“Mon espérance est que l’équipe de France atteigne la finale par équipes des Jeux olympiques”, Jean Morel
Le week-end dernier, l’équipe de France de dressage a obtenu des résultats prometteurs dans la Coupe des nations du CDIO 5* de Compiègne, et particulièrement dans le Grand Prix de l’événement. Chef d’équipe et sélectionneur national, Jean Morel dresse le bilan de ce concours pour ses troupes. Il explique également comment va se dessiner la suite de la saison pour les tricolores, et rappelle également les grands axes de travail actuels.
Samedi, l’équipe de France composée d’Alexandre Ayache, Pauline Basquin et Corentin Pottier avec Holmevangs Jolene, Sertorius de Rima*IFCE et Gotilas du Feuillard a terminé le Grand Prix du CDIO 5* de Compiègne avec une moyenne de 71,159%. Il y a un an, le collectif tricolore au départ de la Coupe des nations isarienne, qui regroupait déjà Pauline Basquin et Corentin Pottier avec les mêmes chevaux, mais aussi Isabelle Pinto avec La Gesse Hot Chocolat vd Kwaplas, avait conclu la première étape de la compétition avec un score de 67,666%. Une véritable progression, donc! “Les résultats obtenus par nos cavaliers au CDIO 5* de Compiègne font plaisir à tout le monde, et je pense que ce n’est qu’un début, car il y a encore un certain nombre d’imperfections qui peuvent être corrigées, confie Jean Morel. Le plus important pour moi est surtout que le travail qu’ils ont fourni paye, ce qu’ils ont pu voir eux-mêmes ce week-end. Il a vraiment fallu les pousser pour qu’ils concourent plus régulièrement sur la scène internationale, mais ils ont désormais compris qu’ils montaient aussi bien que les autres! Ils manquent encore d’expérience, mais si l’on gomme les fautes de chacun, on sera déjà à 72 voire 73 de moyenne. À l’heure actuelle, nous voulons donc que les cavaliers rééditent leurs performances tous les week-ends, qu’il ne s’agisse pas que de réussites ponctuelles, et ensuite, on pourra peut-être ajouter un peu plus de pression.”
“Notre équipe est en train de se former, mais elle va encore évoluer”
“Mon espérance est que l’équipe de France atteigne la finale par équipes des Jeux olympiques (dix nations y seront invitées et elle se courra sur le Grand Prix Spécial, ndlr). Je pense qui plus est que l’équitation présentée par nos cavaliers va plaire de plus en plus. Il faut que nous restions dans notre équitation à la française, et surtout pas que nous cherchions à imiter ce que font les autres. Aujourd'hui, on voit une équipe assez homogène. C’est bien, car d’abord, cela tire tout le monde vers le haut, et ensuite, comme il n’y a pas de chef de meute, cela évite les relations un peu tendues qui peuvent se développer lorsqu’un cavalier obtient de meilleurs résultats que les autres. Notre équipe est en train de se former, mais elle va encore évoluer, parce qu’il y a d’autres chevaux qui vont rentrer dans la course.”
“J’envoie Léna Thouvenin à Wiesbaden pour qu’elle se forme”
“Nous avons préféré ne pas lui faire courir de seconde épreuve à Compiègne car il s’était légèrement fait mal au dos, mais celui d’Arnaud Serre (James Bond de Massa, ndlr) a quand même atteint les 70% dans le Grand Prix du CDI 3* (vendredi, ndlr) en commettant cinq fautes! Il prendra part au CDI 4* de Wiesbaden (du 26 au 29 mai, ndlr), où le Commandant Guillaume Lundy et Isabelle Pinto se rendront également (avec Tempo*IFCE et La Gesse Hot Chocolat vd Kwaplas, ndlr), tout comme Léna Thouvenin. Elle a déroulé son premier Grand Prix international dans des conditions horribles à Compiègne et réalisé une très bonne performance (obtenant 68,369% avec Diamondgio, qu’elle a formé depuis ses tout débuts, ndlr). Son cheval n’a que onze ans, ce qui est intéressant, et je l’envoie donc à Wiesbaden pour qu’elle se forme.
“Habana Libre A mérite sa place en équipe de France”
“Camille Judet-Chéret et Corentin Pottier vont observer une petite pause au niveau des compétitions pour corriger certaines choses à la suite des derniers concours auxquels ils ont pris part. Le cheval de Camille (Herelja Higgins, ndlr) présente de bons Grands Prix, mais il a besoin de ralentir un peu sa cadence dans le travail au trot et d’être un peu plus rassemblé pour obtenir plus de points. Celui de Corentin (Gotilas du Feuillard, ndlr) prend des points mais a encore parfois un petit problème d’activité dans le Grand Prix, épreuve sur laquelle nous nous concentrons actuellement. Alexandre Ayache va partir en tournée dans les pays de l’Est avec son épouse (la cavalière estonienne Grete Ayache, ndlr) et y emmener sa jument (Jolene, ndlr) dans l’idée de gagner des points au classement mondial. Lors de certains concours, Jolene ne disputera que le Grand Prix, car ils ont besoin de travailler.
Quant à Morgan Barbançon Mestre, elle va notamment se rendre à Ornago, en Italie (où un CDI 3* est organisé ce week-end, ndlr). Nous voulons vraiment revoir Habana (Libre A, avec lequel la cavalière a, entre autres, obtenu la note de 71,565 % lors du CDI 5* de Fontainebleau après avoir réalisé de belles performances durant l’hiver en Floride, ndlr) car la hiérarchie de Wellington n’est pas la hiérarchie européenne. Il mérite sa place en équipe de France, mais à l’heure actuelle, l’équipe de France, ce sont six cavaliers, et j’espère que cela montera à huit ou neuf ayant le potentiel de participer aux JO de Paris 2024.”
“Désormais, lorsque l’on appelle des organisateurs pour obtenir des places, nous en obtenons”
“Les prochaines grosses étapes pour les cavaliers tricolores sont le CDIO 4* de Rotterdam, puis le CDIO 5* d’Aix-la-Chapelle (où aucune équipe tricolore n’avait été alignée depuis 2007, selon notre confrère de Dressprod, ndlr). Désormais, lorsque l’on appelle des organisateurs de concours pour obtenir des places supplémentaires pour nos cavaliers, nous en obtenons, ce qui n’était pas le cas avant. Un des problèmes que nous avons, en revanche, est que nous sélectionnons les couples selon leurs performances, mais les notes obtenues à Ornago et Aix-la-Chapelle, par exemple, sont difficilement comparables.”