Combien de Jeunes Talents, parmi les vingt conviés ce soir sur la piste internationale du CHI Longines d’Equita Lyon, retrouvera-t-on à haut niveau d’ici trois à cinq ans. Difficile à dire tant la carrière d’un équidé dépend de rencontres, de transactions et de coups de chance – ou de malchance… Quoi qu’il en soit, il convient de saluer l’engagement répété de Sylvie Robert, présidente de GL events Equestrian Sport, la société organisatrice du salon rhônalpin, de mettre en valeur ces pépites de l’élevage français sur cette belle et impressionnante carrière, devant un large public pouvant accéder librement aux gradins, qui plus est en cette journée de grande fréquentation. On aurait aimé pouvoir entendre Olivier Perreau et Grégory Wathelet, les deux juges d’un jour choisis par la Société hippique française pour noter les candidats et départager les sans-faute, commenter leurs notes, mais le temps imparti pour cette épreuve ne l’a pas permis.

À défaut d’une analyse individualisée, Grégory Wathelet, cavalier, marchand, organisateur et éleveur ô combien généreux et passionné, a livré son sentiment général au sortir de cette finale: “Il est complexe de juger des jeunes chevaux que l’on voit pour la première fois. C’est encore plus vrai avec ceux de cinq ans, qui ont paru quelque peu stressés et crispés, sûrement parce qu’ils n’ont pas du tout l’habitude de sauter à l’intérieur. Ne les connaissant pas, j’ai dû les juger sur ce que j’ai vu aujourd’hui. Le lot des chevaux de six ans m’a semblé un cran au-dessus en termes de qualité. Bien sûr, il faudrait les revoir, mais ce sont de bons chevaux, que j’ai eu plaisir à regarder. Olivier et moi n’avons pas eu de mal à nous mettre d’accord. Comme j’élève beaucoup et que j’ai pas mal de jeunes chevaux chez moi, que je ne juge pas toujours de façon objective, je trouve bien de pouvoir en évaluer d’autres.”

Après la finale des chevaux de quatre ans jeudi, celle des chevaux de cinq ans, ce soir, a consacré trois chevaux ayant signé un sans-faute: la très bonne élève Histoire de Kerser (SF, Mylord Carthago x Jaguar Mail), le puissant Hermès de la Trigalle (SF, Padock du Plessis x Col Canto), le solide et styliste Hollywood de Morel (SF, Contendro x Élan de la Cour), respectivement associés à Pierre dos Santos, Yannick Naud, Jérôme Debas Montagner. Ayant obtenu des notes équivalentes du jury, ils ont été départagés au chronomètre de la seconde phase d’un parcours de onze obstacles et quatorze efforts. Hykem de Menjo (SF, Untouchable 27 x Heartbreaker), très bon avant-hier et peut-être un peu fatigué ce soir, et Vincent Hervagault ont obtenu de bonnes notes, mais fauté sur le vertical 6b d’un triple composé d’un oxer et deux verticaux, terminant septièmes.

Le lot de chevaux de six ans, globalement moins impressionnés par le chouette décorum d’Equita Lyon, a montré de fort belles promesses. Cette fois, il n’y a pas eu d’ex æquo pour le titre, qui est revenu à Gift des Lunes (SF, Cornet Obolensky x Kannan) et Grégoire Hercelin, crédités de 75,5 points. Le très fin et talentueux Sofian Misraoui a mené le très, très plaisant Gigolo du Barrois (SF, Elvis ter Putte x Flipper d’Elle) à la deuxième place, avec 75 points. À égalité à 74 pour la troisième place, Griotte de la Haye (SF, L’Arc de Triomphe x Luccianno) et Gabbana de Lessac (SF, Eldorado de Hus x President), brillante jeudi avec Julie Anne Verneuil, ont été départagés au temps, Louis Wood se montrant deux secondes et demie plus rapide avec la jument baie. Saluons aussi les beaux parcours de Garance de Vizy (SF, Cornet Obolensky x Brandy de la Cour), sans faute et cinquième avec Fabien Debost, et de Gold Star de Baimont (SF, Mylord Carthago x Jeff d’Or), sixième avec Baptiste Bohren malgré une faute sur le vertical 6b.

Le classement de la finale des chevaux de cinq ans
Le classement de la finale des chevaux de six ans