“Partir de chez moi ne s’est pas fait du jour au lendemain”, Antoine Ermann
Antoine Ermann a connu une fin d’année 2022 pleine de changements. Le Bourguignon de vingt et un ans a quitté les écuries familiales de Chevagny-les-Chevrières, tout près de Mâcon, pour rejoindre l’écurie toulousaine Chev’El de la famille Sadran en novembre. Un mois plus tard, il a annoncé la vente de son cheval de tête, Béryl des Près (SF, Popstar Lozonais x Djalisco du Guet), avec qui il évoluait depuis 2018. Le jeune espoir tricolore revient sur ce nouveau départ.
Comment avez-vous pris la décision de quitter la structure familiale et comment se déroulent vos débuts au sein de l’écurie Chev’el ?
Pour le moment, tout se passe très bien, je viens d’arriver à Oliva pour trois semaines. Les choses se mettent en place. J’ai mis un peu de temps à prendre ma décision de venir aux écuries Chev’El car j’avais déjà une structure existante, avec une trentaine de chevaux au travail et ceux à l’élevage. Partir de chez moi ne s’est pas fait du jour au lendemain, il fallait bien sûr que j’en discute avec mes parents. J’ai quand même saisi l’opportunité, je pense avoir bien fait. Jusqu’ici tout va très bien, j’ai des jeunes et vieux chevaux. Je connais déjà assez bien l’écurie ; Jeanne (Sadran, ndlr) et moi sommes en couple depuis trois ans, je connais très bien ses parents, le système qu’ils ont mis en place etc. Je savais où j’allais.
Vous avez vendu votre cheval de tête Béryl des Près en décembre. Quels chevaux composent votre piquet désormais ?
Il y a Hilary (du GM, SF, Candy de Nantuel x Duc de la Cour II, ndlr), une jument que j’ai acheté à trois ans. Elle était à Mâcon, où je l’ai formée à quatre et cinq ans. Au milieu d’année de cinq ans, elle est retournée au pré. Entre temps, je suis arrivé à l’écurie Chev’El et elle a été remise en route chez moi, à Macon, dès novembre. Je l’ai récupérée quand j’ai vendu Béryl, mi-décembre, et elle m’accompagne à Oliva pour continuer sa formation ou une potentielle vente, je ne sais pas encore. Si j’arrive à la vendre, tant mieux, sinon je continuerai à la former et je verrai où elle m’emmène. J’ai aussi Floyd des Près (SF, Vigo Cece x Papillon Rouge), un cheval qui vient d’avoir huit ans et que j’ai en copropriété avec monsieur Vincent Goudin depuis ses cinq ans. Je l’avais acheté à six mois. Il vient du même élevage que Béryl, mais pas de la même lignée. C’est un très bon cheval en qui nous croyons beaucoup. Ce sont les deux seuls chevaux qui m’appartiennent, les autres sont tous propriétés des écuries Chev’El. J’ai cinq chevaux d’âge et cinq jeunes ici à Oliva et pour l’instant ils vont tous bien.
Quels sont vos objectifs sportifs pour cette nouvelle année ?
Globalement, je veux apprendre à connaître tous les chevaux. Avant Oliva, je n’avais participé qu’à un seul concours avec mes nouveaux chevaux, à Valence. Cela s’était bien passé et nous nous servons d’Oliva pour faire évoluer les jeunes chevaux. Comme il y a de nombreuses épreuves, je peux sauter un peu plus haut si tout va bien. C’est surtout une prise de contact. À court terme, j’aimerais pouvoir participer aux épreuves réservées au moins de vingt-cinq ans au Saut Hermès, mi-mars avec Comic Star (SF, Levistan x Diamant de Semilly). J’ai concouru à Valence avec elle, ça s’est bien passé et elle va continuer à sauter un peu en janvier et février à Oliva. Elle ne va pas courir les trois semaines et ne sautera que deux parcours par week-end. Si cela se passe bien, j’aimerais bien l’emmener à Paris.
Avez-vous pris une pause cet hiver ?
J’ai pris quatre ou cinq jours durant la semaine du nouvel an. Je suis allé au ski en Espagne mais il n’y avait malheureusement pas de neige.
Comment s’organise les écuries mâconnaises depuis votre départ ?
Je travaille à Toulouse mais j’ai encore mes écuries familiales à Mâcon, dont mes parents s’occupent avec mon frère. Il y a toujours de l’activité, de l’élevage, des jeunes chevaux avec des cavaliers et du commerce. J’ai d’ailleurs pas mal de chevaux à vendre et je parviens à superviser à distance car je connais mes chevaux, le personnel. Je peux prendre quelques chevaux avec moi à Toulouse ; j’en ai deux et ne pourrai pas tellement en prendre davantage. Par exemple, j’ai vendu Béryl ce qui m’a permis de récupérer Hilary. Si elle-même est vendue, j’en prendrai un autre de Mâcon. Un roulement se créée mais les chevaux de quatre et cinq ans resteront à Mâcon avec mes parents et les cavaliers sur place.