“Nous voulons motiver les cavaliers qui arrivent à haut niveau”, Anne-Mette Binder

Chef de l’équipe d’élite danoise de dressage depuis le début de l’année passée, Anne-Mette Binder a mené ses troupes à la victoire par équipes lors du CDIO 5* d’Aix-la-Chapelle au début de l’été dernier, puis des championnats du monde de Herning, et enfin à l’occasion du CDIO 5* de Compiègne ce week-end. L’ancienne juge internationale de concours complet revient sur la performance du collectif danois dans l’Oise, et aborde également les leitmotivs qu’elle considère comme la clef du succès des représentants du drapeau rouge à la croix blanche.



Était-ce un objectif pour vous de mener votre équipe à la victoire dans la Coupe des nations ici, sachant que Compiègne est le seul CDIO 5* organisé cette saison avec celui d’Aix-la-Chapelle,  où le Danemark a remporté la Coupe des nations l’an dernier?

Je n'avais même pas réalisé cela (rires). Nous nous sommes simplement dit que nous voulions venir à Compiègne, et ce n'était pas un but en soi de gagner ici, mais après avoir été sacrés champions du monde l'été dernier, nous nous sommes mis d'accord quant au fait que nous souhaitions désormais prendre part plus activement au circuit des Coupes des nations. C’est une bonne expérience pour les chevaux ou les cavaliers plus jeunes que notre groupe de tête. Ici, nous n’avions que des cavalières expérimentées, mais Anna Kasprzak et Lone Bang Zindorff présentaient toutes deux des montures (Addict de Massa et Thranegaardens Rostov, ndlr) moins habituées à évoluer à ce niveau. Notre objectif est toujours et avant tout que chacun fasse de son mieux, et bien sûr, lorsque cela nous permet de gagner, c’est absolument merveilleux.

Bien que Cathrine Laudrup-Dufour, cheffe de file du dressage danois ces dernières années, n’ait actuellement plus de cheval de Grand Prix, votre équipe continue à gagner et ne semble pas vraiment affaiblie…

Tout à fait. Nous en sommes très contents, car cela fait des années que nous œuvrons pour ne pas avoir seulement trois ou quatre cavaliers au plus haut niveau. Nous voulons inciter les plus jeunes à s'inspirer des cavaliers plus expérimentés, mais aussi les propriétaires de chevaux, les éleveurs, à rejoindre notre grande famille. Bien sûr, nous sommes vraiment désolés et tristes pour Cathrine, mais cela fait partie de la vie des cavaliers de perdre leurs chevaux de tête de nos jours. On ne peut pas changer cela, mais on peut regarder vers l’avant et motiver les cavaliers qui arrivent à haut niveau, c’est vraiment notre façon de penser.



Faites-vous des championnats d’Europe, qui auront lieu du 4 au 10 septembre à Riesenbeck, un objectif majeur?

Riesenbeck est pour nous une étape importante en vue des Jeux olympiques de Paris l’année prochaine. Cela ne veut pas dire que que nous n’enverrons pas l’équipe la plus forte possible en Allemagne, mais nous considérons cette année comme une année d’orientation afin de définir quelles cartes nous avons en main pour les saisons suivantes. Il est bien trop tôt pour parler de la composition du collectif qui disputera les championnats d’Europe, mais il est possible qu’un cavalier un peu moins expérimenté en fasse partie, par exemple, car cela fait partie de notre philosophie, étant donné que nous voulons permettre aux nouvelles générations de prendre du métier.

En parlant des jeunes générations, vous intéressez-vous aussi, en tant que chef de l’équipe d’élite du Danemark, aux jeunes chevaux n’ayant pas encore totalement fait leurs preuves à haut niveau?

Absolument. Lorsque nous avons des compétitions internationales au Danemark, comme à Herning (qui accueille en début d’année des CDI 5*, 3* et 1* couplés à des épreuves et événements d’élevage, ndlr), je m’assure de ne pas regarder seulement les épreuves de la catégorie-reine. J’essaye de voir et de rencontrer le plus de cavaliers du 3*, et même du 1*, possible. C’est aussi pour cette raison que nos cavaliers Seniors sont désormais séparés en trois groupes: le groupe A, le groupe B, et depuis cette année, un groupe de perspective. Nous essayons d’inviter certains des membres des deux derniers groupes lors de nos regroupements d’équipe avec Wolfram Wittig (conseiller technique pour le dressage de la Fédération danoise, ndlr) dans le but de les inspirer, les motiver et leur montrer que nous les voyons, que nous savons qu’ils sont là. Très rapidement, ils progressent et nous sommes vraiment heureux de les accueillir dans notre grande famille.

Quels vont être les prochains grands rendez-vous pour l’équipe du Danemark avant Riesenbeck?

Nous aurons les championnats du Danemark début juin. Les résultats que les cavaliers obtiendront lors de cet événement nous permettront d’établir notre sélection pour les championnats des pays nordiques de la Baltique (auxquels sont conviés des cavaliers danois, finlandais, norvégiens et suédois et qui se déroulera en tout début d’été au Danemark, ndlr), le CDIO 4* de Rotterdam, où nous espérons pouvoir envoyer une équipe, et le CDIO 5* d’Aix-la-Chapelle. Bien sûr, ces deux derniers événements se tenant durant deux semaines consécutives, il est impossible que les mêmes chevaux y participent.



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