“J’espère un jour faire partie intégrante de l’équipe belge”, Thibeau Spits
Vainqueur l’année dernière dans le Grand Prix dominical du CSI 3* de Maubeuge, double médaillé d’or européen quelques mois plus tard, Thibeau Spits arbore un palmarès plus qu’honorable du haut de ses vingt-deux ans. En plein cœur de sa première saison en tant que cavalier Seniors, le Belge revient sur son début de saison, son sacre continental, le départ de sa complice Classic Touch DH et ses projets d’avenir.
Comment se déroule votre début de saison? Sur quels chevaux comptez-vous principalement cette année?
Globalement, le début de saison se passe très bien mais, pour être honnête, les chevaux que j’ai sous ma selle cette année sont encore jeunes et n’ont que peu d’expérience dans les grosses épreuves. Je peux compter sur King van Essene et sur Calvino II de Nyze, un étalon de neuf ans qui a selon moi un très bon potentiel. Quant à Ibestra VB, qui a dix ans, elle est très différente de Calvino. Très compétitive et rapide, je compte principalement sur elle dans les épreuves de vitesse. Enfin, il y a Clear Heart, un étalon de huit ans qui me fait penser à Calvino, de nature calme et posé. Je pense qu’il pourrait être très performant dans des épreuves comme celles des six barres.
Avez-vous des objectifs bien précis pour la saison?
Cette année, j’ai pour objectif d’engranger de l’expérience, je l’espère, lors de belles épreuves 5* et sur le circuit du Global Champions Tour. Je suis là pour prendre mes marques et faire mes preuves à haut niveau. J’espère pouvoir évoluer avec chacun de mes chevaux, leur offrir de belles expériences et apprendre à les connaître. J’ai simplement l’intention de faire de mon mieux, d’être le plus compétitif possible. Mes chevaux répondent présent et tout reste possible mais je ne veux pas précipiter les choses avec eux, je n’ai donc pas d’attente particulière cette année.
Il s’agit de votre première année de Seniors. La transition avec les années de Jeune Cavalier est-elle difficile?
Cela se passe très bien, je pense que j’étais en quelque sorte prêt à affronter ce niveau de compétition. J’ai eu la chance de toujours avoir de bons chevaux sous ma selle, c’est un élément très important. Mes chevaux ont joué un rôle majeur dans cette transition et m’ont permis de m’adapter en douceur. Je suis satisfait de ce changement et je pense l’avoir bien réussi.
En Belgique, la place est souvent laissée aux jeunes, comme cela a été le cas avec Gilles Thomas l’an passé notamment. Espérez-vous suivre une trajectoire similaire?
Jusqu’à présent nous avons eu des carrières assez similaires, Gilles est un cavalier que j’admire. Il est, à mes yeux, un athlète très complet et a déjà accompli de belles choses. J’espère atteindre un jour les mêmes réussites que lui.
“Il s’agissait de la bonne décision mais il m’a fallu du temps pour l’accepter”
Visez-vous une participation aux championnats d’Europe de Milan cet été?
Une sélection cette année serait un peu prématurée, j’espère néanmoins y aller dans quelques années. C’est évidemment un objectif à long terme mais je pense qu’il est encore un peu tôt pour moi.
Quelques semaines après votre double sacre européen chez les Jeunes Cavaliers l’an passé, votre complice Classic Touch DH a été vendue aux États-Unis, où elle évolue avec Erin Pritzker. Comment avez-vous vécu ce départ? Avez-vous des nouvelles?
Classic Touch va très bien! Je suis très heureux de la voir évoluer aux États-Unis, je pense qu’elle rend tout le monde heureux là-bas. Son départ a été difficile pour moi, dire au revoir à une jument comme elle au lendemain de nos plus belles victoires et notre titre européen n’a pas été chose facile. Classic Touch est une jument d’une qualité rare, on ne croise pas souvent la route de chevaux comme elle au cours d’une vie. Malgré tout, cela fait partie du sport et, peu importe combien cela peut être difficile, ce sont des choses inévitables. Avec du recul, je suis conscient qu’il s’agissait de la bonne décision mais il m’a fallu un certain temps pour l’accepter.
Pour revenir sur votre double victoire aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers, en quoi cette performance a-t-elle impacté votre carrière sportive?
Cette victoire m’a offert beaucoup d’opportunités et m’a permis de monter de nouveaux chevaux. À mes yeux, ce titre représente surtout un accomplissement après plusieurs années de travail, je ne pouvais pas espérer une meilleure fin pour mes années de Jeune Cavalier.
Quels sont vos projets sportifs et professionnels à long terme?
J’aimerais beaucoup développer l’entreprise familiale avec mes frères et sœurs. Nous sommes basés à Wavre-Sainte-Catherine, en Belgique, et nos activités principales sont l’élevage et le commerce de chevaux. Ma sœur (Lauranne, ndlr), qui est une personne très motivée, vit malheureusement quelque peu dans mon ombre et j’aimerais la voir compter sur de bons chevaux et évoluer à mes côtés dans de belles épreuves. Je suis très reconnaissant envers mes proches, j’apprécie énormément tout ce qu’ils font pour moi au quotidien et j’aimerais les voir s’épanouir à titre personnel, qu’ils atteignent des objectifs pour eux-mêmes et non pour moi. Sportivement, j’espère performer à haut niveau et, un jour, faire partie intégrante de l’équipe belge, participer à des championnats Seniors et monter dans de belles épreuves.
Êtes-vous principalement intéressé par la compétition où êtes-vous attiré par d’autres domaines tels que l’élevage?
L’élevage est une activité que j’aime beaucoup. Imaginer les croisements, voir grandir les poulains et ensuite les former sur les terrains de concours sont des choses activités que j’affectionne et je m’imagine bien poursuivre dans ce domaine. J’apprécie tout particulièrement emmener les jeunes chevaux sur les terrains de concours, c’est une partie importante de leur développement. Je différencie cependant l’élevage de la compétition, je considère la compétition comme mon travail tandis que l’élevage n’est pas mon occupation principale. Élever ne représente pas la même pression mais cela reste une activité éprouvante. Les aléas de l’élevage, comme les naissances difficiles ou les poulains qui n’arrivent pas à terme, sont extrêmement éprouvants pour les éleveurs.
Avec qui vous entraînez-vous?
Je m’entraine désormais aux côtés de Niels Bruynseels. Je me rends régulièrement chez lui avec mes chevaux et m’entraine là-bas. Niels a un agenda assez chargé et ne dispose pas de beaucoup de temps libre, malgré tout, je suis très reconnaissant du temps qu’il parvient à m’accorder.