La lecture d’un palmarès témoigne souvent de la valeur d’une épreuve

Les Internationaux de dressage de Compiègne en sont une belle illustration. Chaque année, les plus grands du dressage se donnent rendez-vous au stade équestre du Grand Parc. L’édition 2023 confirme toute l’attraction de l’événement, deuxième des six étapes du prestigieux circuit FEI des Coupes des nations. À titre individuel, la succession d’Isabell Werth, victorieuse l’an dernier du Grand Prix Libre avec DSP Quantaz, promet une lutte de très haut niveau. Nouvelle pépite de la discipline, la Britannique Charlotte Fry, numéro 1 mondiale et championne du monde individuelle l’été dernier à Herning (Danemark) sera présente. Si la jeune cavalière de 27 ans préservera son crack Glamourdale avec lequel elle s’imposa l’an dernier dans le Grand Prix et le Grand Prix Spécial, elle se présentera sur le rectangle compiégnois avec Dark Legend, avec lequel elle a déjà participé à une finale de Coupe du monde, l’an dernier et qui connait particulièrement le terrain français (le couple était déjà présent en 2016 dans la compétition pour les Jeunes Cavaliers et a depuis signé plusieurs grosses performances à Compiègne). “C’est un concours que j’apprécie particulièrement, le site est superbement rénové, les pistes sont parfaites et il y a toujours une très bonne ambiance, rappelait la championne du monde lors de sa précédente venue. Tous les cavaliers vous diraient la même chose!” Charlotte Fry mènera l’équipe britannique où évoluera également la toute jeune (dix-huit ans) Annabella Pidgley. Souvent médaillée dans les compétitions européennes juniors, Pidgley est accompagnée depuis le début de l’année par Vamos Amigos, l’ancien partenaire de la Danoise Cathrine Laudrup-Dufour, médaillée d’argent des derniers Mondiaux à Herning. 

Se positionner avec les championnats d’Europe… et les Jeux olympiques

Deux autres membres du top dix mondial seront présents. La Danoise Carina Cassøe Krüth, numéro 5 au ranking, se présentera avec sa jument Heiline’s Danciera qui lui a permis de remporter deux étapes de Coupe du monde cet hiver et de conquérir l’or par équipes aux derniers mondiaux. Fidèle parmi les fidèles à Compiègne, le Suédois Patrick Kittel, actuellement septième mondial, sera lui aussi engagé avec son cheval de tête Touchdown. “Il y a toujours un beau plateau à Compiègne avec les meilleures équipes, répète chaque année le leader suédois. En plus, Compiègne est fantastiquement bien organisé, je suis à chaque fois très heureux de revenir.” Dans la Coupe des nations, à quatre mois des championnats d’Europe, prévus du 4 au 10 septembre à Riesenbeck, en Allemagne, mais aussi à un peu plus d’un an des Jeux olympiques de Paris 2024, les Internationaux de Compiègne donneront de précieuses indications. Une belle occasion pour certains couples de marquer des points auprès des sélectionneurs mais aussi de marquer les esprits auprès des juges.

La lutte promet d’être intense entre Grande-Bretagne, Danemark, sacré champion du monde l’été dernier, Royaume-Uni, Suède, tenante du titre à Compiègne, ou encore Pays-Bas. Sixième l’an dernier, la France ne compte pas faire de la figuration. “Nos cavaliers travaillent beaucoup”, explique Jean Morel, chef d’équipe et sélectionneur de l’équipe de France de dressage. “Ils ont fait des efforts tout l’hiver. Nous alignerons notre meilleure équipe avec des chevaux déjà dans la compétition et qui se sont déjà battus ces derniers mois. Tous nos chevaux sont capables de franchir la barre symbolique des 70%, et s’il reste bien sûr des détails à améliorer, l’ensemble est très positif. Participer c’est bien, mais nous aimerions bien grimper au classement et pourquoi pas prendre une petite place sur le podium.” Les Bleus compteront pour réussir leur pari sur Corentin Pottier et son fils de Totilas, Gotilas du Feuillard, meilleur couple tricolore depuis le début de l’année avec notamment une sixième place dans le récent CDI 5* de Fontainebleau. À ses côtés, il trouvera Morgan Barbançon Mestre, vingt-sixième mondiale, meilleure Française de ces dernières saisons, présente à Compiègne avec Bolero, et sur la cavalière du Cadre Noir de Saumur, Pauline Basquin, en selle sur Sertorius de Rima*IFCE. Alexandre Ayache sera lui aussi présent sur Jolène, mais à titre individuel.

De nombreux cavaliers engagés dans le CDIO 5* disputeront également les épreuves du CDI 3*. Les épreuves destinées aux plus jeunes auront également fière allure avec notamment dans le CDI Poneys, la présence des deux Allemandes Lilly Marie Collin et Mia Allegra Lohe. Les Bleus seront principalement attendus dans le CDI Jeunes cavaliers avec Mado Pinto et Hot Bit de la Gesse.

Santi Serra pour conclure en beauté

À l’issue des compétitions, le dimanche 7 mai, après-midi, Santo Serra, artiste équestre mondialement connu et reconnu, émerveillera tous les spectateurs. Un formidable bouquet final après trois jours de très grand sport. Dans son spectacle, Santi Serra mettra une fois encore en avant tout l’amour qu’il transmet à ses chevaux mais aussi ses chiens et ses oiseaux.