“À travers cet événement, je souhaite créer un aimant du monde équestre”, Virginie Coupérie-Eiffel

Cavalière, éleveuse, mais aussi organisatrice de concours… Virginie Coupérie Eiffel porte fièrement de nombreuses casquettes et s’apprête à revêtir la troisième. À la veille de la neuvième édition de son événement phare, le Longines Paris Eiffel Jumping, la passionnée présente un concours engagé sur le plan écologique, mais aussi théâtre de grand sport et de performances artistiques. La Bordelaise espère ainsi offrir une nouvelle fois plaisir et sensations fortes au public parisien.  



Comment se déroulent les préparatifs de cette neuvième édition du Longines Paris Eiffel Jumping ?

Très bien ! Cette édition, qui aurait dû être la dixième, se prépare chaudement. Le marchand de sable est passé et nous sommes en train d’installer la piste, les tribunes sont montées, tout comme le pavillon Eiffel (entretien réalisé le 15 juin, ndlr). Nous sommes dans la dernière ligne droite, le village et les écuries prennent forme. Une attention est aussi accordée aux détails, nous mettons en place de la décoration sur l’ensemble du site. L’événement est en train de sortir de terre, le tout, sous une chaleur intense.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à une semaine de cette neuvième édition ?

Je suis très confiante. Nous sommes dans les temps impartis malgré une période de montage réduite pour impacter le moins possible le septième arrondissement de Paris. Nous souhaitons offrir un bel événement, ouvert à tous, et pour tous les goûts. L’idée est d’offrir quelque chose d’agréable sans créer trop d’encombrement pour les riverains. Concernant l’affiche de cette année, nous avons confié sa réalisation à une artiste originaire de la République Démocratique du Congo, Willys Kezy. J’apprécie beaucoup le vent de nouveauté amené par la jeunesse, cette femme a apporté des couleurs nouvelles, tout en réalisant une affiche qui incarne très bien les valeurs de l’évènement.

Avez-vous des attentes particulières pour cette édition ?

Nous avons un plateau exceptionnel, dont quinze des vingt meilleurs cavaliers mondiaux, c’est une chance incroyable ! La billetterie du concours a eu un énorme succès , il y a une demande incroyable pour les tribunes, tout comme pour le pavillon Eiffel, dans lequel nous avons mis à l’honneur la cheffe Hélène Darroze. Nous tenons à mettre les femmes à l’honneur pour cette édition, elles incarnent une valeur importante du concours, tout comme l’aspect familial, artistique et écoresponsable. Les sports équestre sont paritaires, nous tenons à mettre le point d’orgue sur cette égalité. Bien évidemment, les valeurs d’écoresponsabilité et de bien-être équin restent centrales à l’évènement, nous représentons un sport de nature. Prendre soin de notre terre nourricière, être sensible aux gestes qui préservent notre environnement, sont des choses qui me tiennent énormément à cœur. Nous mettons donc un point d’honneur à la mise en place d’initiatives écologiques. Avec nos partenaires, nous évitons le gaspillage au maximum, c’est notre grand combat, tout comme le tri des poubelles. Le concours ne prévoit pas non plus de navettes, tout le monde est invité à se déplacer à pied ou en transports en commun, c’est un avantage qu’offre un site en centre-ville. Les pistes ne sont pas hersées par des engins à moteurs mais bien par des chevaux lourds, nous espérons que ces initiatives sensibiliseront les gens aux enjeux écologiques du sport et leur donneront envie de véhiculer ces valeurs. Nous avons également créé l’an dernier un espace bien-être du cheval, et cette année encore, des conférences s’y tiendront pour évoquer le rôle du cheval dans notre société moderne. Il s’agira aussi de faire “parler le cheval” à travers la communication animale et la médiumnité. De manière plus générale, mon objectif principal est de promouvoir un sport ouvert à tous, où chacun trouve sa place. Je me réjouis de l’engouement que j’ai senti cette année, les tribunes sont pleines déjà depuis plusieurs mois et le plateau est composé de grand champions tel que Julien Épaillard, Simon Delestre… À travers cet événement, je souhaite créer un aimant du monde équestre, et fédérer, rassembler, afin de créer une émulation autour de notre sport.



“La billetterie a connu un succès égal, sinon supérieur, aux années précédentes”

Cette année, le programme des étapes du Longines Global Champions Tour (LGCT) et de la Global Champions League (GCL) a changé, les deux manches de la GCL auront lieu le vendredi, et le Grand Prix LGCT se tiendra toujours le samedi. Comment avez-vous accueilli ces changements ?

Ces changements n’ont pas trop impacté le programme du concours. J’ai pris la décision de conserver le Grand Prix LGCT le samedi et le Saint Laurent Eiffel Challenge (une épreuve à barrage à 1,55m), que je suis très heureuse d’accueillir pour la deuxième fois, le dimanche. Ce dernier incarne la mode, la vie à la française, des éléments qui sont aussi à l’image de mon événement. Ce changement de programme me permet d’offrir au moins une belle épreuve chaque jour, ce qui s’annonce prometteur. Je le ressens notamment aux travers des réservations. 

Comment avez-vous adapté ces changements de programme à votre système de billetterie? Le concours sera-t-il toujours en partie accessible gratuitement?

Le changement a été compliqué, notamment parce que nous commercialisons notre événement très tôt. La billetterie est ouverte rapidement après la fin de l’édition précédente. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous affichons complet si tôt. Un changement de programme impacte fortement l’organisation du concours. Il nous a fallu trouver les meilleures solutions possibles avec les personnes qui avaient déjà payé leurs billets. Malgré cela, les gens ne se sont pas trop posé de questions et la billetterie a connu un succès égal, sinon supérieur, aux années précédentes.

Côté artistique, Alizée Froment et Jesse Drent se produiront, mais également les Horsemen, qui franchissent des obstacles sans chevaux. Comment avez-vous orienté ces choix ?

Mon premier choix a été Alizée Froment et sa petite fille, il s’agit pour moi du point d’orgue. Leur spectacle comporte beaucoup de poésie, de douceur et d’émotion tandis que Jesse Drent apporte une touche plus humoristique avec son poney, tout comme les Horsemen qui amènent de l’énergie à travers leurs performances. Je trouvais amusant d’offrir au public un aperçu d’une prestation humaine sur des exercices conçus à l’origine pour des chevaux, ce n’est pas le première fois que je travaille avec eux et j’apprécie le rythme qu’ils donnent aux événements. Le mélange de ces spectacles apporte des émotions différentes et devrait permettre à chacun d’y trouver du plaisir, tant les enfants que les passionnés et les novices. C’est un bel équilibre.



“Nous mettons un point d’honneur à jeter le moins possible”

Pénélope Leprevost et sa fille Eden ont été nommées ambassadrices du Longines Paris Eiffel Jumping 2023, pourquoi avoir fait ce choix ? 

L’idée était encore fois de mettre en avant des femmes, en ajoutant ici un aspect de transmission, que j’estime beaucoup. Je trouve très beau le fait de transmettre, comme Pénélope le fait avec sa fille, de propager sa passion et de former. J’adore travailler avec la jeunesse, et à mes yeux, Pénélope et Eden incarnent le parfait équilibre entre expérience et jeunesse. Eden est une cavalière prometteuse, il est agréable de voir éclore son talent, et Pénélope est une personne que j’apprécie et à qui j’ai aimé donner ce rôle d’ambassadrice, que sa fille et elle remplissent à merveille.

Les événements éphémères génèrent souvent une empreinte carbone importante. Vous avez, depuis plusieurs années, mis en place un certain nombre d’initiatives éco-responsables. Quelles sont-elles et y a-t-il eu des nouveautés ?

La principale nouveauté est la mise en place du label EquuRes (label national en faveur de l'environnement et du bien-être animal, développé spécifiquement pour les structures de la filière, ndlr). Nous travaillons toujours sur la sensibilisation du public et la mise en avant des enjeux écologiques. Nous essayons de recycler tout ce que nous pouvons, le matériel est conservé au maximum d’années en années, le sable par exemple reste le même. Les coûts de stockage sont certes plus importants mais nous mettons un point d’honneur à jeter le moins possible. Ma sœur, qui travaille au pavillon Eiffel, fonctionne également avec un circuit court et des produits de saison, les commandes sont calculées de façon très précise pour éviter tout gaspillage. La mobilité est aussi un point important, mis en place très tôt compte tenu de la localisation idéale du concours. Nous travaillons chaque année pour, à notre niveau, en faire plus et sensibiliser le grand public. 

Trouvez-vous que le monde équestre progresse en matière d’écologie et de prise en compte de l’environnement ? 

Oui, la communication est extrêmement importante, j’en suis convaincue. Nous, organisateurs de concours, devons être exemplaires et nous montrer conscients des enjeux écologiques. Lorsque l’on voit, sur des événements comme le CSIO 5* de La Baule, la mise en place de fontaines à eau tout comme la distribution de gourdes pour les officiels, il me semble que le développement durable est sur la bonne voie. Toutes ces petites choses prouvent qu’un réel effort est fait pas les organisateurs. On observe également une prise de conscience au niveau des cavaliers, que ce soit en terme de communication animale ou d’habitacle équin, des écuries sont par exemple aménagées pour être le moins énergivore possible. La question de développement durable prend de plus en plus de place sur la scène équestre et je suis persuadée que son principal soutien se trouve dans la jeune génération qui est plus sensible, ou en tout cas se sent plus concernée par ces enjeux, et éveille les consciences autour d’elle.



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