Michel Bertraneu, cavalier émérite et ancien entraîneur de dressage, s’est éteint dans sa soixante-quinzième année, hier dans le Loir-et-Cher. Cavalier international de dressage, il avait intégré l’équipe de France dans les années 1980 avec Gaillard K, son meilleur complice, aux côtés d’autres grands noms comme la regrettée Margit Otto-Crépin, Dominique d’Esmé ou encore Marina Caplain Saint André. Ensemble, ils avaient foulé la piste d’Aix-la-Chapelle en 1983 à l’occasion des championnats d’Europe, puis décroché une sélection olympique l’année suivante à Los Angeles. Présélectionnés pour les Jeux olympiques de Séoul en 1988, Michel Bertraneu et son fidèle alezan, alors âgé de dix-huit ans, avaient représenté la France une dernière fois lors des premiers Jeux équestres mondiaux, en 1990 à Stockholm. D’autres chevaux avaient marqué sa carrière, à l’instar de Voyou, Silvermoen, avec lequel il avait été présélectionné pour les JO de Barcelone en 1992, Rendez-vous ou encore One more.

Entraîneur de renom, Michel Bertraneu avait ensuite participé à la formation de nombreux cavaliers et cavalières, dont Jean-Pierre Blanco, aujourd’hui entraîneur de dressage de l’équipe de France de concours complet. Installé en région Centre, il y avait notamment fait la rencontre du champion olympique par équipes de concours complet Karim Laghouag, qu’il avait entraîné pendant six ans dans les années 2000 et avec lequel il continuait à échanger régulièrement avec plaisir. Très proche de Patrick Le Rolland, son mentor et grand ami au sujet duquel il ne tarissait pas d’éloge et dont il regrettait chaque jour l’absence, il aimait comme lui partager son savoir et perpétuer la belle équitation.

En 2012, il avait posé ses valises à Chaumont-sur-Tharonne, en Loir-et-Cher, et créé une écurie de propriétaires et de valorisation de chevaux de dressage avec son épouse Delphine Bertraneu. Dans une ambiance très familiale, pendant plus de dix ans, le duo a pris soin de former de nombreux chevaux et d’accompagner chaque jour les cavaliers propriétaires de leur pédagogie. Sous son chapeau de feutre brun, clope au coin des lèvres, fredonnant un petit air, Michel avait toujours l’œil juste et le conseil avisé pour les cavaliers et chevaux qui évoluaient sous ses yeux. Intéressé avant tout par l’animal, il accordait autant d’intérêt et de passion aux compétiteurs de niveau Grand Prix qu’aux plus modestes compagnons des écuries, qu’il surnommait affectueusement “Princesse, la grise toujours impeccable”, “Porcinet, l’Espagnol bien en chair” ou encore “Geronimo le Paint Horse”. Le “Chef” comme aimaient à l’appeler les propriétaires, était toujours prêt à distiller ses conseils, sans jamais se départir de son sens de l’humour, parfois cynique, mais toujours bienveillant. 

Si les chemins de Michel et Delphine se sont séparés et si Michel se faisait moins présent au bord du manège ces dernières années, il faisait néanmoins toujours partie de l’équipe du haras du Petit Vaullier et avait toujours plaisir à en observer les pensionnaires. Reconnaissante des vingt années passées à ses côtés, Delphine a à cœur de continuer à porter et transmettre son savoir et son héritage équestre avec la même générosité et respect du cheval. “L’ensemble des élus et des équipes de la Fédération se joignent au président, Serge Lecomte, pour adresser leurs sincères condoléances à Delphine et Raphaël Bertraneu ainsi qu’à l’ensemble des proches de Michel Bertraneu”, a déclaré la Fédération française d’équitation dans un communiqué publié ce lundi. À son tour, GRANDPRIX s’associe à la peine des proches du défunt homme de cheval.

Un temps de recueillement aura lieu le vendredi 15 décembre à 16h au crématorium de Theillay.