Partant du principe que la détection précoce de couples pouvant intégrer l’équipe de France Enfants par le staff fédéral est rendue difficile par l’absence d’un circuit dédié à cette classe d’âge (cavaliers de moins de quatorze ans), la Fédération française d’équitation (FFE) a annoncé cette semaine la création du projet nommé Jeunes Talents. L'objectif de ce dernier projet est, à l’image des initiatives de plusieurs comités régionaux d’équitation de France, de renforcer l’accompagnement de jeunes cavaliers de saut d’obstacles prometteurs via un suivi approfondi et un complément de formation technique tant sur le plat qu'à l'obstacle.

Une cinquantaine de jeunes cavaliers ont été identifiés lors de journées de détection effectuées au mois de novembre au Mans, à Vendres, à Reims et à Chazey-sur-Ain, pour lesquelles les intéressés avaient été invités selon des critères sportifs en fonction de leur âge. Ceux qui présentent les meilleures aptitudes à évoluer vers des épreuves Amateur 1 et Amateur Élite ont été intégrés au programme. Entre novembre 2022 et mars 2023, ceux-là pourront participer aux seize stages déjà programmés, soit quatre par zone géographique (Nord-Ouest, Nord-Est, Sud-Ouest et Sud-Est), coordonnés par Maryline Millet Lesage, conseillère technique nationale pour les Jeunes. Celle-ci sera épaulée par François Fontaine, écuyer du Cadre noir, Pascal Henry, entraîneur, Michel Cizeron, sélectionneur national des Majors, ainsi que Pierre-Alain Mortier, cavalier international et entraîneur, qui seront les référents de ce groupe de cavaliers. 

On précisera que la participation des jeunes aux regroupements sera adaptée selon leur programme de concours et potentiel passage dans le groupe France, dont les stages de perfectionnement se tiennent au Parc équestre fédéral, à Lamotte-Beuvron. De même, les séances proposées se déroulent par groupe de deux cavaliers maximum. La présence des coachs privés est requise et ils sont présents sur la piste pendant les séances. Ils bénéficient ainsi des débriefs avec les intervenants, obtenant de précieuses pistes de travail pour continuer à faire progresser leurs élèves.

Des premières encourageantes à Deauville et Reims

Les 19 et 20 novembre derniers, les deux premiers stages ont été organisés à Deauville pour le Nord-Ouest et à Reims pour le Nord-Est. En Normandie, François Fontaine est intervenu pour le travail à l’obstacle, secondé sur le plat par Amélie Billard, adjointe au dressage pour les Jeunes Cavaliers de concours complet. Dans le Grand-Est, Pascal Henry était aux commandes de la partie sur les barres, en compagnie de Florence Lenzini, entraîneur de dressage. Un stage s'est également déroulé à Vendres les 3 et 4 décembre avec Michel Cizeron, secondé par Muriel Leonardi, sélectionneuse nationale et cheffe d’équipe Jeunes de dressage.

Le premier jour, quarante-cinq minutes de travail préparatoire sur le plat étaient programmées, suivies d’une séance de saut d’obstacles, axée sur le travail technique et des exercices de gymnastique. Le lendemain, le travail sur le plat a duré un peu moins longtemps - une trentaine de minutes - puis les couples ont pu enchaîner un parcours, adapté à chacun, et retravailler directement les difficultés rencontrées. “La première séance d’obstacles était axée sur la position du cavalier, la rectitude du cheval, sa cadence, son amplitude, sur des cercles et des lignes droites”, décrit Michel Cizeron, entraîneur de saut d’obstacles et présent à Reims. “Bien tourner est l’une des problématiques qui est ressortie pour la quasi totalité des cavaliers. Le lendemain, Florence Lenzini a donc adapté sa séance de plat, préparatoire à celle de d'obstacles, pour qu’ils tournent mieux. C’est l’enseignement majeur qu’ils ont tiré est qu’un virage soigné favorise un bon abord. J’avais disposé une dizaine d’obstacles d’un mètre dix maximum et proposé des exercices avec trois à six obstacles à sauter. Le plus important était le tracé, les tournants et le contrôle du cheval entre les obstacles. J’ai senti une vraie implication de Maryline Lesage, d’Olivier Bost, sélectionneur national Jeunes, et de Henk Nooren, sélectionneur national Seniors, qui m’ont appelé une à deux fois dans le week-end. 80% des cavaliers présents sont intéressants pour l’avenir. Il y avait de bons chevaux, une réelle envie de progresser et de l’intérêt pour le fonctionnement fédéral. Cavaliers et coachs ont adhéré au projet et aux exercices proposés. Cette formation avant une potentielle sélection est importante.”