Une trentième Grande Semaine d’endurance marquée par la qualité et l’ouverture à Uzès
Près de trois cents chevaux ont pris part aux finales nationales des jeunes chevaux d’endurance, disputées sous l’égide de la Société hippique française, à l’occasion de la trentième édition de la Grande Semaine d’Uzès, qui s’est achevée hier dans le Gard.
Il fallait arriver très tôt pour les voir prendre le départ. Les premiers chevaux avaient rendez-vous vendredi, samedi et dimanche dès 7h30, accompagnés par un soleil tout juste levé, pour s’élancer dans les finales nationales des jeunes chevaux d’endurance. Comme il est de coutume depuis trente ans, c’est le Haras national d’Uzès qui a accueilli la Grande Semaine d’endurance et ses finales, courues sous l’égide de la Société hippique française (SHF). Parmi les nouveautés proposées cette année pour “continuer d’attirer les cavaliers et améliorer la formation des jeunes” et qui “ont bien fonctionné malgré quelques couacs”, Michel Guiot, le président de la SHF, en a souligné: “le pointage des chevaux, et l’ouverture aux amateurs. Les données zootechniques que nous avons récoltées à travers le pointage des chevaux vont nous être très précieuses pour continuer à améliorer notre production”, souligne-t-il.
À travers la programmation de finales du Cycle libre, la SHF a permis cette année à de nombreux amateurs de vivre pleinement la Grande Semaine et de briller, parfois même à leur propre surprise. C’est notamment le cas de Camille Chevalier, deuxième de la finale des six ans Deuxième Année (60,5km) avec sa jument Barbe Hora de Bonnefont (Haïdouck x Fakim d’En Garrot): “Je n’ai pas une jument classique pour la discipline. Nous faisons un peu de tout. Cette année, nous avons voulu essayer l’endurance. Nous nous sommes un peu entraînés, mais c’est la première fois qu’elle court sur une telle distance, et cela donne envie de continuer!” Vainqueur de cette même épreuve avec Hashtag Vère (PsA, Schwan du Colombier x Régal de Khan), Driss Hezzaïmi est lui aussi venu plutôt pour “donner du métier à [son] cheval sur cette distance plutôt que pour jouer la gagne.” “Pour l’avenir de la discipline, nous devons continuer à attirer de nouveaux amateurs et réfléchir avec les éleveurs et la Fédération française d’équitation à la façon de nous adresser à ce nouveau marché”, projette Michel Guiot.
Entre surprises et habitués
Si cette trentième édition a mis les amateurs à l’honneur, nombre de grands professionnels de l’endurance ont fait le déplacement dans le Gard pour former, valoriser et parfois commercialiser leurs jeunes chevaux, dont Vincent Gaudriot et Mélody Théolissat, membres de l’équipe de France sacrée championne d’Europe il y a quelques semaines à Ermelo. “Cette année, je n’ai emmené que deux chevaux pour leur faire prendre du métier. Après Uzès, ils iront au pré pour l’hiver”, explique Vincent Gaudriot, venu avec Irima de Bozouls (PsA, Muguet de Pascade x Farid del Saul), cinq ans, et Quid’art (PsA, Un’Art x Kesberoy), six ans. Même si elle reconnaît elle aussi “ne pas forcément être venue pour réussir une performance”, Mélody Théolissat s’est offert la finale Cycle libre des six ans Troisième Année (80,5km) avec sa baie Divine du Vialaret (PsA, Newday x Darike).
Pour le reste, on notera les performances de France Paul et Habiba (PsA, Orient du Bouchet x Baltik des Ors), victorieux de la finale du Cycle classique des six ans (90km). Dans la finale dominicale du Cycle classique des cinq ans (60,5km), Cécile Miletto Mosti s’est imposée avec son Imperator Larzac, produit de l’élevage familial (Excalibur Larzac x Omran El Thany). Le Cycle Libre des cinq ans Deuxième année (60,5km) a vu la victoire d’Emy Francoual, avec l’Anglo-Arabe Idéal des Aubépines (Qatari Larzac x Tauqui El Masan). Le Cycle libre des cinq ans Première année (42km) a été gagné par Issmaël Kraït et son hongre Impact de Vère (Diadji Fast x Schwan du Colombier). Enfin, Lucie Lövenbruck et Juwayda Dailyne (Djevar des Graves x Guytou de Carrère) se sont imposés dans le Cycle libre des quatre ans Première année (42km).
“La qualité plus que la quantité”, Antonio Nogueira
S’il concède une baisse du nombre d’engagés de soixante-dix par rapport à l’an dernier Antonio Nogueira, président de la Société hippique d’Uzès (SHU), organisatrice de cette Grande Semaine depuis trente ans, souligne “la qualité” du plateau de chevaux “plus que la quantité”. “Il y a eu peu d’éliminés pour boiteries et d’excellents chevaux de cinq et six ans qui ont su se démarquer” malgré un sol assez dur, peu arrosé par les rares dernières pluies de la région. Concernant la baisse du nombre d’engagés, Antonio Nogueira souhaite inverser la tendance, notamment en “simplifiant le règlement et l’accès aux qualifications” pour les professionnels.
Pour continuer à favoriser la formation et l’apprentissage des jeunes chevaux, car “notre rôle sera toujours de former et préserver les jeunes chevaux”, Antonio Nogueira et son équipe travaillent déjà sur des points d’amélioration pour les prochaines éditions, comprenant la création d’une nouvelle piste qui ouvrirait l’accès à de nouveaux chemins et itinéraires. Un objectif qui devrait se concrétiser dès l’édition 2024 de la Grande Semaine. De quoi donner aux cavaliers l’envie de venir fouler les pistes gardoises.