“Si j'en suis là aujourd'hui, c'est en partie grâce à Philippe”, Thierry Rozier

La Fédération française d'équitation a officialisé hier sa fin de collaboration avec Philippe Guerdat, jusqu'alors sélectionneur national des Bleus. À l'initiative du dîner organisé lundi pour remercier le Suisse, Thierry Rozier s'est exprimé sur le départ de Philippe Guerdat, qui a pour lui été un moteur dans son retour au plus haut niveau. 



“À la base, nous étions cinq ou six cavaliers à vouloir faire un dîner avec Philippe. Puis je me suis dit que nous pourrions faire un groupe Whatsapp avec environ cinquante des meilleurs cavaliers français et le vétérinaire de l’équipe. J’ai lancé le truc, et en trois quarts d’heure j’avais déjà quarante-cinq réponses positives. Nous avons donc organisé cela en six jours. C’était vraiment un dîner d’amis, et pas du tout pour créer une quelconque polémique. Nous avons été approchés par des journalistes ou des organisateurs de concours, mais nous avons préféré rester entre nous, afin de faire un véritable dîner d’adieux. Ce groupe de cavaliers a été incroyable, et on s’appelle encore un peu. Cet épisode nous a appris à nous connaître un peu plus, notamment avec ceux que l’on voit moins souvent. Je crois que cela a servi, et qu’une fraternité très sincère s’est créée. 
 
Philippe est quelqu’un que j’apprécie personnellement et je suis triste qu’il soit parti. Dans mon retour à haut niveau, il a été un maillon important avec la Fédération française d’équitation. Il y a deux ans, je me suis rapproché de lui en lui expliquant que je voulais retrouver le très haut niveau. C’était un pari et il m’avait en effet dit que ce serait compliqué. J’avais en tout cas la volonté, et il m’a immédiatement apporté son soutien. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui. J’ai eu sa confiance et il a eu la mienne, et il a vraiment été important ces deux dernières saisons. 
Je n’ai pas eu de contact avec la fédération et je découvre sur les réseaux sociaux que Sophie Dubourg sera sélectionneuse. Je pense que c’est en intérim, le temps de trouver quelqu’un. Le dernier contact que j’ai eu avec la fédération date de mi-novembre, pour la réunion lors de laquelle les trente meilleurs français ont été consultés. J’ai fait beaucoup de réunions comme celles-ci, au sujet de l’entraineur en poste. Souvent, il s’agissait de couper la tête de l’entraineur plutôt que de le soutenir. Cette fois c’était l’inverse, et c’est la première fois que je voyais un soutien majoritaire. Lors du tour de table, tous les cavaliers ont exprimé leur souhait que Philippe reste à la tête de l’équipe de France, même si je ne sais pas si tout le monde a été honnête. Il y avait en tout cas un soutien moral évident. Au final, je crois que la fédération voulait du changement et que nous avions atteint un point de non-retour. C’est ce que je ressens !”