“Inclure le maximum de cavaliers dans les débats de la FEI”, Cian O'Connor

Fin septembre, Cian O’Connor a été élu par ses pairs représentant des cavaliers de saut d’obstacles à la Fédération équestre internationale. Pendant quatre ans, il siègera au sein des comités des athlètes et de jumping de l’organisation, participant notamment aux processus de modification des règlements. Prenant ce rôle très au sérieux, l’Irlandais de trente-neuf ans entend porter la voix de tous les pilotes, et pas seulement des meilleurs. Dans les allées d’Equita Longines, le Salon du cheval de Lyon, le médaillé de bronze des derniers championnats d’Europe a répondu aux nombreuses questions de GRANDPRIX. Retrouvez l’interview complète dans le dernier numéro du magazine, disponible en kiosques. 



GRANDPRIX : Le 27 octobre, un mois après que vous l’aviez acquise auprès du Belge Niels Bruynseels, Lady Cracotte (SI, Quincy x Galoubet A), lauréate du premier Grand Prix CSI 5* de Waregem, est morte accidentellement dans les écuries du CSI 3* de Montpellier… Comment vivez-vous cette perte ?
Cian O’Connor : C’est vraiment triste. Elle avait été si fantastique avec Niels que je m’étais trouvé très chanceux de pouvoir l’acquérir. Hélas, cette histoire a été stoppée net par un accident totalement imprévisible… Alors qu’elle était en train d’être soignée et préparée pour la nuit, quelque chose l’a surprise, elle a paniqué et tiré sur ses longes avant de se retourner. Perdre un cheval est toujours difficile, mais là ce fut particulièrement bouleversant parce que nous étions tous là, impuissants, à la regarder paniquer dans son box. Nous pouvions juste espérer qu’elle finisse par se calmer, ce qui n’est malheureusement pas arrivé… Maintenant, il faut aller de l’avant. J’aimais cette jument et je suis très attaché au sport, mais je relativise en pensant à mes deux jeunes enfants et mon épouse. Il n’y a rien de positif à tirer d’une expérience aussi terrible, mais s’écrouler et abandonner n’est pas une option non plus. Ce n’est ni le premier ni le dernier coup dur que je reçois dans ma vie (en 2004, il avait notamment dû rendre sa médaille d’or gagnée aux Jeux olympiques d’Athènes en raison du contrôle positif de Waterford Crystal, ex-
Limbani K, Holst, Landgraf I x Corvado, ndlr). Alors j’essaie d’être optimiste, de me recentrer et de reconstruire mon avenir, notamment sur le plan financier, car j’avais acheté Lady Cracotte moi-même… J’ai annulé mes participations au CSI 4* de Šamorín et Stockholm et au CSI 5* de Genève, que j’avais prévu de disputer avec elle. Mon activité se divise entre le sport, le coaching et le commerce. Je vais donc essayer de jongler avec tout cela et restructurer un peu mon écurie pour être de retour en 2019. […]
 
G.P. : Fin septembre, vous avez été élu représentant des cavaliers de saut d’obstacles à la FEI. Comment est né ce projet ?
C.O’C. : Quelques personnes m’ont parlé de cette élection et m’ont conseillé de déposer ma candidature. Évoluant dans ce sport depuis longtemps et ayant beaucoup voyagé, je me sentais à même de représenter à la fois mes collègues européens et américains, qui ont parfois des points de vue différents, sans oublier ceux du Moyen-Orient. J’ai donc trouvé légitime de me présenter, et j’ai eu la chance de remporter cette élection !
 
G.P. : Sur un corps électoral de deux cent soixante-dix-sept compétiteurs de haut niveau habilités à voter, quarante-huit se sont exprimés et vingt ont porté leur voix sur votre nom, soit un score de 42%. Que vous évoquent ces chiffres, et surtout le taux d’abstention, proche de 83% ?
C.O’C. : Ce système est très complexe. D’abord, on ne peut voter que si l’on a participé à un championnat. Ensuite, on doit s’enregistrer, attendre un mail de confirmation, répondre, et ainsi de suite. Il faudrait simplifier tout cela ! On devrait pouvoir voter en appuyant sur un bouton, en envoyant un texto, ou quelque chose de ce genre. Il faut aussi avouer que nous, cavaliers, sommes paresseux et guère reconnus pour nos compétences en bureautique… Nous nous plaignons beaucoup, mais nous ne prenons pas souvent l’initiative de nous poser autour d’une table ou d’envoyer une lettre. En quelque sorte, nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes, car nous sommes nos propres ennemis…

Retrouvez l'interview complète dans le numéro de décembre/janvier de GRANDPRIX Magazine, disponible en kiosques.