“Je suis consciente de ma chance et j’espère la prolonger”, Nina Mallevaey

À vingt-trois ans, Nina Mallevaey partage son quotidien entre l’Europe et la Floride. Anciennement aux côtés du champion olympique canadien Éric Lamaze, la tricolore évolue désormais aux côtés des olympiques Laura Kraut et Nick Skelton et sillonne l’Europe tout au long de la saison. Originaire du Nord de la France, la jeune femme à fait escale au CSI 3* de Maubeuge la semaine passée, où elle a répondu à quelques questions sur sa nouvelle vie.  



Étant originaire du Nord de la France, le CSI 3* de Maubeuge représente-il quelque chose de particulier pour vous? 

Je suis super contente d’être ici! Cela me fait réellement plaisir d’être de retour dans le Nord, je n’y étais pas venue depuis un certain temps. J’y retrouve beaucoup de gens que j’avais l’habitude de croiser très régulièrement lorsque j’étais plus jeune, cela me fait vraiment plaisir. 

Sur quels chevaux comptez-vous ici?

Je suis venue avec deux chevaux: Mademoiselle-A, avec qui je prends le départ d’épreuves à 1,45m, et Jack (un hongre de neuf ans mené à haut niveau par l’Australienne Thaisa Erwin et passé sous la selle de Beth Underhill, ndlr), qui est sous ma selle depuis deux semaines seulement. Je suis satisfaite de mes parcours, un peu de malchance me prive de sans-faute avec Mademoiselle, qui a très bien sauté, et nous avons signé deux parcours à quatre points. Quant à Jack, j’espère principalement prendre mes marques avec lui et apprendre à le connaitre un peu mieux pour les concours à venir. Les deux chevaux ont été super, il y a eu un peu de malchance avec Mademoiselle et des réglages à peaufiner avec Jack mais tout reste positif et je suis confiante pour la suite. 

Vous travaillez désormais aux côtés de la championne olympique par équipes Laura Kraut et du double champion olympique Nick Skelton. Comment s’organise votre quotidien entre la Floride et l’Europe ? 

Tout se passe super bien! Je travaille en effet avec Laura Kraut et Nick Skelton, qui est avec nous ce week-end à Maubeuge pour nous entraîner. Je m’estime très chanceuse de pouvoir évoluer avec eux et j’essaie d’engranger le maximum d’expérience à leurs côtés. Nous sommes en Floride durant l’hiver et y restons trois mois, de janvier à mars environ. Le reste de la saison se déroule en Europe, où nous sommes basés en Hollande, proche de la frontière belge et à moins de trois heures de Maubeuge. L’organisation fonctionne très bien, Laura et Nick ont un système qui roule, l’adaptation a été facile pour moi. 

En selle sur Crack d’la Rousserie, Nina s’est notamment classée deuxième d’une épreuve 1,50m au CSI 5* de Mexico en avril.

En selle sur Crack d’la Rousserie, Nina s’est notamment classée deuxième d’une épreuve 1,50m au CSI 5* de Mexico en avril.

© Sportfot



Comment sont vos relations avec Laura Kraut, Nick Skelton et Beth Underhill, avec qui vous travaillez  pour le compte de la famille Rein?

Nous nous entendons très bien. Tout ce petit monde forme une équipe très soudée où chacun veut le meilleur pour les autres. Travailler ensemble au quotidien est très agréable, il y a une entraide énorme au sein de l’équipe. Ils sont toujours là pour moi, et malgré mon expérience inférieure à la leur, ils se rendent disponibles pour répondre à mes questions et m’aider à progresser. Je pense avoir bien trouvé ma place dans ce système-là, je m’y sens très bien entouré et j’ai beaucoup de chance de travailler à leurs côtés.  

Que vous apporte cette expérience?

Beaucoup de positif! Ils ont une très grande expérience sur tous les sujets possibles, les chevaux n’ont plus de secrets pour eux et leur système fonctionne à merveille. Tout cela m’apporte énormément et je pense qu’il s’agit d’une chance incroyable à mon âge. J’essaie d’en tirer le meilleur, d’apprendre et écouter autant que possible. Je suis encore jeune, il me reste beaucoup à apprendre et je vais évidemment encore commettre des erreurs mais je pense être sur la bonne voie. Je vais essayer de m’améliorer tant que possible, c’est une grande chance pour moi.  

Depuis le début de l’année, Nina s’entraîne aux côtés de l’Américaine Laura Kraut et du Britannique Nick Skelton.

Depuis le début de l’année, Nina s’entraîne aux côtés de l’Américaine Laura Kraut et du Britannique Nick Skelton.

© Sportfot



“À long terme, j’espère bien évidemment rester à haut niveau”

Membre des Gladiateurs de Rome en Global Champions League, Nina partage ici le podium avec sa coéquipière canadienne Beth Underhill.

Membre des Gladiateurs de Rome en Global Champions League, Nina partage ici le podium avec sa coéquipière canadienne Beth Underhill.

© Sportfot

Comment s’organise votre saison de concours? Avez-vous des objectifs particuliers pour cette année?

Nous sommes dans une équipe de la Global Champions League, les Rome Gladiators, et l’objectif est d’obtenir de bons résultats cette saison, préparer les play-offs, qui se dérouleront en novembre, à Prague. Un classement annuel est établi et, si nous parvenons à bien nous y classer, nous partirons à Prague avec un avantage et une épreuve de moins à courir. J’emmènerais sur ces concours Cartier SR et Crack d’la Rousserie. Mademoiselle-A rejoindra également ce piquet, principalement pour des épreuves de vitesse. Prague représente l’objectif principal de la saison pour l’équipe du Global, il est important de bien monter dans ces concours-là. Quant à mes autres chevaux, je souhaite continuer leur travail et les voir évoluer tout au long de la saison, que tout se passe bien pour chacun d’entre eux dans leurs catégories. 

À plus long terme, comment envisagez-vous votre avenir sportif et professionnel? 

Actuellement, j’espère continuer le plus possible comme je le fais actuellement. Mes propriétaires, Tara Dow-Rein et Marc Rein, sont incroyables et je ne pense pas pouvoir rêver mieux. Ils sont très impliqués et représentent un véritable soutien au quotidien, j’espère que cela continuera longtemps. Je prends beaucoup de plaisir à travailler avec toutes ces personnes, je suis consciente de ma chance et j’espère la prolonger. À plus long terme j’espère bien évidemment rester à haut niveau. Actuellement, ce système me convient parfaitement, j’espère qu’il perdurera.

Avez-vous une préférence entre le continent américain et l’Europe? Où pensez-vous vous établir à long terme? 

J’avoue avoir une préférence pour l’Europe. J’apprécie et profite un maximum des trois mois que nous passons en Floride, mais le retour en Europe me fait plaisir, bien que le fait de pouvoir combiner les deux soit une chance. L’expérience à Wellington est incroyable, c’est une période qui permet de peut-être progresser plus rapidement, le concours est très proches des écuries et cela nous permet de sortir un maximum de chevaux. L’Europe impose plus de déplacement et partir avec le camion sur les concours est une chose que j’apprécie beaucoup. 

Vous avez travaillé aux côtés du champion olympique Éric Lamaze pendant quelques mois. Qu’en retenez-vous? 

L’expérience auprès d’Éric m’a énormément apporté. Il m’a permis d’engranger toute l’expérience que j’ai aujourd’hui et m’a donné l’opportunité de faire mes premiers pas dans le monde du haut niveau. Je lui dois beaucoup et je n’oublierais jamais tout ce qu’il a fait pour moi, nos chemins se sont séparés en bon terme. J’ai vécu une expérience incroyable à ses côtés et je n’en tire que du positif.  

Trois mois par an, Nina vit et concourt aux États-Unis, notamment à Wellington, où elle est ici avec Cartier RS.

Trois mois par an, Nina vit et concourt aux États-Unis, notamment à Wellington, où elle est ici avec Cartier RS.

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