Les Fonds équestres de solidarité poursuivent leur soutien à l’Ukraine, où les besoins restent énormes

Après l’invasion de l’Ukraine par les forces militaires russes le 24 février, la FEI a mis en place un Fonds de solidarité d’un million de francs suisses pour venir en aide à la communauté équestre du pays ainsi qu’à ceux qui ont quitté la nation assiégée. Dans les mois qui ont suivi, la Fédération équestre des États-Unis (USEF) s’est également associée à cette initiative, en créant le Fonds de solidarité de l’USEF pour l’Ukraine afin de soutenir les chevaux et cavaliers ukrainiens. La totalité de l’argent et du matériel collectés sera versée au Fonds de solidarité de la FEI et distribuée par la FEI pour des projets approuvés par l’USEF.



Le soutien à la communauté équestre ukrainienne se poursuit depuis février. Travaillant en étroite collaboration avec la Fondation caritative de la Fédération équestre ukrainienne (UEF-CF), le Fonds de solidarité de la FEI a mis en place un certain nombre de programmes et d’activités avec l’aide de la Fondation caritative qui a fourni des informations précieuses et un soutien logistique sur le terrain. L’aide à la relocalisation des chevaux provenant de zones de conflit a nécessité une action immédiate. “Notre approche générale a consisté à soutenir et à diriger des initiatives visant à apporter une aide à la communauté équestre ukrainienne plutôt qu’à distribuer de l’argent. Lorsque le conflit a commencé et qu’il y avait un besoin désespéré de relocaliser les chevaux, nous avons initialement mis en place un centre logistique dans l’ouest de l’Ukraine entre la ville de Lviv et la frontière polonaise, pour préparer les chevaux à être transférés dans l’Union européenne”, rappelle Jean Philippe Camboulives, directeur de FEI Solidarity. “Cependant, au fil du temps, nous avons rapidement réalisé que nous pouvions apporter un grand soulagement aux propriétaires de chevaux en les aidant à garder leurs chevaux dans des régions plus sûres d’Ukraine. C’est pourquoi nous avons acheté un certain nombre de boxes à chevaux qui ont été installés dans des centres stratégiques en Ukraine, offrant à des centaines de chevaux un endroit sûr où rester. Le financement et la distribution aux centres régionaux de fournitures essentielles pour les chevaux, telles que la nourriture, la litière et les médicaments, font également partie des initiatives que la FEI soutient par le biais du Fonds solidaire de secours. Nous avons pu identifier les besoins spécifiques et orienter notre aide grâce à l’excellente collaboration avec les responsables de l’UEF-CF, dont nous suivons les conseils et qui sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain.”



Du point de vue du sport et du talent, et dans le but d’aider les athlètes en herbe à atteindre leurs objectifs, le Fonds a également fourni des bourses d’études pour les athlètes et apporté un soutien à l’entraînement des jeunes athlètes. La participation de Danylo Konovalov, dix-sept ans, et de Diana Borovyk, vingt et un ans, aux championnats d’Europe Juniors et Jeunes Cavaliers de dressage, qui se sont déroulés cet été à Hartpury, en Grande-Bertagne a constitué un développement encourageant. Les deux athlètes avaient été sélectionnés pour recevoir des bourses d’études dans le cadre du programme existant FEI Solidarity Athlete Scholarship, afin de soutenir l’entraînement et la préparation liée à la compétition dans le but ultime de représenter l’Ukraine aux championnats FEI en 2022 et 2023. En outre, Diana Borovyk a reçu une invitation personnelle à participer au CDIY organisé dans le cadre du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Elle a pris part à l’événement, qu’elle a décrit comme “un rêve devenu réalité”, se classant douzième de la reprise Individuelle. “La jeune femme a survécu au blocus de Sumy, une ville située au nord-est de l’Ukraine, qui fut parmi les premières envahies par les troupes russes en mars. Elle s’est installée dans son centre équestre local pour être auprès de ses chevaux alors que la guerre faisait rage autour d’elle”, explique la FEI dans son communiqué.



Une assistance a également été fournie à cinq jeunes voltigeuse: Polina Shovkova, quatorze ans, les sœurs Katya et Jenya Panasenko, âgés de quatorze et onze ans, Sonia Shulga, quatorze ans, et Marta Lopaienko, quinze ans. Elles ont constitué la première équipe à représenter l’Ukraine dans une épreuve internationale de voltige en participant au CVI 1* de Kaposvár, du 20 au 22 mai à Hongrie, quelques mois seulement après avoir fui leur ville natale de Poltava en Ukraine centrale pour échapper à la guerre. Elle ont séjourné et se sont entraînées à Bernolákovo, dans la banlieue de Bratislava, où elles ont été chaleureusement accueillies par les membres de la communauté locale de voltige, et ont été soutenues financièrement par le Fonds de secours de la FEI.



“Les besoins sont énormes”, a déclaré Ingmar de Vos

Une autre initiative notable a été l’achat de médicaments équins et de fournitures destinés à être distribués aux vétérinaires ukrainiens. Avant le lancement de ce projet, l’UEF-CF avait contacté presque tous les vétérinaires équins du pays afin de dresser un état des lieux du bien-être des chevaux et de mesurer le niveau d’aide nécessaire. De nombreux problèmes ont été mis en évidence, notamment le manque de médicaments, tels que les analgésiques, anesthésiques, sédatifs, antibiotiques et anti-inflammatoires, ainsi que d’équipements essentiels tels que les appareils portables de radiographie, d’échographie et d’endoscopie, ou encore les ressources financières très limitées des propriétaires de chevaux pour payer les traitements. Le Fonds de solidarité de la FEI, en coopération avec l’USEF, est intervenu pour aider. Les médicaments et les fournitures les plus nécessaires, d’une valeur de 100.000 dollars, soit à peu près autant en euros, ont été commandés en Europe et livrés à un entrepôt en Pologne. De là, ils ont été expédiés en Ukraine, où l’UEF-CF a coordonné le transport et la livraison. Quelque 7,4 tonnes de fournitures vétérinaires ont été distribués avec l’aide de vingt-deux vétérinaires dans toute l’Ukraine pour traiter les affections courantes telles que les coliques, les infections et les boiteries de 5.700 chevaux.



“Une aide a été apportée dans des domaines clés, mais les besoins sont énormes”, déclare Ingmar de Vos, président de la FEI et du comité de solidarité de la FEI. “Nous nous dirigeons vers un hiver incertain et sommes confrontés à une forte demande d’aide et d’abris. Le prix du foin monte en flèche et des milliers de chevaux risquent de mourir de faim dans les zones de guerre. Une situation aussi dramatique ne peut être atténuée que par la solidarité et la coopération. La Fédération équestre européenne et des fédérations nationales telles que celles de Grande-Bretagne, Pologne et Slovaquie sont intervenues pour apporter leur aide dans différents domaines. Chaque geste compte et nous appelons tous ceux qui le peuvent à se joindre à cet effort.”



“Nous avions espéré que la situation sur le terrain s’améliorerait d’ici la fin de l’année, mais les choses ont empiré. Nous sommes très conscients que nous sommes engagés sur le long terme et que cette guerre aura des répercussions durables sur le peuple ukrainien et ses activités sportives. Toute la région va souffrir, et nous devons non seulement continuer à aider l’Ukraine pendant la guerre, mais également préparer l’avenir, lorsque la guerre prendra fin et que les sports équestres en Ukraine et dans la région devront être reconstruits. Le sport est un réseau qui repose sur l’esprit d’équipe et la camaraderie. Par la solidarité, la coopération et l’amitié, nous pouvons apporter notre soutien et faire la différence pour le peuple ukrainien en ces temps difficiles. Ils peuvent compter sur notre soutien continu et inlassable”, conclut le président de Vos.

Compte tenu de cette guerre, les mesures prises dès le 1er mars 2022 par la FEI concernant la suspension des athlètes humains et équins russes et biélorusses ainsi que des concours prévus dans ces deux pays, sont maintenues pour l’année 2023.