Le Pôle international de sports équestres inauguré

Ce lundi 30 octobre se déroulait l’inauguration du Pôle international de sports équestres (PISE) du Haras national du Pin. Des infrastructures de grande qualité, destinées à accueillir des manifestations internationales d'envergure dans différentes disciplines des sports équestres. 



Un budget de 24 millions d'euros

Après la création par Colbert de l’administration des Haras royaux, qui devaient pallier la pénurie de chevaux pour l’armée, c’est au Pin qu’est implanté le premier Haras royal, construit en 1715. Les Haras royaux deviendront impériaux sous Napoléon 1er, puis nationaux ; le fleuron de cette institution étant le Haras du Pin, surnommé le “Versailles du cheval”, qui jouera un rôle majeur dans l’amélioration des chevaux de courses et de sport, avec notamment l’introduction en France du Pur-sang anglais au XIXe siècle. C’est au Haras du Pin qu’a notamment été stationné le célèbre Pur-sang Furioso, qui donnera de nombreux champions et dont le sang imprégnera la race Selle Français de manière indélébile. A sa mort, Furioso a été enterré debout dans l’enceinte du Haras du Pin. 

Après le désengagement des Haras nationaux dans l’étalonnage public, en 2013, le Haras du Pin tarda à trouver sa nouvelle vocation et on craignit même qu’il puisse être vendu à des investisseurs étrangers. Finalement, le Haras du Pin est devenu propriété du Conseil départemental de l’Orne en 2022, avec la mise en œuvre d’un grand projet de travaux et de réhabilitation, pour faire du Haras du Pin un lieu de villégiature, de sports équestres, de formations et d’activités de plein air, où le cheval doit avoir une place prépondérante. La première étape de ce programme de transformation a été la construction du Pôle international de sports équestres (PISE), avec un budget de 24 millions d’euros financé par le département de l’Orne et la région Normandie avec le concours du Fonds ÉPERON. Ce complexe sportif, qui a fière allure, comprend notamment :

  • Un bâtiment d’accueil pour les professionnels et le grand public, avec boutique, bureaux, salles de réunion et espace de restauration. 
  • Deux carrières de compétition de 120x70m et 120x60m et deux carrières de détente de 100x50m, réalisées en sable fibré et équipées d’un système de drainage réversible. L’arrosage des carrières se fait par subirrigation pour offrir le même sol de « haute performance » à l’ensemble des compétiteurs. 
  • Deux ronds de longe
  • Trois cents boxes en dur d’une surface de 4x3m, avec toiture végétalisée et cour arborée.
  • Deux cents places de stationnement.

 Livrées en juillet dernier, un an après la pose de la première pierre, ces installations ont déjà accueillies le championnat d’Europe de concours complet et le championnat du monde d’attelage en paires et la qualité des infrastructures a fait l’unanimité auprès des participants. 



Un facteur d'attractivité pour la région et la filière

Près de cinq cents personnes étaient présentes pour cette inauguration. Après une visite et le tour du PISE, était proposée une table ronde, animée par Kamel Boudra, durant laquelle sont intervenus tout à tour Sophie Dubourg directrice technique national, Christian Paillot fondateur du Normandy Summer Tour, Paul-Jacques Tanvez de Normandie Drainage, le professeur Jean-Marie Denoix directeur du Cirale, Julien Épaillard numéro deux mondial de saut d’obstacles, Richard Dick pour l’élevage et Vincent Goehrs, président du groupe GRANDPRIX. 

Tous ont souligné la chance exceptionnelle pour le territoire de disposer d’infrastructures de cette qualité, où le confort et le bien-être des chevaux sont privilégiés. Associée aux autres infrastructures de qualité dont disposait déjà la Normandie (Saint-Lô, Deauville…), le PISE doit contribuer au rayonnement équestre de la région, que ce soit au niveau sportif ou de l’élevage. Pour Hervé Morin, président de la région Normandie, qui fut interrompu dans son discours par une panne de courant : « La filière équine est une activité majeure en Normandie et représente 20.000 emplois, 700 entreprises, 1,3 milliard de chiffre d’affaires et plus de la moitié des naissances d’équidés en France. C’est un facteur d’attractivité énorme et avoir un tel joyau, le Versailles du cheval, abandonné par l’Etat et où il ne se passait plus rien, ce n’était pas possible et il fallait qu’on prenne les choses en main. Et on l’a fait avec le Département de l’Orne, avec l’idée non seulement d’être un lieu majeur du cheval en France et dans le monde, mais aussi d’être un facteur de développement touristique, puisque, derrière tout ça, il y a également un grand projet de développement touristique à venir. Nous devons profiter de ce site fabuleux avec des équipements extraordinaires pour en faire un facteur de rayonnement et d’attractivité. » 

 Pour conclure, Christophe de Ballore, président du département de l’Orne et du Haras national du Pin, a tenu à souligner que cet équipement devait servir à tous: “Ça va être une montée en puissance progressive de ces installations, avec l’ambition à terme d’accueillir les plus grosses manifestations, comme nous l’avons déjà fait cet été avec l’attelage et le concours complet. L’année prochaine, nous accueillerons au moins une équipe qui viendra préparer les Jeux olympiques de Paris au Haras du Pin pendant une dizaine de jours et nous espérons pouvoir organiser de gros concours hippiques, comme des CSI 4 et 5*, dans les années à venir. Mais je veux dire aussi que cet équipement est fait pour accueillir tout le monde, les plus grands compétiteurs, mais également des concours pour poneys ou Amateurs.”