Le staff fédéral olympique et paralympique en séminaire à Deauville
Du 13 au 15 novembre, l’encadrement fédéral des trois disciplines olympiques et du para-dressage s’est retrouvé en séminaire à Deauville, dans le Calvados. Au programme, alternance d’activités en groupe (séance d’équicoaching, course de trot attelé sur la plage, etc.) et d’échanges en salle autour de valeurs telles que l’engagement, l’ambition, la cohésion et le plaisir, afin de construire un collectif fort en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Les cadres techniques olympiques et paralympiques ont participé à trois jours de séminaire, du 13 au 15 novembre à Deauville, dans un objectif de cohésion en vue des prochains Jeux. “Les Jeux sont un événement exceptionnel où l’ensemble des disciplines est réuni. Il est donc essentiel que tous les cadres et intervenants techniques de chaque discipline olympique et paralympique se connaissent mieux car ils vont devoir interagir tout au long de la préparation jusqu’à l’échéance”, débute Frédéric Bouix, délégué général de la Fédération française d’équitation (FFE). “De plus, lors de Jeux à domicile, la pression et les attentes sont particulièrement importantes. Le dispositif mis en place est donc exceptionnel pour la préparation des couples, mais également en termes d’encadrement. Rien n’est laissé au hasard et toutes les chances sont mises du côté de la performance pour ne rien regretter et briller à domicile. Sur ce chemin, nous remercions les partenaires des équipes de France et notamment les sociétés Harcour et CWD pour leur soutien dans l’organisation de ce séminaire.”
“Nous voulions vraiment nous réunir pour un stage de cohésion, afin de mieux nous connaître, se rappeler nos valeurs, la raison pour laquelle nous sommes engagés au quotidien et nos objectifs”, formule Sophie Dubourg, directrice technique nationale. C’est également un moment pour construire une équipe de France unie: “Il est essentiel pour moi de réussir l’inclusion du para-dressage au sein de la dynamique de l’équipe de France”, appuie Fanny Delaval, cheffe d’équipe pour la discipline. “Même si les épreuves paralympiques ne se dérouleront pas en même temps, il est important que tout le monde soit également mobilisé pour les Jeux paralympiques en septembre 2024.” “Ce qui nous anime est de créer un collectif fort pour tendre vers un objectif de performance et d’excellence”, exprime Arnaud Camus de l’Académie Équicoaching, missionné par la FFE et la direction technique nationale (DTN) pour mettre en œuvre ce regroupement d’une vingtaine de personnes, et accompagné de Laurence Flichy.
Un séminaire en trois temps
Une séance d’équicoaching a ouvert le regroupement, permettant de voir où en est l’équipe en termes de cohésion. “L’ensemble du staff a dû collaborer sur un sujet qui peut paraître simple, mais qui met en évidence la place de chacun au sein du groupe: faire exécuter à un cheval en liberté un huit de chiffre et aller sauter deux obstacles, avec pour seule consigne de nous organiser comme bon nous semble”, détaille Davy Delaire, du département haute performance de la DTN. Sophie Dubourg a “remarqué que cela fonctionne très vite. C’est dynamique et sincère, avec beaucoup d’engagement et de loyauté.” Ce que confirme Davy Delaire: “Le point fort du groupe est qu’il arrive à s’organiser rapidement, car nous nous connaissons plutôt bien. Dans un premier temps, nous avons laissé le leadership à Sophie, qui a missionné ses quatre directeurs de disciplines pour que chacun gère sa propre équipe.”
Le programme de la journée du mardi était composé d’animations et d’activités de cohésion permettant aux participants “de vivre des moments forts et d’en garder d’excellents souvenirs”, selon le communiqué fédéral. La matinée a débuté par un rendez-vous à l’hippodrome de Deauville La Touques pour assister à l’entraînement de chevaux de course et échanger avec Alexandra Rosa, ancienne entraîneure et membre de l’Académie Équicoaching, et Miguel Blancpain, ancien jockey. “Il nous a expliqué comment il recevait et percevait les ordres donnés par l’entraîneur et la relation qui existe avec le propriétaire”, commente Michel Asseray, directeur national adjoint en charge du concours complet. “Les échanges étaient intéressants, car nous avons pu comparer les différents types de relations dans les milieux des sports équestres et des courses hippiques. La subtilité est que les jockeys n’ont que quelques minutes pour recevoir les ordres de l’entraîneur et qu’ils ont une relation très rapide avec les propriétaires, qui sont plutôt en lien avec les entraîneurs. Tous manifestent beaucoup de respect les uns envers les autres. Il y a certaines choses dont nous pouvons nous inspirer.”
La journée s’est poursuivie par une activité surprise: une course de trot attelé sur la plage avec des Trotteurs et drivers expérimentés. La première course a été remportée par François-Xavier Ferey, kinésithérapeute de l’équipe de France olympique: “C’était une superbe surprise. Les conditions étaient là avec du vent, la mer et un magnifique paysage. J’ai vécu un moment sensationnel: quand la course a été lancée, on voyait que le cheval avait envie de gagner et allongeait son trot. C’était une course les uns contre les autres, mais avec une bonne intention. Il y avait une osmose, une sensation d’énergie collective.” Emmanuelle Druoton, vétérinaire de l’équipe de France de para-dressage, a gagné la seconde, tandis qu’au cumul des deux courses, ce sont Sophie Dubourg et Fanny Delaval qui se sont imposées. “C’était un moment partagé incroyable mêlant plaisir et compétition, où tout le monde était motivé et tout sourire”, résume Sophie Dubourg. Le point commun entre ce moment et les Jeux dans un peu moins de huit mois? “L’adrénaline qui nous réunit tous. Nous retrouvons tout un tas de sensations que nous avons pu vivre à des niveaux différents. Il y a cette notion de valeurs et d’histoire commune. Nous vivons une aventure qui nous unit et nous rapproche, et qui va se décliner dans le temps jusqu’aux Jeux”, formule Jean-Luc Force, du département haute performance de la DTN.
Enfin, il y a eu des temps d’échanges, notamment avec l’expérimenté jockey Christophe Soumillon autour de l’hygiène de vie et de la compétitivité, et des exercices en salle. La dernière journée a tout particulièrement tourné autour de l’engagement de l’équipe pour les derniers mois de préparation avant les Jeux. “Le groupe est déjà très soudé, cohérent et avec un état d’esprit positif, ce qui rend les choses plus faciles”, analyse Arnaud Camus. “Il s’agissait de repartir avec des objectifs communs et savoir poser des mots sur l’état d’esprit du collectif. Il faut que nous allions tous dans la même direction pour accompagner au mieux l’équipe de France. Ce sont des piqûres de rappel nécessaires et qui nous confortent dans la poursuite de nos objectifs”, approuve Davy Delaire.
Un bilan jugé positif
“Nous sommes tous sur la même longueur d’ondes, ce dont je ne doutais pas, mais nous sommes tout de même un collectif de vingt personnes pour quatre disciplines. C’est un collectif puissant, plein de richesses et de compétences. Notre staff est transversal avec de véritables experts, qui ont partagé tout ce qu’ils ont appris. Cela permet d’être encore meilleur et de se dépasser”, analyse Sophie Dubourg. Une notion de partage centrale tout au long du regroupement. “Chacun a partagé son savoir, les émotions ressenties, et on se rend compte des points communs entre chaque discipline. On veut tous la même réussite. Il faut se servir de l’expérience des autres. Par exemple, Thierry Touzaint, qui a vingt ans d’expérience en tant que sélectionneur, a des mots et des manières qui lui sont propres, mais c’est le Monsieur olympique de notre staff donc il est toujours agréable de l’entendre parler”, partage Jean Morel, sélectionneur national pour le dressage. Questionné sur ce qui l’a marqué lors de ce séminaire, François-Xavier Ferey répond: “l’apport de chacun, avec sa vision et son prisme, pour avancer et progresser individuellement et collectivement.”
“L’Académie Équicoaching est fière d’avoir été choisie pour animer ce séminaire. La qualité relationnelle du groupe nous a surpris. Nous avons vu des personnes qui s’entendaient, s’écoutaient, avaient envie et qui tendaient vers la performance en permanence”, conclut Arnaud Camus. Il reste maintenant quelques mois pour peaufiner les derniers réglages, tant au sein de l’encadrement fédéral que pour les cavaliers et chevaux, avant d’entrer en piste à Versailles pour les Jeux olympiques et paralympiques.