“Mon objectif est d'aller aux championnats d'Europe”, Jérome Guéry
Malgré la vente de son excellent Grand Cru van de Rozenberg en début d’année dernière, Jérome Guéry est parvenu à rester à haut niveau en 2018. Le Belge a heureusement pu compter sur Garfield de Tiji des Templiers et Celvin pour prendre le relai. Récemment, il a également récupéré Sultan de Beaufour et trois chevaux de neuf ans, ce qui pourrait lui permettre de rester sur le devant de la scène en 2019. L’enjoué trentenaire compte bien apporter sa pierre à l’édifice dans la quête du ticket olympique de la Belgique. Entretien.
Garfield a eu une grosse saison l’année passée avec les différentes étapes du Longines Global Champions Tour. On sait que ce circuit est assez rude pour les chevaux, d’autant plus qu’il a dû courir presque toutes les manches. En fin de saison, il tirait donc un tout petit peu la langue. À ce moment-là, Celvin a pris le relai. Pour le moment, il est en première ligne. J’attends le retour de Garfield pour la saison extérieure et j’aurai bien besoin de mes deux super chevaux en pleine forme pour affronter sereinement cette année 2019.
La saison dernière, Kel'star du Vingt Ponts a poursuivi sa progression vers le haut-niveau. Jusqu’où pourra-t-il aller ?
Nous fondons beaucoup d’espoirs en Kel’Star. S’il y a eu une révélation dans mon écurie l’an dernier, c’était bien lui. Il a dix ans et a vraiment passé un cap, puisqu’on a pu se rendre compte qu’il était bien à l’aise dans les épreuves à 1,50m. Maintenant, il faut encore travailler pour lui faire passer le cap supérieur, les épreuves à 1,60m. Justement, il est du voyage au Sunshine Tour pour tenter de monter cette marche et préparer sa saison extérieure.
L’an dernier, vous faisiez partie des Monaco Aces, une équipe de la Global Champions League. Pourquoi avoir accepté de faire partie de ce circuit ?
Tout d’abord, bien que je fasse parti d’une équipe de la Global Champions League, il n’est pas question que je fasse l’impasse sur le circuit des Coupe des nations. J’ai toujours été assez friand des épreuves par équipes. L’avantage avec la Global Champions League, c’est que l’on peut faire équipe avec des cavaliers d’autres nations. J’ai la chance de pouvoir concourir avec mes amis : Julien, Simon et Romain (Épaillard, Delestre et Duguet, ainsi que la jeune française Jeanne Sadran, ndlr). C’est quelque chose de très sympa. Toutefois, dans toutes les formules, il y a du bon et du moins bon. C’est une bonne chose d’avoir différents circuits, et que l’on ne se limite pas à un seul.
“Je vis un rêve depuis quatre ans”
En fin d’année dernière, vous avez récupéré Sultan de Beaufour, qui évoluait en 2018 sous la selle de Simon Delestre. Quels ont été vos premières sensations ?Sultan n’est pas arrivé aux écuries dans la forme que j’espérais. Nous avons commencé à Oliva par des petites épreuves (retrouvez un de leurs parcours ci-dessous), et nous avons besoin de nous trouver et de créer un couple. C’est aussi à ça que servent les tournées de début de saison. À l’issu de ce séjour, nous verrons si nous pouvons intégrer Sultan à mon piquet de tête. C’est un cheval qui a un certain âge, ce qui signifie qu’il ne doit pas être formé mais qu’il doit être tout de suite utilisable. Sultan s’entendait très bien avec son propriétaire (Iñigo Lopez de la Osa Escribano, ndlr) dans les épreuves réservées aux amateurs. Avec Simon, il a déjà fait un très bon début de saison 2018, mais a terminé l’année avec des résultats en dents de scie. Il faut voir comment cela colle avec moi. Si nous n’arrivons pas à nous entendre, il n’intègrera pas mes écuries. Évidemment, nous préfèrerions l’emmener en CSI 5* (rires). Son programme sera fixé prochainement, pour l’instant rien n’est définitif (interview réalisée lors du Jumping de Bordeaux, ndlr).
Les championnats d’Europe de Rotterdam sont-ils dans votre viseur cette année ?
Bien-sûr. Toutefois, je ne suis pas sûr d’avoir actuellement un cheval adapté au profil d’un championnat. Je pense toutefois que Celvin peut le devenir. Il va falloir qu’il confirme dans les grandes échéances, dans une ou deux Coupes des nations. Garfield est indéniablement un excellent cheval, mais je ne suis pas sûr qu’il soit taillé pour les championnats. Je suis impatient de voir comment les choses vont évoluer car j’ai trois nouveaux chevaux de neuf ans en lesquels je crois beaucoup. Mon objectif est d’aller à Rotterdam, et s’il évolue suffisamment bien, je voudrais y emmener Kel’Star. Je pense que c’est un cheval sur lequel nous devons miser, car il faut non seulement utiliser ces championnats d’Europe pour se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, mais également construire le cheval capable de nous y emmener. Idéalement, je voudrais donc y emmener un cheval qui a un vrai futur pour les grandes échéances.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Je vis un rêve depuis quatre ans en concourant à haut niveau. C’est à chaque fois un plaisir incroyable de faire partie de l’élite du sport. J’essaie de partager tout cela avec mes fans sur mes réseaux sociaux (rires) ! J’aimerais que cela continue ainsi et qu’il y ait un phénomène qui arrive dans mes écuries. Grand Cru me manque (van de Rozenberg, le hongre avec lequel il avait notamment remporté le Longines Global Champions Tour de Miami en 2017 et le Grand Prix CSIO 5* de La Baule l’année précédente, passé sous la selle de l’Espagnole Pilar Lucrecia Cordon début 2018, ndlr).