C’est un scénario singulier qu’a connu ce samedi le Grand Prix d’ouverture du CDI-W de Neumünster, qui accueillera demain la neuvième des onze étapes de la ligue d'Europe occidentale de la Coupe du monde de dressage. En effet, si les dix-sept cavaliers ayant fait le voyage tout au Nord de l’Allemagne pour cette épreuve ne constituaient assurément pas le plateau le plus intéressant et compétitif de l’année, loin s’en faut, ils ont offert aux nombreux spectateurs une compétition dans laquelle les écarts ont été très serrés, si bien qu’il était très difficile de prévoir à quelle place chaque couple occuperait au classement avant que les notes finales ne s’affichent. D’ailleurs, moins d’un point de pourcentage sépare le couple vainqueur, formé par Emmelie Scholtens et Indian Rock (73,456%), de Raphael Netz et Great Escape Camelot (72,761%), cinquièmes.

Plus encore, ce ne qu’est qu’avec 0,173 point de pourcentage d’avance sur sa plus proche concurrente que la Néerlandaise, neuvième du Spécial et douzième de la Libre des derniers Européens, s’est imposée. Pour donner un ordre d’idée, le Grand Prix étant jugé sur quatre cent soixante points et, en CDI, par cinq juges, cela constitue une différence de seulement 0,8 unité par juge entre Emmelie Scholtens et sa dauphine, Larissa Pauluis. Ces quelques considérations mathématiques expliquent sans doute pourquoi, alors qu’aucun écart de jugement significatif n’a été enregistré, les juges présents autour du rectangle n’ont pas abouti au même classement. Ainsi, si Clive Halsall et Hans-Christian Matthiesen, placés en E et H, ont bien placé Emmelie Scholtens et Indian Rock en tête, Henning Lehrmann et Ulrike Nivelle, en C et M, ont respectivement attribué la cinquième et la sixième place de leurs classements respectifs au couple Oranje. Le membre équin du duo a, comme toujours montré un excellent abaissement des hanches, se rassemblant même parfois trop au passage et au piaffer, si bien qu’il y perd parfois légèrement la symétrie et le rythme. Très expressif et puissant, il a par ailleurs semblé ne pas toujours utiliser tout à fait assez son dos, notamment dans les lignes de changements de pied.

Très heureuse en sortie de piste, Larissa Pauluis, finalement deuxième, s’est offert un record personnel avec son fidèle Flambeau. Pouvant notamment compter sur un piaffer très actif avec des hanches vraiment abaissées, mais dans lequel le fils d’Ampere semble parfois assez tendu, le couple a été évalué à 73,238%. Le juge néerlandais Maarten van der Heijden, qui officiait en B, le voyait d’ailleurs s’imposer. Deuxièmes de l’étape de la Coupe du monde de Madrid et troisièmes de celle de Bâle, Matthias Alexander Rath et Destacado ont complété le podium du jour avec une moyenne de 73,217%. L’énergique alezan, qui dispose d’une belle locomotion, a semblé avoir progressé au passage et être plus rassemblé dans cet air, mais il a en revanche vraiment manqué d'engagement et de flexion des postérieurs dans les deux premiers piaffers de sa reprise. Avec la très (parfois trop) active Forever Young HRH et un Great Escape Camelot qui a parfois semblé un peu tendu, Patrik Kittel et Raphael Netz ont clos le Top dix avec des scores de 73,130% et 72,761%. Le premier a vu sa complice commettre quelques fautes dans ses postérieurs au passage, mais a notamment obtenu de bonnes notes pour son trot allongé marqué par un geste très expressif des antérieurs ainsi que sa première pirouette serrée et active. L’élève et employé de Jessica von Bredow-Werndl et Benjamin Werndl, quant à lui, a donc dû composer avec une tension palpable chez son hongre, qui a vraisemblablement perdu quelques points au galop en raison, notamment, de la qualité de son allure, et pourrait également vraiment prendre plus de poids sur ses postérieurs au piaffer.

Les résultats
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