“Je suis terriblement déboussolé, peiné, pour ne pas dire écœuré”, Philippe Berthol

Si la Fédération française d'équitation n'a pas encore officialisé sa fin de collaboration avec le sélectionneur national Philippe Guerdat, les messages de remerciements pleuvent. GRANDPRIX-Replay.com a décidé de faire réagir les personnalités du monde du saut d'obstacles à cette très probable éviction. Voici la réaction de Philippe Berthol, propriétaire de Hermès Ryan des Hayettes, le crack de Simon Delestre.



“Je suis un petit propriétaire dans le milieu du saut d’obstacles, mais je suis terriblement déboussolé, peiné, pour ne pas dire écœuré du départ de Philippe Guerdat. C'est un homme qui a apporté énormément de succès à l’équipe de France, ainsi qu’une vision globale et profonde de notre discipline. Il a ouvert les portes de l’équipe première à tout un tas de nouveaux cavaliers et chevaux. C’est un profond homme de cheval, qui a toujours servi les chevaux avant tout, notamment Ryan, qu’il a toujours suivi avec précision. Et il est terriblement passionné! Il allait, avec autant de plaisir, suivre des cavaliers français dans un CSI 5* que lors d’une étape du Grand National! Je ne comprendrais même pas que d'autres propriétaires remettent en cause son système... Au-delà du côté sportif, il a été l’une de mes plus belles rencontres dans ce milieu, et j’espère garder un contact avec lui, direct ou indirect. Je me suis énormément attaché à cet homme. J’éprouve beaucoup de regrets humains et équestres vis-à-vis de son départ... 

?En outre, je trouve abjecte qu’il soit remercié de cette façon, et jeté en pâture, pour des problèmes dont il n'est même pas responsable! La méforme actuelle de l’équipe de France ne vient pas de lui, mais d’une organisation et d’une situation qu’il n’a pas choisie, notamment parce que de nombreux chevaux ont été vendus, blessés ou connaissent une baisse de forme. Agir vulgairement en disant que cette situation est sa faute est médiocre, d’autant plus venant d’une fédération sportive française. Mais c’est habituel, on sauve les apparences…

Je n’ai pas voulu faire partir Hermès Ryan des Hayettes aux Jeux équestres mondiaux de Tryon parce que ce n’est objectivement pas la plus belle année de sa carrière, comme les gens ont pu le voir (l’alezan est atteint de la maladie de Lyme, ndlr). L’histoire des trajets en avion était un peu du cinéma… Les gens ont bien vu que le cheval n’était pas en forme et nous avons voulu le préserver. Mais cela n’a jamais été contre Philippe, à qui je voue un énorme respect.”