“Ne pas pouvoir défendre notre titre olympique serait catastrophique”, Philippe Rozier
Le week-end passé, Philippe Rozier était au Pôle Européen du Cheval du Mans afin de préparer ses jeunes talents en vue du Jumping international de Bordeaux, mais aussi de faire revenir à la compétition son meilleur cheval Rahotep de Toscane. Pour GRANDPRIX-Replay.com, le champion olympique par équipes est revenu sur les remodelages fédéraux et a livré ses objectifs de saison.
GRANDPRIX-Replay.com : Après de longs mois de pause pour blessure, Rahotep de Toscane a fait son retour à la compétition ce week-end au Mans. Quel est votre sentiment sur son état de forme ?
Philippe Rozier : Mon sentiment est très bon ! Nous avons fait un stage de deux jours avec Henk Nooren qui a été important pour moi. J’ai bien sûr mon avis, mais son opinion ainsi que celles de Thierry Pomel et Sophie Dubourg, qui étaient également présents, m’intéressaient beaucoup. Avec mon vétérinaire, nous avions le sentiment que tous les feux étaient au vert mais un avis extérieur était indispensable. Comme nous avons pu le voir, il est content de sauter (rires) ! Le plus dur pour moi est de le concentrer parce que sur de petites hauteurs comme cela, il est très compliqué (le duo a réalisé deux parcours à 1,25m et 1,30m, ndlr). Cette piste, c'est son jardin et il ne pense qu'à faire le mariole. Entre chaque obstacle, je suis obligé d'être très concentré parce que je sais qu'au bout de deux sauts il part en ruades !
(En avril, GRANDPRIX.tv avait suivi Rahotep de Toscane toute une journée lors de son processus de remise en forme. La vidéo est à retrouver en bas de l'article).
GPR. : En fin d’année, la Fédération française d’équitation (FFE) a évincé Philippe Guerdat, qui est depuis quelques temps remplacé par Thierry Pomel au poste d’entraineur et sélectionneur national, épaulé par Henk Nooren et Barnabas Mandi comme formateurs. Que pensez-vous de cette refonte ?
P.R. : Tout d'abord, il faut souligner que Thierry (Pomel, ndlr) n'est pas un nouvel arrivant. Il travaille à la fédération et était numéro deux depuis plusieurs saisons (Thierry Pomel était l’adjoint de Philippe Guerdat, en charge des cavaliers de deuxième division ainsi que des Jeunes Cavaliers, ndlr). Aujourd'hui le schéma a complètement changé. Il faut laisser à la nouvelle équipe la chance de se mettre en place et je n'ai pas à juger quoi que ce soit. En revanche, je pense qu’il faut que nous arrivions à remettre en route les quatre chevaux les plus expérimentés de l’équipe que sont Hermès Ryan des Hayettes, qui vient de remporter une belle épreuve ce qui est encourageant (le fils d’Hugo Gesmeray s’est imposé dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W d’Amsterdam le 26 janvier, ndlr), mon Rahotep, Sangria du Coty et Aquila*HDC (qui devrait prochainement faire son retour comme nous l'a confié Patrice Delaveau, ndlr). Je pense que sur ces quatre chevaux, si nous arrivons à en avoir deux de prêts pour les championnats d’Europe Rotterdam, nous avons une réelle chance de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo (trois places seront mises en jeu lors du championnat continental et une autre lors de la finale de la Coupe des nations Longines de Barcelone, ndlr). L’enjeu de cet été sera donc la qualification olympique et pas vraiment les championnats d’Europe. Ce serait une véritable catastrophe que nous ne puissions pas défendre notre titre olympique. J'insiste, cet été nous n'irons pas chercher une médaille, mais une qualification. Bon et puis après tout, cumuler les deux serait parfait (rires) !
Philippe Rozier : Mon sentiment est très bon ! Nous avons fait un stage de deux jours avec Henk Nooren qui a été important pour moi. J’ai bien sûr mon avis, mais son opinion ainsi que celles de Thierry Pomel et Sophie Dubourg, qui étaient également présents, m’intéressaient beaucoup. Avec mon vétérinaire, nous avions le sentiment que tous les feux étaient au vert mais un avis extérieur était indispensable. Comme nous avons pu le voir, il est content de sauter (rires) ! Le plus dur pour moi est de le concentrer parce que sur de petites hauteurs comme cela, il est très compliqué (le duo a réalisé deux parcours à 1,25m et 1,30m, ndlr). Cette piste, c'est son jardin et il ne pense qu'à faire le mariole. Entre chaque obstacle, je suis obligé d'être très concentré parce que je sais qu'au bout de deux sauts il part en ruades !
(En avril, GRANDPRIX.tv avait suivi Rahotep de Toscane toute une journée lors de son processus de remise en forme. La vidéo est à retrouver en bas de l'article).
GPR. : En fin d’année, la Fédération française d’équitation (FFE) a évincé Philippe Guerdat, qui est depuis quelques temps remplacé par Thierry Pomel au poste d’entraineur et sélectionneur national, épaulé par Henk Nooren et Barnabas Mandi comme formateurs. Que pensez-vous de cette refonte ?
P.R. : Tout d'abord, il faut souligner que Thierry (Pomel, ndlr) n'est pas un nouvel arrivant. Il travaille à la fédération et était numéro deux depuis plusieurs saisons (Thierry Pomel était l’adjoint de Philippe Guerdat, en charge des cavaliers de deuxième division ainsi que des Jeunes Cavaliers, ndlr). Aujourd'hui le schéma a complètement changé. Il faut laisser à la nouvelle équipe la chance de se mettre en place et je n'ai pas à juger quoi que ce soit. En revanche, je pense qu’il faut que nous arrivions à remettre en route les quatre chevaux les plus expérimentés de l’équipe que sont Hermès Ryan des Hayettes, qui vient de remporter une belle épreuve ce qui est encourageant (le fils d’Hugo Gesmeray s’est imposé dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W d’Amsterdam le 26 janvier, ndlr), mon Rahotep, Sangria du Coty et Aquila*HDC (qui devrait prochainement faire son retour comme nous l'a confié Patrice Delaveau, ndlr). Je pense que sur ces quatre chevaux, si nous arrivons à en avoir deux de prêts pour les championnats d’Europe Rotterdam, nous avons une réelle chance de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo (trois places seront mises en jeu lors du championnat continental et une autre lors de la finale de la Coupe des nations Longines de Barcelone, ndlr). L’enjeu de cet été sera donc la qualification olympique et pas vraiment les championnats d’Europe. Ce serait une véritable catastrophe que nous ne puissions pas défendre notre titre olympique. J'insiste, cet été nous n'irons pas chercher une médaille, mais une qualification. Bon et puis après tout, cumuler les deux serait parfait (rires) !
“Henk Nooren fait l'unanimité pour son professionnalisme”
GPR. : La FFE a choisi de remettre l’accent sur l’entrainement des couples avec l’organisation de stages menés par Henk Nooren et Barnabas Mandi notamment. Vous le disiez, vous avez déjà pu prendre part à l’un d’entre eux. Cette nouvelle formule vous convient-elle ?P.R. : Ce n’est pas nouveau, pour la simple et bonne raison que Henk Nooren était déjà là avant (le Néerlandais avait été sélectionneur des Bleus en 2011 et 2012 et entraineur de 2009 à 2012, ndlr). À part quelques nouveaux, nous avions déjà tous travaillé avec lui et obtenu un très bon bilan par le passé. C’est une personne appréciée par tout le monde et qui fait l’unanimité pour son professionnalisme.
GPR. : Pour revenir à vos chevaux, que pensez-vous de Prestige Kalone (en vidéo à Deauville ci-dessous) et de son évolution ?
P.R. : J’ai monté beaucoup de bons chevaux dans ma vie, mais là je crois qu’il s’agit d’un gros calibre. Nous ne sommes pas encore engagés sur les Grands Prix à 1,60m mais j’ai le sentiment d’avoir un vrai cheval d’avenir pour faire du grand sport. Prestige a désormais neuf ans et jusqu’alors je l’ai baladé sur des pistes en sable et en herbe pour lui faire prendre du métier. L’année dernière, je ne lui ai pas fait sauter beaucoup de grosses épreuves parce qu’il était encore jeune et que lorsque Olivier Desutter me l’a confié, il n’avait que vingt parcours à son actif. J’ai senti sa grande qualité et sa précocité, mais il n’était pas prêt à affronter les plus grosses difficultés.
GPR. : Aujourd’hui âgé de huit ans, Le Coultre de Muze fait sensation à chacune de ses sorties. Quels espoirs fondez-vous en lui ?
P.R. : Pour la petite histoire, Monsieur Baillet (le propriétaire de Rahotep de Toscane,ndlr) vient d’acquérir la totalité des parts du cheval, qui était en passe de partir à l’étranger. Il possédait jusqu’alors la moitié du cheval avec Christophe Ammeuw (le propriétaire des écuries d’Écaussinnes et organisateur de la série des Longines Masters, ndlr). Ces chevaux qualiteux sont très prisés. Christophe me disait souvent : « Je sais automatiquement quand tu le monte en compétition car mon téléphone ne cesse de sonner et les demandes viennent de toute la planète » (rires). Après le Salon du Cheval de Paris, Le Coultre a été définitivement sécurisé pour rester en France, dans mes écuries. C’est une sacrée bonne nouvelle ! Cela fait trente ans que je travaille avec Christian Baillet, et je le remercie tous les jours de croire encore en moi, c’est ce qui est le plus important.
“Quand on a touché le graal, c'est dur de se remotiver”
GPR. : Lors des trois premières saisons de la Global Champions League, vous ne faisiez partie d’aucune équipe. Allez-vous intégrer une écurie cette année ?P.R. : Non, mais j’espère avoir la chance de faire les quatre étapes qui auront lieu en France (la liste complète ici, ndlr). Mes propriétaires et partenaires n’ont pas les moyens de payer des millions pour aller faire une tournée de concours. Pour être franc, il faut que je protège Rahotep et Cristallo A*LM qui ont quatorze et quinze ans. Je pense que les deux vont s’aider mutuellement et que ce sera une combinaison gagnante, mais il faut réfléchir au choix des concours auxquels je vais participer.
GPR. : Que peut-on vous souhaiter pour cette saison ?
P.R. : En toute simplicité, que mon bon piquet de chevaux aille bien et progresse. Après Rio et quand on a touché le graal, c’est un peu dur de se remotiver. Je sais que je suis le plus vieux de la bande (rires). Mais quand on a des avions de guerre entre les jambes pour sauter de gros parcours, on n’a pas le sentiment de ne plus avoir sa place. On n’a surtout pas le droit de se plaindre !