Volnay du Boisdeville vendu à un jeune Israélien
On ne reverra plus Alexandra Francart et Volnay du Boisdeville évoluer ensemble. Membre de l’équipe de France en Coupes des nations Longines, avec à la clé deux doubles sans-faute à Saint-Gall et Dublin, puis aux Jeux équestres mondiaux de Tryon, l’étalon de dix ans, que l’on savait promis à quitter les écuries de la Champenoise, évoluera désormais sous la selle de Teddy Vlock, un jeune Israélien installé aux États-Unis. La cavalière s’est confiée à GRANDPRIX.
GRANDPRIX-replay.com : Votre crack Volnay du Boisdeville vient d’être vendu. Quand et comment cela s’est-il passé ?
Alexandra Francart : Volnay est effectivement parti chez Teddy Vlock, un jeune installé aux États-Unis et coaché par l’Irlandais Darragh Kenny. Il est venu l’essayer en fin d’année et la vente s’est conclue ces jours-ci. Elle s’est notamment faite par l’intermédiaire d’Adeline et Éric Nègre, que je remercie. Je souhaite tout le meilleur à son nouveau cavalier. Sans me jeter de fleurs, je crois que ce cheval exceptionnel est parfaitement dressé et prêt à poursuivre sa carrière avec lui. Il est fabuleux et j’ai tout confiance en son avenir.
GPR. : Cette vente n’est pas une surprise dans le sens où elle avait toujours été prévue. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
A.F. : Je vais devoir digérer son départ, ce qui ne sera pas facile. C’est la fin d’une aventure extraordinaire avec ce cheval et son naisseur et copropriétaire, Hubert Hosteau. C’est génial d’avoir pu aller si loin ensemble. Personne n’avait jamais fait cela pour moi auparavant. Jusqu’à présent, tous mes chevaux avaient été vendus plus tôt. Lorsque nous avons établi un protocole pour Volnay avec Hubert, nous nous sommes fixés l’objectif qu’il puisse changer nos vies, soit d’un point de vue sportif, soit d’un point de vue commercial. Compte tenu de ce que nous avons vécu l’an passé, avec des Coupes des nations et les Jeux équestres mondiaux, et finalement cette vente, nous avons atteint notre but. J’espère vivre d’autres aventures comme celle-ci, mais Hubert restera le premier propriétaire à m’avoir accordé une telle confiance, ce qui compte à mes yeux. Et je lui en serai toujours extrêmement reconnaissante.
La pression a été énorme tout au long de l’année 2018, car nous avons reçu de nombreuses propositions dès que Volnay est véritablement entré dans la lumière, au mois de mai. À chaque fois que nous avons été sélectionnés pour un grand concours par Philippe Guerdat, nous avons bloqué toute négociation et le cheval n’a jamais été essayé jusqu’à ces derniers jours. Nous avons réussi à privilégier le drapeau, ce qui était important pour nous.
Je suis encore très émue. Je ne sais pas si je suis heureuse, mais quand on évolue dans ce sport sans mécène, le commerce est une fatalité. Je le vis de cette manière. Volnay va me manquer, mais il tombe dans une écurie parfaitement organisée, où il sera bien soigné et encadré. Je ne pouvais pas rêver mieux pour lui. Par le passé, j’ai le souvenir d’un cheval que j’avais monté et qui n’était pas tombé dans une bonne maison. Je m’en suis voulue et je m’en veux encore. Là, je sais que ce n’est pas le cas. Je passe le flambeau dans les meilleures conditions possibles.
GPR. : Avez-vous réussi une bonne affaire qui vous permettra de terminer vos installations ou d’acheter d’autres chevaux prometteurs ?
A.F. : Je ne sais pas encore comment nous allons gérer cela. Acheter des chevaux, peut-être. J’espère évidemment que nous utiliserons cette vente à bon escient, mais je ne sais pas encore de quelle manière.
Alexandra Francart : Volnay est effectivement parti chez Teddy Vlock, un jeune installé aux États-Unis et coaché par l’Irlandais Darragh Kenny. Il est venu l’essayer en fin d’année et la vente s’est conclue ces jours-ci. Elle s’est notamment faite par l’intermédiaire d’Adeline et Éric Nègre, que je remercie. Je souhaite tout le meilleur à son nouveau cavalier. Sans me jeter de fleurs, je crois que ce cheval exceptionnel est parfaitement dressé et prêt à poursuivre sa carrière avec lui. Il est fabuleux et j’ai tout confiance en son avenir.
GPR. : Cette vente n’est pas une surprise dans le sens où elle avait toujours été prévue. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
A.F. : Je vais devoir digérer son départ, ce qui ne sera pas facile. C’est la fin d’une aventure extraordinaire avec ce cheval et son naisseur et copropriétaire, Hubert Hosteau. C’est génial d’avoir pu aller si loin ensemble. Personne n’avait jamais fait cela pour moi auparavant. Jusqu’à présent, tous mes chevaux avaient été vendus plus tôt. Lorsque nous avons établi un protocole pour Volnay avec Hubert, nous nous sommes fixés l’objectif qu’il puisse changer nos vies, soit d’un point de vue sportif, soit d’un point de vue commercial. Compte tenu de ce que nous avons vécu l’an passé, avec des Coupes des nations et les Jeux équestres mondiaux, et finalement cette vente, nous avons atteint notre but. J’espère vivre d’autres aventures comme celle-ci, mais Hubert restera le premier propriétaire à m’avoir accordé une telle confiance, ce qui compte à mes yeux. Et je lui en serai toujours extrêmement reconnaissante.
La pression a été énorme tout au long de l’année 2018, car nous avons reçu de nombreuses propositions dès que Volnay est véritablement entré dans la lumière, au mois de mai. À chaque fois que nous avons été sélectionnés pour un grand concours par Philippe Guerdat, nous avons bloqué toute négociation et le cheval n’a jamais été essayé jusqu’à ces derniers jours. Nous avons réussi à privilégier le drapeau, ce qui était important pour nous.
Je suis encore très émue. Je ne sais pas si je suis heureuse, mais quand on évolue dans ce sport sans mécène, le commerce est une fatalité. Je le vis de cette manière. Volnay va me manquer, mais il tombe dans une écurie parfaitement organisée, où il sera bien soigné et encadré. Je ne pouvais pas rêver mieux pour lui. Par le passé, j’ai le souvenir d’un cheval que j’avais monté et qui n’était pas tombé dans une bonne maison. Je m’en suis voulue et je m’en veux encore. Là, je sais que ce n’est pas le cas. Je passe le flambeau dans les meilleures conditions possibles.
GPR. : Avez-vous réussi une bonne affaire qui vous permettra de terminer vos installations ou d’acheter d’autres chevaux prometteurs ?
A.F. : Je ne sais pas encore comment nous allons gérer cela. Acheter des chevaux, peut-être. J’espère évidemment que nous utiliserons cette vente à bon escient, mais je ne sais pas encore de quelle manière.
“J'avais prévu de suivre un cycle de préparation en vue des championnats d'Europe”
GPR. : Quels parcours ou épreuves garderez-vous en mémoire ?A.F. : J’en citerai deux. Il y a d’abord notre victoire dans la Coupe des nations de Saint-Gall, qui a été extraordinaire. L’émotion a été intense, aussi bien individuellement que collectivement. Avoir gagné de cette manière-là nous a tous procuré beaucoup de bonheur. Un peu plus personnellement, même si c’était aussi une Coupe des nations, je repense à notre double sans-faute à Dublin. C’était un très grand moment. Le stade était plein à craquer et j’ai eu l’impression d’être Irlandaise tellement le public nous a applaudis ! J’ai reçu une sacrée dose d’adrénaline ce jour-là.
GPR. : Même si les Jeux équestres mondiaux de Tryon ont été frustrants pour toute l’équipe de France, cela vous donne-t-il envie de revivre ces grands rendez-vous ? N’avez-vous pas de regrets de le vendre alors que la France n’est toujours pas qualifiée pour les Jeux olympiques de Tokyo ?
A.F. : Oui, bien sûr. Cette année, j’avais d’ailleurs prévu de suivre un cycle de préparation en vue des championnats d’Europe. Nous n’avons jamais été inquiets quant à l’avenir de Volnay, même si c’est toujours facile à dire après coup. Dans la vie d’un cavalier, monter un tel cheval est une chance. S’il n’avait pas été vendu à ce moment-là, nous en aurions encore un peu profité. Il a tellement de cordes à son arc. Il vient de prendre dix ans, ce qui aurait pu nous permettre de vivre une nouvelle saison à haut niveau sans hypothéquer une vente, d’autant que nous entrons dans une saison préolympique où le marché est toujours très actif. Et même si le haut niveau nous avait un peu tourné le dos, Volnay est aussi un étalon qui produit bien. Il a déjà eu des fils approuvés au Selle Français l’automne dernier à Saint-Lô. Nous étions assez sereins.
En tout cas, je suis ravi de la façon dont nous avons vécu l’année 2018, où j’ai pu faire sauter Volnay sur de beaux terrains, de façon progressive. Si j’ai l’occasion de retrouver l’équipe de France, j’aimerais pouvoir préparer un nouveau cheval pour une grande échéance de cette manière plutôt que de monter tous les week-ends en CSI 5*.
GPR. : Avez-vous dans vos écuries un cheval qui vous permette d’y prétendre à nouveau ?
A.F. : C’est difficile à dire, mais je mise sur Betty du Prieuré, qui vient de prendre huit ans. C’est une fille de Doremi, mon ancien étalon. Sans pression, nous fondons beaucoup d’espoirs en elle. Nous allons prochainement la lancer en CSI 2*. Je pense qu’elle a un vrai gros potentiel. J’ai évidemment d’autres bons chevaux, mais pas comparables à Volnay, qui reste un extraterrestre.
GPR. : En fin d’année, l’avenir de l’équipe de France a fait l’objet de débats nourris entre la Fédération française d’équitation, qui a finalement décidé de rompre le contrat de Philippe Guerdat, alors que la très grande majorité des cavaliers estimaient qu’il restait la meilleure solution pour l’avenir. De votre côté, vous êtes restée assez discrète durant cette période…
A.F. : Oui, c’est vrai. J’estime être sortie de l’équipe de France dès mon retour de Tryon, tout en gardant à l’esprit la possibilité de la réintégrer en 2019 avec Volnay en vue des championnats d’Europe. Je ne dis pas que je ne me suis pas sentie concernée, mais j’ai eu besoin de digérer ces Jeux, qui ont été difficiles et douloureux pour moi. C’était ma première expérience, j’ai appris plein de choses. Demain, si je devais revivre un tel championnat, je m’organiserais sûrement autrement. Pendant tout l’automne, je me suis mise en retrait pour encaisser tout cela. Il ne faut pas non plus oublier que je n’ai été membre de l’équipe de France que pendant six mois. J’estime tout simplement que cela ne me donnait pas le droit ou la légitimité pour décider de son avenir. Je ne sais pas ce qui est le mieux, je n’ai aucun a priori.
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