Entre chevaux polyvalents et histoires de famille, le Grand Tournoi a été le théâtre de beaux récits
La quinzième édition du Grand Tournoi, championnat de France de horse-ball et de pony-games, s’est tenue du 19 au 21 mai au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher. Constituant l’aboutissement d’une saison de compétition pour les équipes de ces deux disciplines, ce rendez-vous a donné lieu à de belles histoires, notamment celle d’Ève Segear, dont les chevaux concourent aussi bien en jumping qu’en horse-ball, et de Nicolas Thiessard, dont le fils a pris le départ de son premier championnat de France!
Ève Segear, dirigeante du centre équestre du Vieux Moulins, à Loire-sur-Rhône, près de Lyon, et joueuse de horse-ball depuis ses années à Shetland, joue actuellement en catégorie Pro Élite et entraîne différentes équipes jusqu’au niveau Coupe de France. C’est aussi une cavalière expérimentée en saut d’obstacles, qui concourt jusqu’à 1,40m avec des chevaux… qui pratiquent le horse-ball! Elle était présente le week-end dernier au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron pour le Grand Tournoi, championnat de France de horse-ball et de pony-games. “Comme mes parents étaient tous les deux moniteurs d’équitation, et que mon père étant plus axé vers le horse-ball et ma mère adepte du saut d’obstacles, j’ai débuté ces deux disciplines vers l’âge de cinq ans”, explique la cavalière. “Pour moi, le horse-ball apporte beaucoup aux chevaux de saut d’obstacles car cela les rend très réactifs et rapides, ce qui est un atout pour performer. Quant au saut d’obstacles, il nécessite une préparation mentale que j’enseigne à mes cavaliers de horse-ball. Et j’ai aussi initié mon propre cheval, Berny de la Coline, un Selle Français avec beaucoup de sang, au horse-ball. Cela nous a peut-être aidés à gagner régulièrement des épreuves à 1,30m et 1,35m, puis de concourir à 1,40m. Avant, il était très sensible et appréhendait la hauteur, mais le horse-ball lui a apporté un côté guerrier ainsi qu’une condition physique qui lui a permis de passer un cap pour être à l’aise sur de plus grosses épreuves. Je fais la même chose avec mes chevaux de commerce et les poneys de mon club, qui pratiquent les deux disciplines. Les éleveurs me confient leurs chevaux sensibles afin de les mettre au horse-ball, ce qui les rend ensuite plus calmes sur les paddocks de saut d’obstacles et leur permet d’être plus disponibles en piste. Le horse-ball leur apprend à gérer leurs émotions et à utiliser leur sang à bon escient, ce qui est un véritable bénéfice pour le saut d’obstacles. Ma petite sœur, Lison Daissemain, qui fait partie de l’équipe de France de horse-ball de moins de vingt-et-un ans, concourt aussi en saut d’obstacles dans des épreuves jusqu’à 1,30m.”
Nicolas Thiessard, joueur actuellement le plus titré en horse-ball avec quinze sélections en équipe de France, a quant à lui fait le déplacement jusqu’à Lamotte-Beuvron avec son fils Valentin, âgé de six ans, qui courrait son premier Grand Tournoi! Le jeune garçon est membre de l’équipe Moustique du poney-club de Brimborion, où son père avait lui-même découvert le horse-ball à une époque où cette discipline en était encore à ses balbutiements. “Avec mon épouse, Lisa, joueuse de l’équipe allemande que j’ai rencontrée lors d’une Coupe d’Europe, nous avons mis Valentin à poney dès ses quatre ans”, a partagé le cavalier. “Nous avons choisi le poney-club de Brimborion, où j’ai passé toute mon enfance et me suis fait des amis fidèles. Même si maintenant j’y vais comme parent et plus en tant que cavalier, Brimborion me rappelle l’époque où j’avais l’âge de mon fils. Et rien n’a changé! Cette saison, Valentin a débuté le horse-ball car ce sport collectif est une belle école de la vie, qui inculque les valeurs de l’équitation, ainsi que le respect de l’autre et de l’animal. Nous sommes très attachés au concept du vivre-ensemble et souhaitons transmettre cet état d’esprit à notre fils.” Valentin qui, du haut de ses six ans, était le deuxième plus jeune participant du Grand Tournoi, s’est classé cinquième avec son équipe. “Même si c’était difficile au début car je tombais souvent, je me suis mis à aimer le horse-ball après mon premier match car on s’amuse bien avec la balle, les copains et les poneys!”, a confié le garçon.