À Rouen, Stefan Eder prive Valentin Besnard d’un doublé pour deux centièmes de seconde!

Devant des tribunes archi combles, Stefan Eder a remporté le Grand Prix du CSI 4* d’Équi Seine cet après-midi au Parc des expositions de Rouen. En selle sur Condaro, l’Autrichien est sorti vainqueur d’un barrage à douze, devançant de deux centièmes de seconde Valentin Besnard, tenant du titre et deuxième sur la très prometteuse Dynastie de Beaufour, et d’une demi-seconde Pénélope Leprevost, troisième avec Bingo del Tondou.



Valentin Besnard et Dynastie de Beaufour ont livré une très belle prestation.

Valentin Besnard et Dynastie de Beaufour ont livré une très belle prestation.

© PixelsEvents

Deux centièmes de secondes. Un écart infime, imperceptible à l’œil nu, et que le Duel, traditionnelle rubrique hebdomadaire de GRANDPRIX.tv, permettra d’apprécier dans les jours à venir. Deux centièmes de secondes. Presque rien. Pourtant, cela peut changer pas mal de choses dans la vie d’une cavalier, faite de quelques victoires mémorables et de tant d’autres belles performances qu’on a tôt fait d’oublier. Pour Stefan Eder, l’heureux vainqueur du Grand Prix CSI 4* d’Équi Seine, disputé cet après-midi dans une halle 1 pleine comme un œuf, ces deux centièmes d’avance représentent 28.750 euros, probablement à partager avec la propriétaire de Condaro, Victoria Max-Theurer, grande championne autrichienne de dressage, et cent points sonnants et trébuchants au classement mondial Longines des cavaliers. Pour Valentin Besnard, vainqueur de cette épreuve l’an passé, ces deux centièmes de retard signifient vingt points de moins et 5.750 euros de moins que son rival.

Le Normand s’en remettra, lui dont l’appât du gain n’est sûrement pas le carburant premier, mais il s’en voulait en sortie de piste, estimant qu’il aurait pu aller plus vite et conserver son titre. En se couchant ce soir, il pourra surtout méditer sur le chemin qu’il a parcouru en an, passant du statut de vainqueur surprise, avec Beau Gosse du Park, cheval dont il pétrissait alors le talent depuis trois ans et demi – et passé depuis sous la selle du Belge Grégory Wathelet – à deuxième, presque sans émotion apparente, avec Dynastie de Beaufour, une excellente jument qu’il ne monte que depuis avril. Nul doute que sa maîtrise et les qualités de sa pépite de neuf ans, née chez Éric Levallois, ont tapé dans l’œil d’Édouard Coupérie, qui représentait l’encadrement technique fédéral dans ce CSI 4* ponctuant l’exercice 2022 des grands rendez-vous français de saut d’obstacles.

Au-delà de ces considérations, le Grand Prix rouennais ne saurait se résumer à un duel. Des chiffres encore: cinquante couples au départ, issus de deux qualificatives dûment courues et ayant laissé pas moins de vingt-cinq cavaliers à la porte; un parcours techniquement exigeant de Grégory Bodo; et douze sans-faute à l’issue du tour initial, soit un poil moins d’un quart, ce qui est communément admis comme un contrat rempli pour le chef de piste. Bodo, du travail de pro, serait-on tenté de dire. À l’image de l’organisation de cet événement, qui progresse d’année en année, qu’il s’agisse de son programme sportif, de l’accueil des chevaux et cavaliers, qui bénéficient désormais d’une troisième piste de travail, de la mise en scène, considérablement améliorée grâce à un investissement dans l’éclairage, devenu capital en indoor, et des cérémonies de remise des prix, mettant davantage à l’honneur les équidés et les grooms. À Équi Seine, association portée depuis toujours par des bénévoles passionnés, dans tous les sens du terme, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées… et de la suite dans les idées!



Cédric Hurel a tout tenté!

Contrairement à l’an passé, où le barrage de ce Grand Prix couru aux couleurs de la région Normandie avait pris la forme d’une prolongation en mort subite, on a eu droit à une finale au chronomètre plus emballante. La Belge Annelies Vorsselmans a proprement ouvert les hostilités, signant un double sans-faute impeccable et sans risque avec Iron Man 15, qui lui a valu la cinquième place. La prestation de Mathieu Billot, à qui l’on ne saurait reprocher d’avoir tenté sa chance, fut moins harmonieuse avec Défi de Boisy, neuf ans, qui s’est déconnecté du Deauvillais à l’abord de l’oxer 3. Après ce refus, le couple, finalement douzième, a encore péché sur le vertical 4a, entrée du triple réduit en double, puis sur le vertical 5, dernière difficulté qui allait devenir un juge de paix.

Le Belge Gilles Thomas a été le premier à affoler le chronomètre avec Feromas van Beek, mais son audace lui a coûté une faute sur le vertical 16, placé au milieu de ce parcours réduit, se classant sixième. Deux fautes pour Christoph Obernauer, le premier des deux Autrichiens de ce barrage, pénalisé sur le vertical 8 et l’oxer 4b avec Kleons Renegade, onzième. C’est alors que Valentin Besnard a livré sa remarquable prestation, en selle sur une Dynastie semblant savoir d’où elle venait et où elle devait aller. Dans la foulée, Stefan Eder en a fait autant, quoique dans un style un peu différent, sur un Condaro puissant et aux ordres, avec cet avantage de deux centièmes que l’on sait. Condaro sera-t-il le successeur de Chilli van Dijk, qui avait gagné une épreuve majeure de l’édition 2011 d’Équi Seine, qui se tenait alors en juin à Canteleu, et permis à l’Autrichien de prendre part aux Européens de 2009 et 2011?

Il semblait y avoir encore un peu de place, mais n’est pas Julien Épaillard, vainqueur de sa deuxième étape de la Coupe du monde quelques minutes plus tôt à Madrid, qui veut! Ainsi, le grand jour de Cédric Hurel n’est pas encore venu, lui a qui a pris des risques sans compter, pour le plus grand bonheur des spectateurs, mais qui a concédé une grosse, grosse faute sur le dernier avec Fantasio Floreval. Crédité du meilleur temps, ce redoutable couple a fini à une très belle cinquième place. Même cause, dans une moindre mesure, et mêmes conséquences pour le Britannique William Funnell, septième avec Equine America Billy Picador, et Mélanie Cloarec, huitième sur Fais Toi Belle du Seigneur*Pléville. Copie parfaite, en revanche, pour Pénélope Leprevost et Bingo del Tondou, aussi brillants qu’à Lyon le mois dernier mais moins rapides de quatre dixièmes de seconde que les deux duettistes sus-cités, d’où une troisième place pleine de promesses de lendemains qui chantent.

Nouvelle performance de choix pour Pénélope Leprevost et Bingo del Tondou, troisièmes.

Nouvelle performance de choix pour Pénélope Leprevost et Bingo del Tondou, troisièmes.

© PixelsEvents



Dixièmes, Reynald Angot et Untouchable Gips*HDC, eux, se sont avérés moins en verve qu’au tour initial, butant sur les 8 et 4a. Ainsi va le sport. Enfin, le Belge Anthony Wellens a hypothéqué toute chance de succès en fautant dès le vertical 6, deuxième obstacle de cette finale, avec Domenco, neuvième, ce qui n’en demeure pas moins la meilleure performance de la carrière de ce pilote méconnu de vingt-neuf ans. De quoi rentrer avec le sentiment du devoir bien fait à Grimbergen et… d’en décapsuler une, à la santé de tous ceux qui ont fait vivre et vécu ce beau dimanche normand.

Les résultats

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