Les Britanniques confirment leur domination dans le Mondial des six ans au Lion-d’Angers

À l’issue du cross, les cavalières britanniques dominent toujours le podium du Mondial des six ans ans au Lion-d’Angers. Le trio de tête de l’épreuve est ainsi toujours composé de Mollie Summerland, Izzy Taylor et Kitty King avec Mojo, Barrington Alice et Kantango Les Français se sont globalement bien défendus et sont en embuscade, Stéphane Landois et Thomas Carlile ayant mené Hermès du Gévaudan et Hermès Gay aux cinq et neuvième places provisoires avant le concours hippique de demain.



C’est sous un ciel redevenu relativement clément que les chevaux de six ans se sont élancés, ce matin pour l’épreuve reine du Mondial du Lion: le cross. Sous les encouragements d’un public nombreux dès le milieu de matinée comme il est d’usage lors de cet événement, les champions de demain ont affronté un parcours de vingt et un obstacles imaginé par le chef de piste français Pierre Michelet. Les incidents ont été peu nombreux, une seule chute –– heureusement sans gravité – ayant été déplorée: celle de l’Italien Federico Sacchetti et Larav Lord Tyson. La combinaison numéro 13, composé de trois obstacles dont une pointe en sortie, a sans nul doute constitué la difficulté majeure du parcours, occasionnant plusieurs refus et même l’abandon après deux désobéissances de l’Allemande Johanna Marloh et JS Chakalaka, quatrièmes à l’issue du dressage.  

Aux mésaventures de Johanna Marloh près, le sommet du classement de l’épreuve avant l’hippique a connu peu de modification. Le podium est toujours dominé par le trio britannique composé de Mollie Summerland et Mojo avec 25,1 points, Izzy Taylor et Barrington Alice avec 26,1 points, et Kitty King et Kantango avec 26,4 points. Toutes les trois sont rentrées sans pénalité et dans le temps, tout comme la Néo-Zélandaise Amanda Goldsbury et Cooley On Ice, quatrièmes, ainsi que le Français Stéphane Landois et Hermès du Gevaudan, cinquièmes. Il est à noter que les six premiers du classement se tiennent à moins d’une barre. Le test hippique, prévu demain à 10h00, s’annonce donc déterminant pour le résultat final. 



“Il ne faut pas être trop gourmand”, Mollie Summerland

En descendant de cheval, Mollie Summerland ne tarissait pas d’éloge sur son fils de Governor STR! “Il est incroyable”, s’est-elle réjouie. On ne sait jamais comment les chevaux de six ans vont réagir face à la foule, la distance à parcourir et d’autres paramètres. Par moments, il s’est senti un peu submergé mais je l’ai rassuré et cela a été. Il a passé un bon moment et je suis très contente qu’il ait eu une expérience positive car c’est un cheval dans lequel nous plaçons énormément d’espoirs pour le futur! A l’hippique, il a déjà réalisé pas mal de sans-faute, mais bien sûr, il n’a jamais sauté après avoir couru un cross aussi long que celui d’aujourd'hui. Honnêtement, ce qu’il a montré avant-hier et aujourd’hui constitue pour moi déjà une très belle performance et demain sera le bonus. On ne peut pas trop attendre d’un jeune cheval, qui plus est quand il est aussi doué que lui l’est: il ne faut pas être trop gourmand et lui en demander trop avant qu’il ne soit capable de le donner. Je vais donc déjà profiter de ce que nous avons atteint à ce stade et j’essaye de ne pas penser à une possible victoire demain. Je me remémore des sessions de psychologie du sport que j’ai suivies, où l’on nous invitait à nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler. Et je ne peux pas contrôler le résultat, final mais je peux faire de petites choses afin que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. 

Avant de venir, je savais Mojo très doué et capable d’une grande performance ici, mais en raison de son physique imposant, je pense que nous ne faisons qu’effleurer la surface de ce dont il est capable. Il va encore grandir et se développer musculairement parlant.  En tous cas, je suis très fière de monter pour la Grande-Bretagne. Nous disposons d’un très large vivier de chevaux, dont beaucoup sont élevés dans le pays, ce qui est une belle réussite pour notre élevage (Mojo est toutefois enregistré au stud-book KWPN, ndlr). Il est difficile d’intégrer l’équipe nationale car nous pourrions probablement envoyer cinq équipes et rapporter cinq médailles d’or des championnats. Courir le Mondial des jeunes chevaux est donc un objectif en soi et ouvre des portes pour l’avenir, d’autant plus que j’ai vendu mon cheval de tête (Charly Van Ter Heiden, ndlr) cette année, ce qui a été très douloureux pour moi. Avoir une si belle relève adoucit les choses et donne de l’ambition pour la suite.”



Des Français entre satisfaction et déception

Ayant gagné une place au classement provisoire avec Hermès du Gevaudan, qui totalise 27,7 points, Stéphane Landois s’est montré très satisfait en mettant pied à terre: “Tout s’est très bien passé. Le cross était très agréable à monter, et mon cheval a été super, très concentré, à la différence de comment il pouvait se comporter quand j’ai commencé à concourir avec lui. Je me suis régalé. C’est un cheval qui galope bien et qui est très maniable; je n’ai pas besoin d’en faire beaucoup pour le préparer et l’ai laissé courir à sa main tout le parcours. L’objectif est d’être sans-faute demain et l’on verra ensuite le classement final.”

Dernier Français au départ, Thomas Carlile a déroulé un magnifique parcours avec Hermès Gay, sacré champion de France de sa génération à Pompadour en septembre après l’avoir déjà été à cinq ans. Le couple, remonté du onze au neuvième rang en conservant ses 29,9 pénalités, n’a connu qu’un petit sursis à l’entrée du deuxième gué. Après coup, le cavalier s’est montré content de son cheval, mais furieux de ses notes du dressage et des 7,5 % d’écart enregistrés entre les juges en M et en E, qui lui ont respectivement attribué 65,91% et 73,41% quand la juge en C l’a évalué à 70,91%. Surtout, la Néerlandaise Merel Schurink, en M, ne le voyait que vingt-cinquième après le dressage, quand ses deux collègues, l’Australien Peter Andrew Shaw (en E) et la Britannique Angela Tucker (en C) le voyaient cinq et huitième…. “Durant le cross, le cheval était plutôt bien malgré son manque d’expérience” a analysé celui qui s’est longuement confié à GRANDPRIX tout récemment. “Il s’est bien comporté et je suis content de son parcours. Il s’est un peu distrait sur l’entrée de gué. C’est un grand cheval un peu tardif et arrivé à cet endroit du parcours, il commençait à fatiguer un peu. Il a fallu l’aider mais cela fait partie du concours complet. Cela se pratique en couple et je ne suis pas là pour être passager clandestin. Son comportement ce samedi rend d’autant plus dommageable ce qui s’est passé au dressage, où le jugement n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. En outre, ça n’est pas la première fois que cela arrive ici, lors d’un championnat du monde. Je sais que ce ne sont pas les organisateurs du Mondial qui choisissent les juges, mais j’espère qu’ils vont réussir à faire quelque chose car la réputation de leur événement commence vraiment à en pâtir. Sur un tel événement, on doit avoir des juges à la hauteur.” Des propos corroborés par Didier Bordas, le propriétaire d’Hermès Gay, qui se désolait des notes reçues la veille par son protégé: “avoir près de huit points d’écart entre deux notes au dressage, cela ne devrait pas exister à ce niveau d’épreuve, qui plus est pour un étalon auquel est attaché un enjeu économique. Un cheval avec une locomotion comme la sienne ne peut pas être jugé à 65%. Cela signifie qu’ont été bien notés les chevaux qui étaient bien dans le cadre, mais que la locomotion n’a pas été notée, et je trouve cela dommage.



Septièmes après le premier test, Gireg Le Coz et Hurry Up Kolpou ont, quant à eux, été victimes d’une dérobade dans la fameuse combinaison 13, ce qui les a fait reculer au trente-septième rang avec un total de 52,8 points. “Hurry Up est un peu vert et a tendance à être légèrement ‘fou fou’ mais il s’est assez vite installé après le départ”, a confié le cavalier. “Il était bien, avec moi et assez concentré. J’avais un petit doute sur cette combinaison que je trouvais assez difficile et d’un style qu’il n’avait jamais rencontré Initialement, j’avais pensé à optionner et je m’en veux de ne pas l’avoir fait. Comme il était bien jusque-là, je me suis dit que cela irait, et puis il s’est un peu échappé dans les épaules et n’était plus en ligne pour sauter la pointe. Ceci dit, je ne peux pas lui en vouloir, même si je suis déçu. Il a six ans et j’aurais dû prendre l’option. Ce n’est pas qu’il a voulu dérober, mais qu’il était occupé à autre chose et c’était à moi de mieux interpréter la situation. D’autant que le temps optimal était assez facile à atteindre et qu’il galope bien, de sorte que l’option ne nous aurait pas pénalisés. Mais pour le reste, je suis vraiment content de lui. A l’hippique, il a tendance à être un peu distrait mais il saute vraiment bien. Nous allons maintenant nous occuper de sa récupération. 

Résultats complets
L’ensemble du Mondial du Lion est à suivre en direct et en intégralité sur GRANDPRIX.tv, où tous les passages seront également disponibles à la demande