard de son expérience et du palmarès de Breitling LS, qui défendra son titre en finale de la Coupe du monde Longines le mois prochain à Göteborg, Beezie Madden a signé un double sans-faute, mais ne s’est pas montrée assez rapide, terminant troisième. Pour autant, il en aurait fallu davantage pour contrarier l’Américaine. “J’ai vraiment utilisé ce concours pour préparer la finale. Dès l’épreuve à 1,45m du premier jour, je suis allée un peu vite, puis nous avons sauté l’épreuve à 1,55m de jeudi (concédant une faute, ndlr) et ce Grand Prix. Je voulais qu’il enchaîne suffisamment de tours pour m’assurer de son état forme. Et je suis vraiment contente. Je pense même qu’il aurait pu sauter un ou deux tours de plus ce soir. C’était son dernier concours préparatoire, alors je pense que nous sommes prêts à partir.”
 
Beezie Madden a non seulement été devancée par Daniel Bluman et Ladriano, derniers à repartir au barrage, mais aussi par Karen Polle et Unicstar de l’Aumône. “Elle a vraiment très bien sauté ce soir, alors je savais que je pouvais prendre quelques risques sur certains verticaux. J’ai essayé d’être aussi sérieuse que possible, sachant qu’il y restait à venir des couples plus rapides que nous”, s’est réjouie la Japonaise. Lauréate de ce même Grand Prix il y a deux ans avec With Wings, Karen Polle semble donc tenir un nouveau crack avec cette jument Selle Français d’onze ans, fille de Ninio de Rox et d’une mère par Timorrak des Isles, qu’elle monte depuis début 2018. Du reste, le couple s’était déjà classé quinzième et neuvième des deux premiers Grands Prix CSI 5* du WEF 2019. “Je suis vraiment ravie. Je continue à travailler pour faire couple avec elle, mais elle a vraiment été solide ici. Je suis très heureuse de notre progression.” Hélas pour ses naisseurs, les Manchois Jean et Mathieu Laisney, elle a été renommée Sari après avoir déjà perdu son affixe d’élevage à la faveur de son précédent rachat par G&C, la structure des Vénézuéliens Gustavo et Carolina Mirabal, qui l’avaient alors confiée à l’Espagnol Sergio Álvarez Moya…
 
Le quatrième et dernier Grand Prix CSI 5* du WEF se tiendra le 30 mars. Après les victoires du Suisse Martin Fuchs et des Israéliens Danielle Goldstein et Daniel Bluman, nul doute que les cavaliers américains, champion du monde en titre, auront à cœur de le gagner pour réaffirmer leur suprématie à domicile.
 
Les résultats du Grand Prix
Revoir le barrage gagnant de Daniel Bluman et Ladriano Z

Pour en savoir plus sur le processus de qualification olympique en saut d’obstacles