“La saison sera dense et intéressante dans tous les cas de figure”, Gireg le Coz

Après deux mois de vacances au pré en fin d’année, Aisprit de la Loge (SF, Quppydam des Horts x Dollar du Murier), le cheval de tête de Gireg le Coz, a repris la direction du travail pour se préparer à une éventuelle et espérée sélection olympique. À l’aube de cette saison charnière, le Tricolore de trente-cinq ans fait le point.



Comment se porte votre cheval de tête Aisprit de la Loge et comment évolue-t-il ? 

 Je suis satisfait de sa progression, il a désormais quatorze ans et nous nous connaissons très bien. Il est fiable sur les trois tests, et je garde ce paramètre dans ma tête. 

Qu’en est-il en ce qui vous concerne ?

Personnellement, je suis toujours dans une mouvance de progression, je cherche constamment à m’améliorer pour être encore plus performant. Dans cette optique, j'observe beaucoup ceux qui gagnent aujourd’hui pour essayer de m’en inspirer autant que possible. En ce moment, j’aurais tendance à dire que la grande référence, parmi d’autres bien sûr, est Rosalind Canter (double championne du monde, la Britannique est aussi médaillée d’or olympique par équipes et double championne d’Europe depuis l’an passé, ndlr). J’aimerais m’approcher de ce qu’elle fait.

Quel bilan tirez-vous, à froid, de vos championnats d’Europe au Pin, courus en individuel et bouclés au quinzième rang ?

C’était une belle et grande expérience, c’est indéniable. Après-coup, j’ai toutefois été un peu frustré de finir à la quinzième place alors qu’il y avait quatorze classés. Une erreur malheureuse lors de l’hippique m’a coûté un classement alors qu’Aisprit avait vraiment très bien sauté. A posteriori, j’ai ressenti le poids de la déception. Nous avions présenté un bon dressage, même si je n’étais pas du tout dans les conditions idéales avec une cuisse vraiment abîmée pour s’élancer sur un tel cross. Sur le moment, j’étais vraiment content d’avoir pu remplir mon contrat. Finalement, un résultat encore plus satisfaisant était à notre portée. En tant que compétiteur, donc sportif très impliqué, il faut le temps d’accepter. 

Pour 2024, quels sont vos espoirs ?

Pour 2024, j’ambitionne d’obtenir une place dans l’équipe pour Versailles, comme beaucoup d’autres cavaliers français d’ailleurs. Le challenge, c’est d’être en même temps le plus performant et le plus régulier possible sur une saison qui va être somme toute assez courte, avec trois ou quatre épreuves avant l’échéance. En même temps, il va falloir veiller à préserver l’intégrité des chevaux pour que leur forme aille crescendo jusqu’aux JO. Je pense que nous commencerons, a priori, sur un premier galop à Saumur pour le Grand National. 

Le Tricolore et son cheval de tête au terme des Européens, l’an passé.

Le Tricolore et son cheval de tête au terme des Européens, l’an passé.

© HippoFoto



“L’idéal serait de gagner un demi-point par figure”

Que vous apportent les stages organisés par le staff fédéral ? 

Depuis quelques mois, je travaille seul donc j’apprécie de bénéficier d’un œil extérieur averti lors de ces réunions. Ces regroupements me permettent aussi de reprendre assez tôt, plus précocement que d’habitude, puisque généralement je ne recommence vraiment que fin janvier. Le but est logiquement de gagner un peu de temps pour améliorer le travail d’hiver en vue de l’échéance majeure, qui va arriver très vite ! Il s’agit maintenant de progresser sur un détail, puis sur un autre, pour être en mesure de faire peu à peu augmenter les scores, avec un travail de base encore mieux acquis. 

Que pensez-vous pouvoir améliorer ?

Je pense que je peux gagner plus de points sur mon dressage. On n’y est jamais assez bons, même si Aisprit a des points forts, comme ses changements de pied, et qu’il maîtrise tous les mouvements de la reprise. Pourtant, je sais que nous avons quelques soucis de contact, qui peuvent malheureusement nous créer quelques irrégularités au trot. L’objectif est donc d’améliorer, peu à peu, ce petit problème et de gagner par conséquent en qualité de locomotion. Il a naturellement beaucoup de prestance et d’expression, mais pour battre les nations étrangères, il faut être encore meilleurs. L’idéal serait de gagner un demi-point par figure.

Avant Paris, programmez-vous des CCI 5*-L avec Aisprit, qui vous avait offert le treizième rang à Badminton en mai 2023 ?

Cette année, je vais me concentrer sur l’objectif olympique avec Aisprit, donc je ne pense pas l’aligner dans cette catégorie, du moins pas avant Paris. Pourquoi ne pas emmener Caramel à Luhmühlen, comme l’an dernier, mais en visant d’y faire mieux (en juin, le couple finissait vingt-huitième du concours allemand, ndlr) ! Par ailleurs, si jamais je ne suis pas sélectionné en équipe de France pour les JO, j’aimerais aller à Burghley. Nous allons donc vivre une saison dense et intéressante dans tous les cas de figure !    



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