Cinquante-huit couples ont pris le départ du Grand Prix CSI 3* de la Ville de Mâcon cet après-midi. Au pied du château de Chaintré et sous le soleil bourguignon, le parcours dessiné par Cédric Longis a offert au public un final en apothéose, sous la forme d’un barrage à huit. “Cheval et bien pensé.” Tels ont été les mots de Philippe Rozier, sacré champion olympique par équipes en 2016 à Rio de Janeiro, pour décrire le tracé du chef de piste français lors de la reconnaissance. Un sentiment partagé en bord de piste du tour initial. S’il a fallu attendre le treizième couple en piste pour voir le premier parcours sans faute, ils donc été huit à valider leur ticket pour la finale au chronomètre: sept Français et Jennifer Hochstadter, jeune représentante du Liechtenstein, entraînée en Loraine par Marcel Delestre.

Quatorze couples ont fini avec quatre points au compteur, dont le Marocain Abdelkebir Ouaddar, fautif sur le dernier obstacle et douzième avec Istanbull van het Ooievaarshof, et les Tricolores Philippe Léoni, Harold Boisset, et Titouan Schumacher, treize, quatorze et quinzième sur Miss Marie van’t Winnenhof, T’Obetty du Domaine et Carera des Brimbelles. Quant à Michel Robert, du haut de ses soixante-quatorze ans, il a signé un parcours sans pénalité aux obstacles mais trop lent de deux secondes, terminant onzième sur Calasto, juste derrière l’Israélien Robin Muhr et la Suisse Sasha Barthe, pénalisés d’un point avec Galaxy HM et Brocéliande du Lac.

Premier à s’élancer au barrage, Bruno Garez a signé un nouveau parcours parfait associé à United Sunheup. Avec un chronomètre de 40’’64, qui lui a offert la quatrième place finale, il a mis sous pression ses poursuivants. Le premier d’entre eux, Axel van Colen, a commis deux fautes dans le double, finissant septième, juste devant Olivier Perreau et Calypso des Joanins, également pénalisés à deux reprises. La première des deux cavalières qualifiées pour le barrage, Faustine Laferrerie, a produit un parcours rapide et parfait… jusqu’à l’ultime oxer. Pénalisée de quatre points en 40’’09, la jeune Normande s’est classée sixième avec Acatitla LS, juste derrière l’autre représentante féminine de ce barrage. Associée à sa Golden Lady, Jennifer Hochstadter a terminé sans pénalité mais dans un rythme moins soutenu que les trois derniers cavaliers à s’élancer après elle.

Philippe Rozier, d’abord, a abaissé le chronomètre de référence de plus d’une seconde avec Prestigio LS La Silla, deuxième en 39’’47. Lancé à sa poursuite, son coéquipier sous les couleurs de la Laiterie de Montaigu, le Bressan Julien Gonin, a tenu en haleine le public bourguignon jusqu’à la ligne d’arrivée et l’affichage de son chronomètre: 40’’08, qui lui a attribué la troisième place avec sa fidèle Valou du Lys. Pas tout à fait assez donc pour détrôner le champion olympique. Dernier à revenir en piste, Morgan Bordat, venu de Blanzy, à une heure au nord-ouest de là, et porté par le public, s’est envolé quelques secondes plus tard vers la victoire avec Uma. Une victoire sans appel, puisque le couple est rentré en 37’’39, soit deux secondes de mieux que Philippe et Prestigio.

“Je ne pouvais rêver meilleur cadeau d’anniversaire de la part d’Uma!”, Morgan Bordat

Un joli cadeau d’anniversaire pour celui qui fête ses trente ans aujourd’hui. “Je ne pouvais rêver meilleur cadeau d’anniversaire de la part d’Uma! Comme toujours, le parcours de Cédric Longis était très aéré, juste. Ce Grand Prix était un vrai plaisir. Avec Uma, nous nous connaissons par cœur et vivons désormais ces épreuves avec facilité. Comme je passais en dernier, j’avais toutes les informations pour savoir comment être plus rapide que Philippe Rozier. Nous avons passé une belle semaine ici et il est toujours agréable pour moi de gagner à la maison!” Morgan Bordat a gagné son deuxième Grand Prix CSI 3* de l’année après celui remporté en avril à Rosières-aux-Salines, dans le cadre de Jump’Est, sur Dancing de l’Enclos.

“Mon sentiment à la reconnaissance s’est confirmé en piste. C’était du Cédric Longis (rires)!”, a souri Philippe Rozier. “J’aime beaucoup son travail qui nous oblige à être précis partout. Pour moi, le scenario était parfait avec huit barragistes. J’ai été assez rapide au barrage, mais je savais que Julien et/ou Morgan me passerai(en)t devant. La jument de Julien a beaucoup plus d’action que Prestigio. D’ailleurs, je pensais qu’il m’avait battu en regardant son barrage… Et puis non. Quant à Morgan, il a tout tenté sans complexe et je suis très heureux de partager le podium avec ces deux bons et sympathiques cavaliers!”

Julien Gonin, s’est lui aussi contenté de sa troisième place: “Je suis venu ici avec Valou pour qu’elle saute des épreuves un peu moins hautes que celles des dernières semaines, où elle a disputé un CSI5*. Elle connaît bien cette piste, où nous sommes toujours heureux de venir mais elle n’apprécie pas vraiment les rivières. C’est d’ailleurs ce qui explique cette troisième place car je n’ai pas pu prendre tous les risques au barrage, durant lequel un vertical était placé juste à côté. Elle a néanmoins été très à l’écoute aujourd’hui et je suis très satisfait d’elle.”

Les résultats