Une équipe de France “de construction pour préparer Paris 2024” et sans Corentin Pottier aux championnats d’Europe

À la suite du choix effectué par Jean Morel et l’équipe fédérale d’encadrement sportif, la Fédération a dévoilé cet après-midi la liste des couples qui représenteront la France aux championnats d’Europe de dressage, début septembre à Riesenbeck. De façon surprenante, Corentin Pottier n’en fait pas partie, ce que le sélectionneur national justifie notamment par le fait que Gotilas du Feuillard n’a plus concouru depuis début juillet et sa volonté d’élargir son vivier de couples aguerris en vue des Jeux olympiques de Paris 2024. Déçu, le cavalier entend plaider sa cause auprès du Comité national olympique et sportif français à travers une procédure de conciliation.



Depuis cet après-midi, on connaît la liste des couples qui défendront les couleurs de la France aux championnats d’Europe de dressage, du 4 au 10 septembre à Riesenbeck. Par ordre alphabétique, Jean Morel, sélectionneur national, et l’équipe fédérale d’encadrement sportif ont choisi de miser sur Alexandre Ayache & Holmevangs Jolene, propriété d’Abdulkarim Barake (Groupe 1, Liste “À cheval pour Paris”), Morgan Barbançon Mestre & Habana Libre A, propriété de sa cavalière (Groupe 1, Liste “À cheval pour Paris”), Pauline Basquin & Sertorius de Rima*IFCE, propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation (Groupe 1, Liste “À cheval pour Paris”), et sur Arnaud Serre & James Bond de Massa, propriété de Françoise Niclaus et Isabelle Douce (Groupe 2).

À moins d’un an des Jeux olympiques de Paris 2024, cette étape est évidemment importante. Dans le communiqué fédéral, Jean Morel commente ainsi sa sélection. “J’ai choisi des couples qui fonctionnent et sont engagés pour l’équipe de France. Habana, le cheval de Morgan, a besoin de prendre de l’expérience en championnats. Jolene et Alexandre sont sur la pente ascendante depuis le début de l’année et continuent à prendre des points auprès des juges. Pauline et Sertorius sont très réguliers et ont encore montré de belles choses ces dernières semaines. Enfin, Arnaud forme avec James Bond un vrai couple d’avenir. Ils ont besoin de prendre de l’expérience en championnat cette année. Il ne faut pas se voiler la face, nous n’allons pas jouer les médailles. Nous sommes encore en phase de construction d’une équipe en vue de Paris 2024. J’ai besoin d’élargir ce groupe olympique pour mettre le plus de chances de notre côté. D’autres chevaux vont intégrer la liste À cheval pour Paris en septembre. Nous misons sur le collectif. Nous avons besoin de cavalières et cavaliers engagés pour le drapeau et pour l’équipe. Nous allons nous servir de ces championnats pour faire progresser les couples et poursuivre la construction d’une équipe où seules les performances récurrentes valideront la sélection.”



“Faisons confiance au staff et arrêtons de critiquer”, Jean Morel

Tous ceux qui s’intéressent à la discipline auront évidemment remarqué l’absence au sein de ce collectif de Corentin Pottier, auteur d’une saison très convaincante avec son fidèle Gotilas du Feuillard, artisan de la victoire française dans la Coupe des nations du CDIO 4* de Rotterdam et régulièrement noté au-dessus de 72% en Grands Prix. Interrogé à ce sujet, Jean Morel s’explique et minimise la portée de cette non-sélection. “Corentin n’a pas disputé le dernier concours sélectif (le CDI 5* de Crozet, ayant favorisé les championnats du monde d’Ermelo, où il n’a pas pu engager Gotilas dans le CDI 3* organisé en parallèle, ndlr), ce qui signifie qu’il serait arrivé à Riesenbeck après une pause de deux mois, ce qui me semble trop long. J’ai d’autres chevaux à former et aguerrir en vue des JO. Aujourd’hui, je considère en avoir cinq, ce qui est peu. Je voudrais en avoir six ou sept pour être sûr de pouvoir composer une belle équipe à Versailles. D’autres éléments internes à l’équipe de France entrent en ligne de compte, mais je ne les communiquerai pas. Quoi qu’il en soit, Corentin, dont je peux comprendre la déception, est toujours en course pour les JO, qui sont notre seul véritable objectif. D’ailleurs, il a bénéficié de nombreuses sélections, en Coupe du monde comme à l’extérieur. L’expérience d’Arnaud peut nous servir. Au CDI 5* de Crozet, nous avons essayé quelque chose dans le Grand Prix qui n’a pas fonctionné (67,565%), puis autre chose dans la Libre, qui a porté ses fruits (75,005%). Et nous avons collectivement décidé de sélectionner le couple pour les championnats d’Europe. Si Corentin et Gotilas étaient stables à 78%, leur présence serait non négociable, mais ils n’en sont pas encore là.” Déçu de cette décision, Corentin Pottier va engager une procédure de conciliation auprès du Comité national olympique et sportif français (pour en savoir plus sur cette procédure).

Quant à Camille Judet-Chéret, compagne de Corentin et fidèle contributrice et consultante de GRANDPRIX, elle aurait pu prétendre à une place de réserviste avec Herelja Higgins. Jean Morel estime le couple n’est pas encore assez régulier pour intégrer l’équipe de France. “Ils ont réussi quelques performances en CDI 3*, comme d’autres, et au CDI 4* d’Aix-la-Chapelle, mais les notes n’ont pas été au même niveau au CDI 3* d’Ermelo (69,152%, puis 68,17%, ndlr). La régularité est une notion clé. Pour autant, là non plus, rien n’est fermé pour Camille”, ajoute Jean Morel, avant de conclure: “Je le redis, c’est une sélection de construction, que j’assume, en vue des JO. Je comprends les questions qu’elle suscite, mais pour une fois, faisons confiance au staff et arrêtons de critiquer. Nous serons jugés sur nos résultats, surtout aux JO, ce qui est bien normal. D’ici là, je suis déterminé à tout faire pour construire un collectif aussi fort que possible, et qui vit bien ensemble.”



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