La Fédération française d’équitation a annoncé aujourd’hui par voie de communiqué qu’Héloïse Le Guern et Canakine du Sudre ne pourraient pas prendre part aux championnats d’Europe du Pin-au-Haras la semaine prochaine. En effet, lors du contrôle effectué par le vétérinaire fédéral Xavier Goupil à la suite du dernier galop de préparation pour l’échéance à Saint-Martin-de-Bréhal, une gêne a été décelée sur un antérieur du fils de Felton du mont. Le couple est donc remplacé au sein de la sélection tricolore par Benjamin Massié et Édition Fonroy, qui ont su convaincre lors du CCIO 4*-S d’Aix-la-Chapelle, où ils n’ont écopé que de six points de pénalité pour temps dépassé au cross après avoir signé un sans-faute sur les barres et terminé leur reprise avec 37,1 pénalités. Treizièmes dans le temple allemand des sports équestres, ils s’étaient également classés onzièmes de l’exigeant CCIO 4*-L de Boekelo à l’automne dernier.

Sortie victorieuse du championnat du monde non-officiel des cavaliers de moins de vingt-cinq ans à Bramham l’an passé avec son Canakine, Héloïse Le Guern avait déjà fait partie des couples invités au stage de préparation l’an passé, avant les Mondiaux de Pratoni del Vivaro, mais avait finalement été désignée réserviste. Elle aurait donc dû prendre part à sa première grande échéance Seniors au Pin-au-Haras, et semblait très motivée pour ce championnat, comme elle l’avait indiqué mercredi à l’occasion de la journée presse organisée à Saint-Martin-de-Bréhal. “Le fait que ces Européens se déroulent en France n’apporte que du positif, et surtout pas de la pression en plus”, s’était alors réjouie celle dont de nombreux proches devaient être présents. 

Ces derniers mois, le couple qu’elle forme avec son fils de Felton du Mont avait notamment beaucoup progressé en dressage, qui était jusqu’ici un point faible du duo. “Auparavant, je m’entraînais seule en-dehors des regroupements fédéraux, alors que nous faisons désormais intervenir Philippe Limousin (ancien écuyer du Cadre noir de Saumur ayant concouru au plus haut niveau en dressage, ndlr) plus régulièrement chez moi”, a-t-elle expliqué mercredi. “Cela permet d’avoir un vrai suivi. Nous nous sommes concentrés sur l’amélioration de la locomotion et du fonctionnement de Canakine, car on peut toujours progresser techniquement, mais mon cheval devait surtout montrer un peu plus d’amplitude, de rebond, etc. dans tous les mouvements, se présenter un peu mieux. Cela commence à venir, donc c’est cool, mais mon cheval étant un grand sensible et très émotif, il faut vraiment que je sois à 200% avec lui et qu’il reste concentré sur ce que je lui demande pour réaliser de bonnes performances.” La cavalière a également bénéficié de l’encadrement de Christoph Hess, qui intervient auprès de l’équipe de France de concours complet en dressage. “Il accorde encore plus d’importance au fait que les chevaux se sentent bien et ne soient pas contraints”, considère-t-elle. “L’idée est qu’ils aient envie participer au travail avec nous, de jouer avec nous en dressage même si cela ne les amuse pas trop à l’origine.”

Cette saison, Héloïse et Canakine avaient disputé un seul concours international, à l’occasion du CCIO 4*-S de Chatsworth, où ils avaient terminé douzièmes en individuel et remporté la Coupe des nations avec l’équipe de France. “L’an dernier, à l’inverse de cette saison, nous avons disputé beaucoup de concours internationaux avec Canakine dans le but de prendre de l’expérience, et aussi afin qu’il obtienne les qualifications nécessaires pour disputer un championnat, notamment en disputant des CCI 4*-L (en 2022, le gris a permis à sa cavalière de remporter celui réservé aux moins de vingt-cinq ans à Bramham, considéré comme le championnat du monde non-officiel de la catégorie, et de terminer dix-septième de l’exigeant concours de Boekelo, ndlr). Cette fois, il était déjà qualifié, donc nous avons pu l’économiser un peu, tant au niveau des épreuves qu’il a courues que des transports, etc.”, indiquait la championne du monde U25 il y a deux jours. “Nous nous sommes tout de même rendus en Angleterre malgré le fait que le trajet soit assez contraignant pour s’y rendre. Il fallait aller nous montrer là-bas et nous avons finalement réalisé une belle performance, donc c’était super.”