Noémie Machet, une championne de France modeste mais ambitieuse
Sacrée championne de France Juniors à tout juste dix-sept ans, Noémie Machet à le sourire aux lèvres et des ambitions équestres plein la tête. Installée dans les Landes, elle rêve de fouler les pistes des plus beaux concours du monde mais garde les pieds bien sur terre. Quelques jours après sa plus belle victoire, célébrée à Villers-Vicomte, la pétillante Noémie revient sur son parcours avec la belle Ulloa, l’univers équestre qu’elle chérit et ses compagnons de vie auprès desquels elle passe ses journées.
D’une voix enjouée, Noémie Machet revient sur sa victoire relativement inattendue dans le championnat de France Juniors, fin mai avec Villers-Vicomte. “J’y suis allée sans aucune pression. Chaque journée s’est super bien déroulée, mais je ne me m’attendais à rien de particulier.” En selle sur Ulloa du Trèfle (SF, Sheraton x Double Espoir), sa complice baie de quinze ans, elle a signé un week-end parfait avec trois parcours sans mettre la moindre barre au sol et… sans pression aucune. “J’espérais un classement, mais obtenir le titre de championne de France était inattendu!”, avoue-t-elle. Ce premier sacre national, Noémie l’a célébré en interne avec l’équipe des écuries de Biscarrosse Laouadie, fondées par sa famille dans les Landes, et avec la joyeuse troupe de jeunes cavaliers français à laquelle elle est heureuse d’appartenir: “Nous sommes tous très solidaires! D’ailleurs, mes amis ont été les premiers à me féliciter après ma victoire.”
De l’aveu de la cavalière, ses débuts avec Ulloa, il y a deux ans, ne laissaient en rien prédire cette victoire. Cette jument, ancienne partenaire Nicolas Deseuzes, avec qui elle s’entraîne depuis cinq ans, Noémie la décrit puissante, sensible et dotée d’un caractère bien trempé. “Nos débuts n’ont pas été faciles. Les premiers mois, nous parvenions à peine à terminer nos parcours”, confie-t-elle en riant. Après plusieurs mois de travail et de patience, elles ont réussi à s’accorder. Désormais, elles évoluent jusqu’en CSI 3* et à 1,45m: “Ulloa ne semble pas attachante au premier regard, mais tout le temps passé ensemble nous a permis de créer un lien très fort. Désormais, elle me donne tout.”
La Landaise de dix-sept ans peut également compter sur Dancing Queen d’Ick (SF, Niagara d’Elle x Cardento), une jument de dix ans avec laquelle elle espère débuter à 1,40m cet été, et Sadokhan Rumel (SF, Dollar dela Pierre x Carnute), qui lui offre régulièrement de beaux classements à 1,30m. Elle est tout particulièrement attachée à ce hongre de dix-sept printemps, arrivé sous sa selle il y a quatre ans. “C’est mon papy! Il est très attachant. Notre rencontre a été un énorme coup de cœur. C’est un cheval très gentil avec lequel j’ai commencé à 1,20m et j’ai évolué jusqu’à sauter 1,40m.” Au contraire, Dancing Queen est “très peureuse et peu en confiance avec l’homme”, d’après sa cavalière, qui s’attache à passer beaucoup de temps avec elle. “C’est une jument avec un passé assez lourd. Je dois faire preuve de beaucoup de calme car elle est très sensible.”
“Les Coupes des nations représentent beaucoup de pression pour les jeunes”
À l’entraînement de ses chevaux de compétition s’ajoute la formation des jeunes issus de l’élevage familial de Barbouti. Pour Noémie, qui rêve de fonder un jour ses propres écuries, ce travail est un apprentissage précieux et passionnant. Tombée dans la marmite équestre dès sa naissance, la fille de Fabrice Machet, jadis propriétaire d’une écurie en région parisienne, est mise en selle dès l’âge de deux ans. Après le déménagement de la famille à Biscarrosse, sa passion n’a fait que s’épanouir. Après avoir débuté en compétions internationales à poney avec Rom Coco de Boissel (Conn, Vandale DAF x ARD Breeze), elle a réussi sa transition vers les épreuves pour chevaux. A l’aube de ses dix-huit ans, elle espère fouler un jour les plus grandes pistes du circuit international: “Avec Ulloa, je rêve de pouvoir concourir sur les immenses pistes de Wellington et La Baule!” Pour autant, la pétillante cavalière assure prioriser ses relations avec ses équidés: “Je passe le maximum de temps avec chacun d’eux, car il est très important pour moi que nous maintenions un lien fort.” Elle perçoit cette relation comme la clé de son équitation, le fondement de toute réussite équestre. “Le bien-être animal passe en numéro un, c’est une priorité. Rendre mes chevaux heureux est très important à mes yeux.”
Noémie Machet se distingue particulièrement par son caractère extraverti. “J’adore rencontrer de nouvelles personnes, notamment sur les terrains de concours!” Bien intégrée au groupe des jeunes cavaliers français, elle apprécie la solidarité et la bonne humeur qui règne entre eux. “Nous formons un chouette groupe et essayons de nous donner au maximum même si la compétition représente parfois beaucoup de pression pour les jeunes que nous sommes”, reconnaît-elle. “Lors des Coupes des nations, l’enjeu est énorme, pour la victoire, mais aussi parce qu’il s’agit de tests en vue des championnats d’Europe. Tout le monde se met la pression pour ne pas décevoir, alors que nous devrions essayer d’y aller sans pression, car nous sommes aussi là pour apprendre”, conclut Noémie, elle-même candidate à ces Européens, qui se dérouleront en juillet à Gorla Minore.