Trente-huit couples ont tenté leur chance cet après-midi dans le Grand Prix du CSI 5* de Valkenswaard, étape du circuit Longines Global Champions Tour. Composé de treize obstacles pour seize efforts, le parcours initial, œuvre du chef de piste Uliano Vezzani, a parfaitement rempli sa fonction d’écrémage, puisque seuls dix duos sont parvenus à en déjouer toutes les subtilités et à décrocher ainsi leur ticket pour le barrage.
En selle sur Dexter Fontenis, avec lequel il remportait hier la première manche de l’épreuve de la Global Champions League, Simon Delestre a malheureusement fauté sur le vertical de palanque placé en numéro 6, à la sortie d’un virage particulièrement technique qui suivait la réception du triple oxer - vertical - oxer. Ayant vu ses espoirs de podium s’envoler, le Tricolore a néanmoins signé un parcours rapide lui ayant permis de terminer premier des parcours à quatre points, soit à la onzième place. Créditée du même score avec Cartier SR en raison d'une faute sur l’oxer numéro 11, Nina Mallevaey a quant à elle terminé dix-huitième. Kevin Staut, pour qui il s’agissait du premier Grand Prix CSI 5* avec DMS Enkidu, ancienne monture du Mexicain Nicolas Pizarro ayant intégré son piquet il y a moins d’un mois, a récolté douze points de pénalité.
Plusieurs couples aguerris à ce niveau de compétition ne sont, eux non plus, pas parvenus à trouver la clé du sans-faute. Ce fut notamment le cas du Néerlandais Harrie Smolders, ayant essuyé quatre points avec Monaco N.O.P, de son compatriote Maikel van der Vleuten, également fautif avec Beauville N.O.P ou encore du Belge Pieter Devos et de l’Allemand Marcus Ehning, sortis de piste avec huit points sur Mom's Toupie de la Roque et Priam du Roset.

Premier couple à se qualifier pour le barrage, Julien Epaillard et Dubai du Cèdre ont dicté le ton. Il ont été rejoints par Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn, auteurs d’un parcours rythmé en sans fausse note.

Une finale au scénario palpitant

Laissant place à de grandes galopades, tout en offrant la possibilité d'effectuer des virages serrés, le tracé du barrage laissait présager du grand sport. Et ça n’a pas loupé ! Premier à s’y élancer, le Britannique Ben Maher a annoncé la couleur en signant un parcours parfait en 39’’33 aux rênes de Dallas Vegas Batilly, l’ancien partenaire de Nicolas Delmotte. Sur sa fille de Baloubet du Rouet, Julien Epaillard a été plus rapide d’une seconde, mais une barre renversée sur le deuxième élément du double franchi en numéro 6 l’a relégué à la huitième place. Fautifs à deux reprises, Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn ont conclu à la dixième place. Le tenant de la tête au classement provisoire a retenu son souffle lors du passage du Belge Wilm Vermeir qui, juché sur Joyride S, est à son tour parvenu à laisser toutes les barres sur les taquets. En 41’’35, le duo n’a pas été assez rapide pour détrôner leurs concurrents. Il a fallu attendre les passages de deux autres couples, dont celui formé par Edwina Tops Alexander et Fellow Castlefield, sans-faute en 40’’52, pour voir le scénario de ce Grand Prix basculer.

Déterminée à réitérer son exploit de l’an passé à Madrid, où elle s’était imposée dans le Grand Prix de l’étape Longines Global Champions Tour, la Néerlandais Sanne Thijssen a lancé son fidèle Con Quidam dans un rythme soutenu vers le premier vertical. Prenant tous les risques pour tenter d’abaisser le temps à battre, l’amazone a compté sur le génie et l’expérience de son complice de dix-sept ans dont la combativité ne lui a, une fois de plus, pas fait défaut. En coupant les cellules à 38’’10, la cavalière de vingt-cinq ans a pris la pôle position devant le champion olympique en titre et son Selle Français de dix ans. Même l’actuel numéro un mondial, Henrik von Eckermann, pourtant plus rapide, n’est pas parvenu à égaler cette prestation. Associé à sa Glamour Girl, le Suédois a laissé une barre à terre et terminé à la sixième place. Il a manqué peu de choses à l’Autrichien Max Kühner, auteur d’un parcours parfait en 38’’84, pour s’emparer de la victoire. Finalement deuxième avec Up Too Jacco Blue, il a relégué Ben Maher sur la troisième marche du podium.

“Ravie d’avoir pu montrer à mon public ce dont j’étais capable”, Sanne Thijssen

“Avant de prendre le départ du barrage, j’ai dit à ma groom : ‘Ce Grand Prix, j’ai vraiment envie de le gagner’. La probabilité que j’y parvienne était maigre, mais nous l’avons fait ! Gagner ici, à domicile, est quelque chose de particulier. On sent que le public est investi et je suis ravie d'avoir pu lui montrer ce dont j’étais capable. Con Quidam est extraordinaire, je dis toujours qu’il vient d’une autre planète. Il est parfois tellement motivé qu’il peut avoir tendance à essayer de prendre le contrôle, ce qui ne le rend pas toujours facile à monter, mais il est capable de nous sortir lui-même de situations délicates”, a commenté la lauréate du Grand Prix. 
Désormais, une victoire de Sanne Thijssen et Con Quidam RB à ce niveau n’a plus de quoi susciter l’étonnement. “Ce qui me paraît fou, c’est que des cavaliers bien plus expérimentés que moi, comme Ben Maher ou Max Kühner, puissent parfois craindre que je les batte. Lorsqu’ils me voient entrer en piste avec Con Quidam, ils ne se disent plus ‘ok, c’est Sanne, je ne risque rien’. Pour moi, c’est vraiment quelque chose d’incroyable”, s’est-elle réjoui.

Cette nouvelle victoire d’envergure de la cavalière vient s’ajouter à celles empochées dans les Grand Prix CSIO 5* de Rotterdam en 2021 et CSI 5* de Madrid en 2022, ainsi qu’à plusieurs succès remportés en Grand Prix 4*, à Dortmund, Opglabbeek, Vejer de la Frontera, ou encore cette année Moerzeke et Mannheim, toujours avec le même Con Quidam RB. 

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