L’écurie Tops règne sans partage à Paris

Jamais un cavalier non européen n’avait remporté le Grand Prix CSI 5* du Longines Masters de Paris. C’est désormais chose faite puisque Edwina Tops-Alexander s’est imposée cette après-midi avec California. Son mari Jan Tops a eu de quoi se réjouir puisque leur employé Alberto Zorzi s’est offert la deuxième place sur Contanga, devançant Denis Lynch sur The Sinner. Meilleur Bleu, Thierry Rozier a dû se contenter d’une place au pied du podium avec Venezia d’Écaussinnes. 



En clôture de la dixième édition du Longines Masters de Paris et sous les yeux de l’acteur oscarisé Leonardo Di Caprio (rien que ça), le chef de piste germanique Frank Rothenberger a donné du fil à retordre aux quarante-deux engagés du Grand Prix Longines de Paris. Fautif, son parcours de treize obstacles a été extrêmement piégeur, notamment le double de palanques, qui a fait des ravages. Pour preuve, les vaguelettes sont tombées à vingt-huit reprises (!) et ont privé de nombreux couples de barrage. Cela a notamment été le cas de Pénélope Leprevost, qui a fait chuter la sortie sur un Vancouver de Lanlore pourtant plutôt à l’aise. Sameh el Dahan et Suma’s Zorro, le couple vainqueur du Grand Prix de Calgary en septembre, s’est lui aussi laissé piéger, cette fois sur l’entrée, comme les tenants du titre Daniel Deusser et Cornet d’Amour. Après un incroyable bond sur l’oxer numéro sept, la minuscule Sultane des Ibis a elle aussi touché cette ravageuse palanque sous la selle de Félicie Bertrand. Chapeau tout de même pour le comportement du duo vainqueur de la médaille d’or individuelle aux Jeux méditerranéens de Barcelone. 
Auteure d’un superbe parcours, Laura Kraut est passée à rien d’une place pour le barrage. Avec Confu, quinze secondes de trop l’ont empêchée d’en prendre le départ, ce qui l’a finalement placée huitième. Reférée au paddock à la dernière minute, Clinta a fait bruisser les tribunes à chacun de ses sauts, tant elle prenait de la hauteur. La complice de McLain Ward, en lice pour le Grand Chelem après sa victoire new-yorkaise, a toutefois pêché sur le n°6. 
 
Pour d’autres, la sanction a été plus rude en première manche. D’habitude extrêmement harmonieux, Alexis Deroubaix et son exceptionnel Timon d’Aure n’étaient aujourd’hui pas en phase. Après avoir été piégé sur le milieu du triple et l’oxer numéro six, le protégé de la famille Chenu a préféré jeter l’éponge. Un jour sans pour ce duo qui n’avait pas loupé grand-chose cette saison, et qui se classait encore deuxième d’une belle épreuve vendredi. Encore très tendre à ce niveau Hello M’Lord, la monture de l’ex numéro un mondial Scott Brash a laissé quatre barres à terre, comme Viking d’la Rousserie, le propre frère de Ratina d’la Rousserie monté par Kevin Staut. Cela dit, l’alezan de neuf ans prenait part à une épreuve de ce niveau pour la deuxième fois de sa jeune carrière après ses huit points dans la Coupe du monde Longines de Madrid. À son aise hier soir, Armitages Boy n’est pas apparu dans sa plus grande forme, concédant trois fautes avec Lorenzo de Luca. 
Le mur de palanques n°10 placé près de la porte a également fait quelques dégâts. D’ordinaire si franc et régulier avec Athina Onassis, MHS Going Global l’a dérobé, comme C Hunter, le complice du jeune américain Lucas Porter, et Alfa Jordan, monté par l’Autrichien Max Kühner. 
 
Au final, sept duos ont réussi à se faire une place au barrage. Parmi eux, Edward Levy qui a réalisé une première prestation remarquable avec Sirius Black. Ultra précis et déterminé, le Normand a été rejoint par son compatriote Thierry Rozier qui n’a pas manqué de laisser éclater sa joie une fois la ligne d’arrivée franchie par Venezia d’Écaussinnes. 


Un barrage aux airs de pétard mouillé

Sportfot

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Si la bataille s’annonçait belle sur le second parcours, la sauce n’a finalement pas vraiment pris. Premier au départ, Spencer Smith et Tarioso Manciais, vainqueur du Grand Prix CSI 4* de Valence en août, ont fauté en début de tour. Pourtant bien parti, Edward Levy a lui essuyé une dérobade de son fils de Calisco du Pitray sur le mur placé dans un angle de la piste. “Mon cheval a très bien sauté mais je n’ai pas suffisamment bien monté mon virage puisque je n’ai tourné qu’avec une seul rêne. Le mur est très haut et impressionnant”, a-t-il analysé en fin de course. Après un abord difficile du vertical n°4, Thierry Rozier a laissé l’avant-dernier obstacle à terre, prenant toutefois provisoirement les rênes de la compétition. Lucy Davis s’est ensuite fait une sacrée frayeur en chutant sur l’entrée de double. L’Américaine et son Caracho 14 ne se sont pas entendus, et le bai s’est littéralement écrasé dans l’oxer, projetant l’amazone à terre. Fort heureusement, l’un et l’autre semblaient bien se porter en sortant de piste. 
 
La bataille a réellement débuté avec les trois derniers passages, lors desquels aucune barre n’est tombée. Relativement lent au sol, The Sinner n’a permis à Denis Lynch de franchir la ligne d’arrivée qu’en 47“03. Challenge aisé pour Edwina Tops-Alexander, qui a abaissé ce chronomètre de 2,6 secondes sur l’exceptionnelle California. Un tour coulant mais aucun risque dingue ont permis à l’Australienne de reprendre la main, non sans crainte. “Je sais qu’Alberto peut me battre”, a-t-elle lancé avant le passage de son collègue de l’écurie Tops, Alberto Zorzi. Avec Contanga, l’Italien n’est pas non plus allé à une vitesse folle mais a tenté de miser sur un tracé au cordeau. Avec seulement trente-six centièmes de retard, ce dernier a dû s’avouer vaincu et laisser filer la victoire à celle qui n’avait pas remporté de Grand Prix CSI 5* depuis le Longines Global Champions Tour de Miami. 
 
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