Le rendez-vous cannois a toujours su allier glamour et grand sport. En quatre décennies, les plus grands de la discipline ont inscrit leur nom au palmarès du Grand Prix de la Ville de Cannes, à l’instar des frères anglais, John et Michael Whitaker, l’ayant tous deux remporté deux fois, les Allemands multi médaillés Ludger Beerbaum et Marcus Ehning ainsi que leur compatriote Meredith Michaels-Beerbaum, le Suisse Markus Fuchs, le Suédois Peder Fredricson ou encore les Français Roger-Yves Bost, Pénélope Leprevost, Philipe Rozier, Hervé Godignon et Éric Navet. Si des légendes des sports équestres se sont succédé sur la plus haute marche du podium, du côté des chevaux, le LGCT – Jumping international de Cannes n’est pas non plus en reste. Khadidja, Shandor, Next Milton, Lord Z, Shuterfly, mais aussi Idéal de la Loge, Itot du Château, Plot Blue ou encore Ratina d’la Rousserie, tous ont mené leur cavalier à la victoire et écrit les plus belles pages de l’histoire du concours cannois. 

En plus du CSI5*, le LGCT – Jumping international de Cannes a à cœur d’ouvrir ses portes aux cavaliers amateurs. Cette année, ils auront l’occasion de s’illustrer dans le CSI2*, sur des épreuves allant d’1,15m à 1,45m. Ils goûteront ainsi au privilège de partager la même piste que celles et ceux qui écrivent l’histoire de leur sport et de profiter d’une ambiance unique qui, depuis 40 ans, a placé le LGCT – Jumping international de Cannes parmi les rendez-vous incontournables de la saison. 

Rencontre avec François Bourey – Focus 40 ans

Le stade des Hespérides accueillera, du 8 au 10 juin, quelques- uns des meilleurs cavaliers mondiaux, à l’occasion de la 40e édition du Jumping international de Cannes, étape historique du circuit Longines Global Champions Tour. Rencontre avec François Bourey, fondateur, organisateur et président du concours depuis 40 ans

Comment est né le Jumping international de Cannes?

À l’époque, notre société familiale organisait un salon nautique à Cannes en début d’été. La municipalité cherchait à développer les événements de prestige. L’idée de créer un concours de saut d’obstacles international en parallèle du salon nautique nous est donc venue. Une année, le concours s’est tenu en même temps que le Festival de Cannes ! Nous avions d’ailleurs eu la visite de Catherine Deneuve et de Clint Eastwood !

Comment l’événement s’est-il développé?

Le succès a été immédiat même si, au début, nous faisions avec les moyens du bord. Le concours se déroulait déjà sur le stade des Hespérides mais sur un terrain en herbe, car les techniques de sol actuelles n’existaient pas encore. Peu à peu, le jumping a pris de l’ampleur. Lors des premières éditions, nous n'avions qu’une nation invitée, puis quatre et, enfin, le concours est devenu un format CSI 4* équivalent aux 5* de nos jours. En 1988, le Renault Jump regroupait plusieurs concours sur la saison, dont la finale se déroulait au Salon du cheval de Paris. Nous avons vécu de grands moments et cela a toujours été fantastique d’organiser cet événement.

Comment ce dernier a-t-il intégré le Longines Global Champions Tour?

Lorsque Jan Tops a lancé le LGCT en 2006, j’avais la même idée en tête : créer des événements grand luxe avec des dotations très importantes dans des villes d’accueil de renommée avec des loges dédiées aux sponsors. Jan Tops était la personne idéale pour démarrer un tel circuit. Cannes a logiquement fait partie des étapes incontournables dès le début. Désormais, l’organisation reviendra à l’équipe de Jan : je leur laisse les rênes en toute confiance. Je garderai cependant la casquette de président du concours.

Quels sont vos meilleurs souvenirs au fil de ces 40 années?

Il y en a beaucoup. Sportivement, il y a les victoires de John Whitaker et Milton en 1989 ainsi que le doublé d’Edwina Tops Alexander avec Itot du Château en 2010 et 2011. En termes d’organisation, je pense à tous les partenaires ayant permis au Jumping de Cannes d’être ce qu’il est, notamment à l’arrivée de Marina Picasso comme sponsor en 1995. Elle a contribué à faire de Cannes quelque chose de grandiose. Grâce à elle, le jumping est devenu l’un des concours les plus dotés au monde avec 500 000€ en jeu, ce qui était exceptionnel pour l’époque. Ensuite, il y a le partenariat avec Anny Courtade, sûrement la plus grande femme d’affaires de la Côte d’Azur. Son soutien a été exceptionnel pendant près de 30 ans. Elle est désormais invitée d’honneur du concours. Enfin, je retiens les rencontres avec les différents maires de Cannes, tous incroyables. Ils nous ont toujours soutenus financièrement. C’est aussi grâce à eux que le concours perdure.