“Je ressens avant tout une très grande joie parce que la France a gagné le Mondial, ce qui n’arrive pas tous les ans. En plus, c’est un doublé pour Golden de Béliard et Thomas Carlile, ce qui constitue une performance difficile à réaliser. Golden est très étonnante. Elle avait surpris autant son cavalier que son éleveur l’an dernier en gagnant le championnat des six ans. Elle reste une petite jument, mais elle grandit en termes de talent et de performances. Face à un petit cheval comme elle, on se demande toujours où sont ses limites. Là, elle grimpe formidablement bien les échelons et son cavalier la monte très bien. Elle est très courageuse, appliquée, assez rapide et elle veut bien faire. C’est pourquoi je pense que c’est aussi une jument d’avenir pour la France. Pour Thomas, qui prend du plaisir à la monter, elle sera une bonne recrue pour concourir à haut niveau l’an prochain. 

La France finit avec quatre chevaux parmi les dix premiers, ce qui est très rare dans cette classe d’âge. C’est un super bon cru! Je ne suis pas aussi enthousiaste tous les ans. La déception de Nicolas (Touzaint, finalement septième alors qu’il tenait la tête après le cross, ndlr) fait complètement partie du sport. La dernière barre aurait pu ne pas tomber. L’hippique n’est pas le point fort de Gauguin du Busson, mais je pense quand même que cela va venir rapidement car il progresse à chaque concours. Ça n’est surtout pas inquiétant pour l’avenir. Alexis Goury (onzième avec Gulliver des Lônes, ndlr), Matthieu Vanlandeghem (sixième sur Apero, ndlr) et Astier Nicolas (troisième sur Gravure de la Mouline, ndlr) ont aussi de très bons chevaux. C’est une bonne génération! Je n’oublie pas Stéphane Landois, qui a été sacré vice-champion du monde des six ans ce matin (avec Hermès du Gévaudan, ndlr). Comment pourrais-je ne pas être satisfait avec trois podiums? Je vais devoir rester en poste encore quinze ans... (rires) En tous cas, si je dois partir, je ne laisserai pas la maison vide. 

Quant aux Jeux olympiques de Paris, il est important que les Français obtiennent de bons résultats aussi bien ici qu’à Boekelo et de manière générale, de façon à ce qu’on parle de nous, que notre cote remonte au maximum au dressage, atelier lors duquel nous ne sommes pas toujours en odeur de sainteté. Il faut avouer que nous avons accompli des progrès significatifs sur le rectangle, ce qui ne se ressent pas toujours dans les notes. Pour autant, l’un ne va pas sans l’autre. À partir du moment où nous avons mis les bouchées doubles en termes de travail, les résultats vont s’en ressentir. Donc je me ravis qu’on parle beaucoup de la France après ce Mondial du Lion comme après Boekelo, où nous avons gagné notre quatrième Coupes des nations de l’année… sur cinq tentatives! Plus on parle de nous en bien, plus cela nous aidera à bien préparer les Jeux. Nous n’arriverons pas en costumes de favoris, mais tout le monde pensera que nous ne sommes pas loin du compte, ce qui est plutôt encourageant, aussi bien pour les cavaliers que pour tout le monde autour. Et vis-à-vis des juges, il est toujours bien d’arriver avec une équipe qui semble forte et soudée. Pour conclure cette très belle année, il serait positif de réussir une belle performance au CCI 5*-L de Pau la semaine prochaine puis à Montelibretti dans quinze jours.”

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