Dominés par les Allemands, Irlandais et Anglo-Saxons, les chevaux et cavaliers français restent en embuscade au Lion
Même si l’on a compté un très grand nombre de parcours sans faute, les cross des championnats du monde de concours complet des chevaux de six et sept ans ont tenu leurs promesses aujourd’hui au Lion-d’Angers. Encouragés par 46.800 spectateurs, les cavaliers et chevaux français ont montré de bonnes choses, surtout cet après-midi, mais leurs meilleurs rivaux allemands, anglo-Saxons et irlandais restent en tête.
Une véritable marée humaine. De joyeuses retrouvailles. Des familles, des couples, des enfants, des jeunes et des moins jeunes, des passionnés d’équitation et des curieux. L’observation ne remplacera jamais une étude sociologique, mais elle laisse le sentiment d’un grand brassage, d’un événement réussi tant il est populaire et ouvert tout en étant sérieusement focalisé sur le sport. Ce dont rêvent tous les organisateurs de concours complet, notamment en France, ceux du Mondial du Lion, hôte des championnats du monde des chevaux de six et sept ans depuis Mathusalem, l’accomplissent tous les ans avec brio. Accueillir 46.800 spectateurs ne s’improvise pas, et à l’Isle-Briand, on le fait dans la joie et la bonne humeur. Bref, chapeau!
Les scrutateurs et aficionados de concours complet les plus éclairés tiqueront peut-être devant le nombre élevé de parcours sans faute aux obstacles et dans le temps idéal sur les parcours imaginés par Pierre Michelet. Ce matin, on en a compté vingt-quatre sur quarante-sept couples concourant dans le championnat des six ans. Cet après-midi, il y en a eu trente-cinq sur soixante-quatre candidats au titre de champion des sept ans. C’est beaucoup, sans aucun doute, mais s’agissant d’un rassemblement de chevaux naturellement inexpérimentés et découvrant bien souvent l’ambiance inimitable de ce superbe rendez-vous automnal, voire évoluant pour la première fois devant un public un tant soit peu nombreux, cet excès-là vaut mieux que l’inverse.
Dans la plus jeune classe d’âge, on signalera la chute, heureusement sans gravité de MBF Back to Back, crédité de la deuxième meilleure note lors du test de dressage sous la selle de l’Irlandaise Meabh Bolger, sur le deuxième des trois éléments de la combinaison 6, dite de la Partie de pêche à l’Isle-Briand, installée dans le premier gué. Et on pointera le refus infligé à la Néo-Zélandaise Ginny Thompson par Quantas R sur l’entrée de cette même combinaison. Avant la seconde inspection vétérinaire et le test hippique, le classement provisoire reste dominé par HSH Connor, ISH monté l’Américaine Caroline Martin (25,2), qui devance le SHBGB Corimiro, deuxième avec la Britannique Sarah Bullimore (26,4), l’Anglo-Arabe Golden de Béliard, excellente troisième avec Thomas Carlile (27,6), le KWPN Linkin Park K, quatrième avec le Brésilien Marcio Carvalho Jorge (28,5), et l’Oldenbourgois Faro Imp, cinquième sous la selle de l’Australien Kevin McNab. Dans ce championnat, les sept meilleures paires se tiennent en une barre, ce qui promet du suspense demain matin. Hélas, le cross d’Alexis Goury et Gulliver des Lônes s’est arrêté dès l’obstacle 7 après une réception très délicate sur le même gué 6. Quant à Clara Loiseau, elle a renoncé à prendre le départ en raison d’un problème physique soudain de Gallucci de Maor.
Mathieu Lemoine en grande forme
Dans le championnat des chevaux nés en 2015, le top dix du dressage a également peu évolué, même si le chronomètre a donné lieu à quelques minces évolutions. La principale avarie a malheureusement concerné Gaspard Maksud, Mayennais expatrié de longue date en Grande-Bretagne, et She’s the One, pénalisés d’un refus sur la sortie de la combinaison 21, qui ouvrait la ligne droite finale dans l’hippodrome. Très à leur aise au dressage, Lagona, fille OS de Lavagon et d’une mère par Cartani 4, et la jeune Allemande Anna Lena Schaaf, déjà en or au Lion l’an passé, ont signé un cross parfait (18,6). Même impression de facilité pour une autre Allemande, Julia Krajewski, championne olympique en titre, et le Hanovrien Chintonic 3, deuxièmes (21,9). Sous la selle de la géniale Piggy March, l’ISH Dassett Arthalent s’est replacé sur la troisième marche du podium provisoire (22,7), doublant le Holsteiner Ris de Talm et l’Allemande Antonia Baumgart, quatrièmes (23,3) pour avoir concédé deux secondes au temps idéal. Ces quatre paires se tiennent en une faute à l’hippique.
Le meilleur Français, Mathieu Lemoine, est cinquième sur le selle Français Fly Up de Banuel (23,8). Suivent Fibonacci de Lessac*HDC et Nicolas Touzaint, huitièmes (25,5), le SF Feliz Am’Or et Maxime Livio, onzièmes (27,1), le SF Figaro Fonroy et Benjamin Massié (29), le SF Faisons un Rêve et Fabrice Saintemarie (31), le SF Fandgio et à nouveau Mathieu Lemoine (31), le SF Fixin de Condé et Morgane Euriat (32,9), le SF Filao de Perle et Benjamin Massié (34,8), et la SF Fair Lady des Broucks et Thomas Carlile (35,5), totalement transfigurés par rapport à leurs test de dressage. Outre Gaspard Maksud, Alexis Goury et Patrick Poulard ont eux aussi écopé de refus de l’Anglo-Arabes Fiston des Loges et du KWPN Kirwan, respectivement sur les sorties des combinaisons 14, dite des Chaumières, et 10, dite Pays-de-la-Loire Grandeur nature.
On l’aura compris, la Bleus n’ont pas vraiment leur destin entre les mains pour les titres, mais les podiums leur sont accessibles, tout comme l’espoir de révéler des candidats potentiels pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris et surtout de 2028 à Los Angeles.
Le classement provisoire du Mondial des chevaux de six ans
Le classement provisoire du Mondial des chevaux de sept ans
Les parcours de cross
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