Comment économiser l'eau en périodes de sécheresse?

Entre le 21 janvier et le 22 février 2023, soit trente-deux jours consécutifs, aucune pluie substantielle n’est tombée en France métropolitaine; une sécheresse hivernale jamais vue depuis le début des enregistrements en 1959, illustrant la gravité des premières conséquences du dérèglement climatique dans l’Hexagone. Si la pluie a depuis fait sa réapparition, sa très longue absence a causé des restrictions d’eau dans certaines régions, ce qui n’arrivait jusqu’alors qu’en période estivale. Que faire face à l’interdiction d’arroser sa carrière? Tour d’horizon des solutions proposées par des professionnels du secteur.



En fin d’hiver, de nombreux propriétaires et gérants de structures équestres ont dû faire face à des restrictions d’eau, décrétées par les collectivités locales en raison d’une sécheresse d’une importante gravité. Avec trente-jours sans la moindre goutte de pluie conséquente, les sols, déjà fortement affaiblis par un été 2022 extrêmement aride, ont atteint un niveau d’assèchement inédit depuis les premiers enregistrements en 1959, battant le record de l’année 2020, où il n’avait pas plu durant trente et un jours. Figurant parmi les premières conséquences du dérèglement climatique sur nos terres hexagonales, cette sécheresse est d’autant plus grave qu’elle survient en hiver, saison censée permettre de grossir les cours d’eau et recharger les nappes phréatiques… 

Face à cette situation d’urgence, qui tendrait à devenir de plus en plus fréquente selon les projections scientifiques, les individus sont contraints de changer leurs habitudes, dont les propriétaires et gérants de structures équestres disposant d’une carrière, infrastructure ayant besoin d’un arrosage régulier pour être fonctionnelle. Adapter sa consommation, débétonniser les surfaces, planter de la végétation, récupérer les eaux de pluie… tout équitant peut s’intéresser aux premières solutions afin de réduire sa consommation en eau concernant l’arrosage des sols équestres. “Végétaliser les abords d’une carrière avec des arbustes, par exemple, est une bonne idée, car cela va réduire la vitesse du vent et donc ralentir l’évaporation de l’eau contenue dans la couche supérieure de la carrière. De même, un arbre voisin peut apporter de l’ombre”, introduit Édouard Seynhaeve, gérant d’Environnement Équestre, société établie à Fontenayen-Parisis, dans le Val-d’Oise. “Attention toutefois aux racines de ces arbres et végétaux, qui ne doivent pas pouvoir attaquer le fond de forme de la carrière. Il faudra également prendre soin de retirer rapidement les feuilles mortes en automne pour ne pas souiller les grains de sable.” 

Autre option: adopter des habitudes d’arrosages économes (arroser la nuit, ou lors d’une absence de vent, régler les arroseurs pour une bonne couverture sans gâchis, etc.) “Un bon hersage est également important”, reprend Édouard Seynhaeve. “Une carrière nivelée, et par conséquent bien plane, retiendra plus longtemps l’eau qu’une carrière à la planéité irrégulière et qui, elle, séchera vite. De même, une carrière trop compacte devient dure et fait ruisseler l’eau. Il faut donc herser juste après avoir arrosé pour limiter cet effet. La finalité est de permettre à son sol de gagner en rétention d’eau par de petits – ou grands – gestes du quotidien.” 

Enfin, la récupération des eaux pluviales est un atout non négligeable, bien qu’encore peu systématique. “Les grandes surfaces des toitures des manèges sont très intéressantes pour récupérer les eaux pluviales”, analyse Vincent Brihaye, gérant de la société Concept Sol, installée à Roost-Warendin, dans les Hauts-de-France. “Si le manège n’est pas en bordure d’arbres – ce qui n’est plus vraiment le cas, les bâtiments étant désormais souvent construits en prévision d’une captation photovoltaïque – il est tout à fait possible de récupérer cette eau afin d’arroser les sols équestres. Ce n’est pas encore un réflexe pour les clients, mais nous leur conseillons dès que cela est faisable car cette récupération représente une économie significative d’eau et d’énergie.”

Sable fibré ou non, une carrière a malheureusement besoin d’eau pour être praticable, sous peine de finir en sable de dune, fuyant et poussiéreux.

Sable fibré ou non, une carrière a malheureusement besoin d’eau pour être praticable, sous peine de finir en sable de dune, fuyant et poussiéreux.

© Rebecca Scholz/Pixabay



Amender son sable, les ajouts contre la surconsommation d’eau

Il est d’usage de parler de sable fibré quand ce dernier contient un ajout de fibres et de copeaux géotextiles lui confèrant des qualités de tenue du sol et de retenue d’eau. En conservant l’eau excédentaire fournie par la pluie ou un arrosage, les fibres permettent de repousser dans le temps un nouvel apport en eau. “Pour avancer, il faut pouvoir proposer des solutions qui s’adaptent à tous, y compris aux plus petits budgets”, reprend Édouard Seynhaeve, dont cette philosophie est la devise. “Le fibrage des carrières est notamment un vrai plus pour garder un certain taux d’humidité. Il est envisageable que cela devienne d’ailleurs obligatoire, étant donné les interdictions fréquentes d’arroser les carrières en périodes de sécheresse.” 

Le sable fibré est actuellement la norme. “Seuls 2% de nos projets de cette année n’en contiennent pas”, appuie Arnaud Malgras, gérant de la société Equiplus Sols Équestres, installée à Noisseville, en Moselle. “C’est un produit qui convient bien à l’heure actuelle, car il ne se dégrade pas et ne s’envole pas, tout en réagissant bien à l’eau. Nous faisons des recherches en parallèle mais, pour l’instant, nous n’avons pas trouvé un matériau capable de remplacer les qualités universelles et polyvalentes du sable et de la fibre.” Pour autant, l’ajout de fibres ne doit pas être utilisé à tort et à travers. “Cet ajout est déconseillé sur une carrière dite fermée (une fondation qui évacue l’eau vers l’extérieur par une pente, ndlr), car l’eau et la fibre ne font pas bon ménage face à une pente”, alerte Michel d’Anna, cogérant de la société Houriez Sols Équestres, domiciliée à Écaillon, dans le Nord. “Une bonne utilisation de la fibre dépend aussi de son dosage dans la couche de travail”, seconde Pierre Fluzat, gérant et créateur de Fludy Sol, installée à Coust, dans le Cher. “Plus il y a de fibres, plus on peut garder d’humidité jusqu’à saturation, mais cela peut altérer la qualité du sol et le rendre inapproprié à la pratique du saut d’obstacles, par exemple.” 

Les fibres géotextiles sont-elles la seule matière compatible avec les sols équestres en sable? “En alternative au sable classique, il existe un sable paraffiné (dit aussi waxé) souvent appelé “tous temps” pour sa résistance au gel. Le grain de sable, enrobé d’un liant, est insensible à l’eau et n’a pas besoin d’arrosage”, informe Paul-Jacques Tanvez, gérant de Normandie Drainage, dans le pays d’Auge. “C’est un sable très apprécié en Angleterre, aussi bien en sports équestres qu’en courses. En France, il est souvent réservé aux pistes d’entraînement ou à celles de galop. Les qualités sportives sont là, mais le ressenti est différent d’un sable classique, pouvant gêner selon les habitudes de chacun. Le sable waxé est très bien adapté aux pistes de galop, qui sont difficilement arrosables et impossibles à passer en subirrigation. En fonction des besoins du client (Normandie Drainage avance les sables waxés développés par Martin Collins Polytrack en parallèle de ses sables classiques, ndlr), je travaille ces deux sables, mais il est vrai que le sable waxé tire sa carte du jeu sur le strict plan de la consommation en eau.” 

Les ajouts sont-ils indispensables ou certaines autres solutions peuvent-elle être mises à profit? “Les ajouts ne sont pas les seules options, on peut également choisir un sable moins gourmand en eau”, conclut Florence Bord, cogérante de la société Bord Sol, établie à Chalain-le-Comtal, en Auvergne-Rhône-Alpes. “Nous avançons pour notre part un sable issu d’un mélange de plusieurs gisements permettant une baisse de la consommation d’eau d’environ 30%. Les grains sont toujours en silice de quartz, mais leur forme plus octogonale leur confère un meilleur emboîtement entre eux et ainsi une meilleure tenue. En outre, l’eau est moins rapidement filtrée, même en cas d’orage. Autrement dit, notre sable permet une déperdition de l’eau moins rapide – et donc moins de besoin d’arrosage – tout en gardant un sol praticable par tous les temps.”

Les grandes surfaces des toitures des manèges peuvent être mises à contribution pour récupérer les eaux de pluie. Ce système est compatible avec les panneaux photovoltaïques.

Les grandes surfaces des toitures des manèges peuvent être mises à contribution pour récupérer les eaux de pluie. Ce système est compatible avec les panneaux photovoltaïques.

© Drone View



La subirrigation, ou l’arrosage par le sous-sol

Poser des dalles d’irrigation peut se faire soi-même ou via un prestataire.

Poser des dalles d’irrigation peut se faire soi-même ou via un prestataire.

© Écoécurie

La subirrigation des sols est un procédé d’arrosage souterrain permettant de se passer d’un arrosage extérieur par aspersion, qui est sujet au vent et à l’évaporation. Offrant un arrosage homogène par goutte à goutte ou bas débit, l’arrosage par subirrigation contribue à une réduction de la consommation d’eau. Arrivée en France depuis presque dix ans, la subirrigation – sous plusieurs formes – a désormais conquis la quasi-totalité du secteur des sols équestres. “La subirrigation est un concept qui date de plus de cinquante ans et qui avait fait l’objet d’un brevet néerlandais dans le cadre agricole. L’eau était déjà en questionnement, mais n’était pas au cœur des réflexions de tout à chacun”, introduit Francis Clément, cofondateur de Toubin & Clément, établie à La Boissière-École, dans les Yvelines. “Pour notre part, nous l’avons intégrée dès le début (Toubin & Clément a fêté ses quarante ans d’existence en février dernier, ndlr), car c’était une composante importante de la bonne tenue d’un sol équestre. Par exemple, nos premiers sols étaient en structure fermée, qui se gorgeait d’eau. Dans le cadre d’une carrière à arrosage par aspersion en demi-cercles, il apparaît rapidement que la carrière est arrosée de manière inégale, avec un manque pour certains endroits et surtout un surplus gâché pour d’autres (jusqu’à quatre arrosages au même endroit, ndlr). Comment faire pour récupérer cette eau? Nous avons travaillé plus de deux ans sur notre système Aqua-Regul pour mettre au point une subirrigation pouvant fonctionner en circuit fermé: l’apport en eau se fait sous terre, en bas débit et par capillarité, et l’eau pluviale est drainée et directement récupérée pour une utilisation ultérieure. Le succès n’a pas été tout de suite au rendez-vous lors de sa sortie en 2014, car les équitants n’en voyaient pas l’intérêt, arguant, par exemple, qu’ils pompaient sans problème l’eau via un forage sur leur site ou qu’ils avaient facilement accès à l’eau. Malheureusement, ces dernières années nous donnent raison: l’eau est très précieuse et s’est bien raréfiée avec le temps. Les périodes de sécheresse sont parfois suivies d’un phénomène pluvieux important qui lessive les sols et ne permet pas de stocker. L’heure est donc à la récupération et au stockage.” “La popularité de la subirrigation a amorcé un tournant depuis trois ans. Il y a plusieurs années, la subirrigation représentait 10% de nos projets de chantiers, alors que nous sommes désormais plutôt autour de 70%”, appuie Vincent Brihaye. “Cette méthode consomme encore de l’eau, bien sûr, mais n’en gâche pas. Il est probable que l’arrosage aérien via des asperseurs soit amené à être contrôlé à l’avenir.” 

“La subirrigation a amené une vraie évolution dans la manière de gérer l’eau”, complète Pierre Fluzat. “De notre côté, nous avons modifié les drains – plats et larges de vingt centimètres – pour que le ressuyage (l’eau captée puis drainée, ndlr) soit très rapide. Nous avons également ajouté des filets anti-colmatage pour éviter tout risque de drains bouchés. L’objectif est de se servir de la piste comme surface de captation des eaux pour en stocker une grande quantité. Il est très intéressant d’investir dans des cuves/surfaces extérieures à grosse capacité, de cent mille litres par exemple, pour être le plus autonome possible. Avec ce système de subirrigation et de stockage, on peut envisager d’être autosuffisant pour l’arrosage annuel de sa carrière. Étant donné que le besoin des pompes en électricité est faible, il est possible d’installer des panneaux solaires pour être ainsi autonome en électricité… Ce genre de projet sera probablement très étudié à l’avenir.” La subirrigation peut-elle convenir à tous? Nécessitant un sol parfaitement plat, ce procédé d’arrosage s’installe sur des fondations travaillées pour l’inclure dans son fonctionnement. “On peut techniquement passer une carrière classique en subirriguée, mais il y aura probablement un coût supplémentaire afin de remettre le fond de forme à plat et démonter puis remonter les lices”, éclaire Arnaud Malgras. Étant donné qu’il y a désormais peu de différences entre le prix d’une carrière classique et celui d’une subirriguée, les actuels projets de rénovation ou création de carrière sont très souvent axés sur le procédé d’arrosage par subirrigation. “Confort pour le couple cheval/cavalier, économie d’eau et pression minimum nécessaire, la subirrigation avance de nombreux avantages et a la cote (elle représente plus de 85% des projets d’Equiplus Sols Équestres, ndlr), poursuit Arnaud Malgras. 

Également appelé système de flux et reflux, le procédé de subirrigation est parfois propre à chaque constructeur et il est nécessaire d’en discuter avec lui en amont pour en connaître les détails techniques. Par abus de langage, on nomme parfois subirrigation tout système souterrain de récupération d’eau. “La subirrigation n’est pas la solution que nous avons retenue car il y a plusieurs points à ce sujet qui ne nous conviennent pas. À la place, nous avons mis au point un système externe de récupération d’eau: l’eau est captée par des drains souterrains et le surplus est évacué dans une cuve à l’extérieur de la carrière pour pouvoir être réutilisé”, commente Michel d’Anna. “Le système fonctionne car les couches de la carrière sont travaillées pour être drainantes: l’eau en surface traverse la couche de travail, puis le fond de forme et également une autre couche technique éventuelle (Houriez Sols Équestres est connue pour l’ajout d’une couche technique absorbant les retours d’ondes de choc, placée sous le fond de forme, ndlr). Arrivée au terme de son cheminement, l’eau est récupérée dans les drains zèbrant les profondeurs de la carrière. Il y a ensuite deux possibilités: soit le fond de forme est saturé en eau et le surplus est évacué vers la cuve, soit il se comporte comme une éponge et restitue de l’eau au sable par capillarité. Ainsi, l’eau ne stagne pas sous la carrière et on peut facilement en contrôler la consommation. L’eau récupérée dans la cuve peut être réutilisée sans problème pour un arrosage par aspersion, car elle a été filtrée par le sable et ne présente pas d’impuretés. Il existe plusieurs formes de bassins de rétention: une cuve en béton enterrée, une cuve en polyéthylène, etc. Il est important de garder les cuves au frais, car on limite ainsi l’évaporation due à la chaleur et au vent (on estime que près de 40% d’eau d’une carrière s’évapore à cause d’un climat peu favorable).”



Que dit la loi sur la retenue d’eau?

Selon le Code de l’urbanisme, les retenues d’eau installées sur les exploitations agricoles ne sont pas considérées comme des constructions, mais elles peuvent être soumises à des règles spécifiques. Pour un affouillement dont la profondeur dépasse deux mètres ou est égal à deux hectares, un permis d’aménagement doit être délivré (art. R. 421-19 du Code de l’urbanisme). Sous la même condition de profondeur, une superficie égale ou supérieure à cent mètres carrés est soumise à une déclaration préalable de travaux (art. R. 421-23 du Code de l’urbanisme). Si l’affouillement est inférieur aux seuils énoncés, il est dispensé de formalités d’urbanisme. “Dans les plans d’architectes, les retenues d’eau sur site sont généralement liées à la prévention incendie ou aux risques d’inondation, et non à la future consommation d’eau d’arrosage des carrières ou manèges. Ces retenues peuvent être imposées par des réglementations locales, comme le plan local d’urbanisme (PLU) ou le plan de prévention du risque inondation (PPRI). Il n’y a à ce jour aucune obligation de lier systématiquement les projets équestres à une retenue d’eau pour arrosage. Néanmoins, c’est un principe que je propose aux maîtres d’ouvrages quand cela est pertinent par rapport au projet et au site”, commente Nicolas Bischoff, architecte spécialisé dans les structures équestres.



Et si le budget vient à manquer?

Herser juste après avoir arrosé peut limiter un ruissellement trop rapide de l’eau dans le sol.

Herser juste après avoir arrosé peut limiter un ruissellement trop rapide de l’eau dans le sol.

© Houriez Sols équestres

Est-il possible de réduire les coûts lorsqu’il est question d’une meilleure gestion de l’eau pour les sols équestres? “Notre système de subirrigation est complexe et ne peut être sous-traité. Il n’y a donc malheureusement pas de possibilité d’économiser de ce côté-là. La moyenne d’ancienneté de nos employés est d’ailleurs de quinze ans, pour donner une idée de la technique requise…”, informe Francis Clément. “Cependant, nous avons réussi à réduire le prix de notre système de subirrigation en variant les techniques. Aujourd’hui, nous n’avons quasiment pas d’écart entre le coût d’une carrière classique avec arrosage aérien et celui d’une carrière en Aqua-Regul. Le public l’a sans doute remarqué car nous avons mis en place autant de mètres carrés pour l’année 2022 que pour l’ensemble des six premières années de commercialisation de notre système de subirrigation! Nous notons une vraie prise de conscience du monde équestre. Des restrictions d’eau en hiver ne laissent présager rien de bon si on continue à mal gérer ce précieux liquide…” 

D’autres manœuvres sont cependant accessibles à une main-d’œuvre non qualifiée, notamment l’ajout des fibres ou la pose des dalles stabilisatrices et/ou de subirrigation. “Si le client souhaite se charger lui-même de la mise en place d’un sable fibré pour amoindrir les coûts, c’est tout à fait réalisable”, reprend Vincent Brihaye. “Soit il achète un sable directement fibré et se charge de le poser, soit il achète lui-même les fibres – si possible auprès d’un spécialiste de sols équestres, le plus à même de conseiller les fibres adaptées à l’équitation – et les intègre à son sable pur, s’il est en bon état. Attention: là encore, il est préférable de demander conseils à un spécialiste avant de se lancer pour savoir si le sable actuel de la couche de travail est parfaitement compatible avec l’ajout de fibres.” 

“Il est possible de réduire les coûts d’un chantier en posant soi-même des dalles qui assurent un drainage et un apport en eau. Si la mise en place est simple et rapide, la pose d’un système de subirrigation par dalles ne s’improvise pas pour autant”, alerte Victoria Bonnet, ingénieure commerciale sols équestres chez ECOECURIE, localisée à Broué, en Eure-et-Loir, dont l’entreprise commercialise entre autres ce genre de dispositifs. “Si l’installation du système de subirrigation concerne une réfection de carrière, il faut commencer par enlever et stocker la couche de travail. Si c’est une création de carrière, nous ne pouvons que fortement recommander de passer par un professionnel de sols équestres pour en faire la réalisation, requierant engins de chantier et compétences techniques. Poser des dalles d’irrigation sans travailler les fondations d’une aire équestre est possible à la suite d’une étude de projet et de sol (portance, drainage, environnement, etc.)” Avant de poursuivre, il est important de vérifier que l’alimentation en eau des dalles soit possible le long de la largeur de la carrière ou du manège et que la pression nécessaire en eau soit comprise entre quatre et dix bars au maximum, pour un débit de dix mètres cubes par heure. Si le fond de forme a le feu vert, la pose des dalles peut débuter. “La pose de dalles de subirrigation (type Hydroground) se fait sur un lit de pose drainant”, poursuit Victoria Bonnet. “La mise en œuvre d’un système de subirrigation doit respecter un cahier des charges établi en amont. Il est possible de poser ce système soi-même mais sans négliger un bon accompagnement, notamment pour la pose du système goutte à goutte encastré dans les dalles PVC. Une fois le système de subirrigation installé, une mise en eau et une vérification du système seront faites avant la mise en œuvre de la couche de travail (micro sable fibré ou non, sur une épaisseur de dix à douze centimètres).” 

Si le client apporte une main-d’œuvre qualifiée, la réduction des coûts peut éventuellement s’étendre au façonnage du terrassement. “Pour nos quelques proches clients travaillant dans ce secteur, on trouve en effet généralement un compromis pour réduire la facture”, renseigne Arnaud Malgras. Tout dernier recours: passer par un paiement en plusieurs fois si le professionnel l’accepte. “Certains de nos clients réguliers nous proposent parfois à l’avance un plan de paiement étalé et des garanties bancaires en accompagnement. Ce n’est pas notre fonctionnement habituel, mais ce genre de paiement est possible afin de développer de meilleures solutions pour la gestion de l’eau.”

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX.