Le Grand Prix qui s’est tenu cet après-midi dans la halle Saint-Jacques, à Bâle, avait quelque chose de spécial : s’il s’agissait de la dixième édition du CSI 5*, c’était aussi la première fois que la ville suisse accueillait une étape Coupe du monde. D’ailleurs, dix des douze meilleurs cavaliers au classement provisoire du circuit étaient présents (Daniel Deusser, jusqu'à présent deuxième, étant absent). 
 
Il faut attendre Marc Houtzager, parti en vingt-deuxième position, pour voir le premier sans-faute. Sur Sterrehof’s Calimero, il a la tête froide et est détendu, ce qui permet à son KWPN de 12 ans de réaliser un tour propre. C’est visiblement ce qu’il faut pour trouver la clé de cette parcours dessiné par Frank Rhotenberger : calme et précision ; dès que l’on se précipite, les barres tombent vite. C’est surtout la deuxième partie de parcours qui piège les cavaliers, notamment à partir du triple en numéro 6, qui longe le public, puis de la palanque en n°8, qui glisse dès qu’on s’en approche trop. 
 
Ce Grand Prix ne réussira pas aux Français. Sous la selle de Philippe Rozier, parti en numéro 7, Cristallo A LM présente un parcours très propre, mais essuie une faute sur la palanque qui ne résiste pas à grand monde, avant de laisser une barre à terre sur le dernier effort. Le couple était monté sur la troisième marche du podium dans le Grand Prix Longines de vendredi. Simon Delestre monte une Ulane Belmanière poussive, qui peine à entrer dans son parcours, et faute ainsi par deux fois. Quand à Kevin Staut, il sort de piste avec 16 points au compteur : Lorenzo semble impressionné par les obstacles, il peine à sortir du double en entrée de triple et éprouvera la même difficulté dans le double en numéro 11. 
 
Autre déception pour le public de Bâle, la barre de Steve Guerdat, qui a été sacré ce week-end Cavalier de l’année, sur l’avant-dernier obstacle, malgré un Venard de Cerisy agile comme un chat. Son compatriote Pius Schwizer, aux rênes de Cortney Cox, l’imitera. 

Il seront ainsi seulement trois à se qualifier pour le barrage. Le temps accordé de 68’ en laissera plusieurs sur le palier : l’Italienne Lucia Le Jeune Vizzini et la Suissesse Nadja Peter-Steiner, faisant pourtant preuve de tout le tact et la légèreté nécessaires aux rênes respectives de Loro Piana Filou de Muze et Saura de Fondcombe, verront leurs performances entachées d’un point de pénalité. De même que l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar avec Rokfellerde Pleville Bois Margot et la Belge Gudrun Patteet, très heureuse malgré tout de finir sans barre à terre sur Sea Coast Pebbles Z. Elle peut : sa performance lui permet de gagner 11 points dans le classement Coupe du monde, et de se hisser ainsi à la septième place, avec 48 points, synonyme de qualification pour la finale.
 
Premier à s’élancer dans cette deuxième manche, le Néerlandais Marc Houtzager est prudent et franchit la ligne d’arrivée sans pénalité en 38’84. Juste après lui, le Belge Pieter Devos imprime un rythme plus soutenu, comme dans la première manche. Mais il faute sur l’avant-dernier effort, après une frayeur dans le double précédent, où Apart est un peu court. En entrant sur la piste, le Suisse Martin Fuchs a le visage fermé, concentré. Et c’est sur un Clooney agile comme un chat qu’il conclut le Grand Prix par sa victoire en 37’61, tellement heureux qu’il en lance sa bombe dans le public. Il célèbre son doublé, alors qu'il avait déjà remporté le Grand Prix l'an dernier. Avec 20 points de plus, il prend la troisième place du classement provisoire Coupe du monde (55 points), juste derrière Pieter Devos, gagnant 15 points (64 points). Avec 65 points, Steve Guerdat reste en tête tandis que Kevin Staut, comptant 51 points, fait toujours partie des dix-huit meilleurs – de même qu’Olivier Robert, avec 32 points. 
 
Les résultats du Grand Prix ici.
Le classement provisoire Coupe du monde ici.