Une assemblée générale en mode croisière pour le Stud-book Selle Français

L’assemblée générale du Stud-book du Selle Français s’est tenue jeudi dernier en visioconférence. Sans enjeu électif et dans un contexte de bonne santé globale de la principale association nationale de race dans la filière du cheval de sport, elle n’a guère mobilisé les éleveurs, très peu nombreux à y prendre part. Quoi qu’il en soit, l’association se porte bien.



Le mode d’assemblée générale à distance adopté depuis la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a malheureusement pas favorisé la motivation des éleveurs à suivre le rendez-vous annuel administratif et informatif du Stud-book du Selle Français, jeudi dernier. En effet, il n’y a guère eu qu’une cinquantaine de votants alors que l’association compte 2.381 adhérents. D’ailleurs, ce chiffre est en légère baisse par rapport à l’exercice 2022 (2.494), ce qui s’explique par la fin de l’obligation d’adhésion. Pascal Cadiou, qui préside l’association nationale de race depuis bientôt dix ans, s’est désolé de cette faible participation malgré le confort offert par le mode de tenue de cette assemblée générale, mais il faut croire que la vie associative à bien du mal à mobiliser… L’information n’en demeure pas moins disponible à tous sur le site du Stud-book.

Le rapport d’activité offre un bon état des lieux avec de nombreux éléments chiffrés qui avaient déjà été présentés lors d’un webinaire le 24 mars, toujours disponible en ligne. La bonne santé du Selle Français se mesure aussi aux performances en compétition de ses meilleurs représentant. Ainsi, il domine le dernier classement annuel des stud-books établi par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH) en jumping, grâce notamment aux performances exceptionnelles de Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville), et il pointe à la deuxième place en concours complet. Selon le classement dressé par Hippomundo, fonction des gains accumulés en compétitions internationales, en saut d’obstacles, le Selle Français talonne le leader néerlandais KWPN avec un total de 23.178.677 euros pour ses représentants.

Côté effectif, la tendance à la hausse des naissances de poulains SF se poursuit depuis 2016 pour atteindre 8.659 – un chiffre encore provisoire selon le SIRE, près de 8.900 étant envisageable selon la tendance. En revanche les partisans du Selle Français Originel font grise mine car ces produits ne représentent plus que 6% des naissances. Les éleveurs peuvent s’appuyer sur une jumenterie de plus en plus qualiteuse, 85% des juments saillies bénéficiant d’un des labels du SF. Côté technique de reproduction, l’insémination artificielle de semence congelée (IAC) est la plus prisée (53%), la monte en main devenant très minoritaire (5%). Les concours d’élevage du SF fonctionnent particulièrement bien pour les foals, puisque 4.991 poulains, soit 37% de la génération, ont été caractérisés par des juges. Pour les Trois ans Sport, dont la finale se déroule au salon Equita Lyon, un schéma permettant de concilier la finale nationale, de moins en moins prisée, avec le championnat d’Auvergne-Rhône-Alpes permet de garder une belle vitrine dans le plus grand rassemblement indoor de l’Hexagone.



Valkenswaard avant Lanaken

Dans son rapport moral, qui va au-delà de l’aspect purement chiffré, Pascal Cadiou se félicite de la bonne présence du Selle Français sur la scène internationale avec l’arrivée d’Armand Pette à la vice-présidence de la WBFSH et l’engagement du Selle Français dans le nouveau championnat des stud-books se déroulant à Valkenswaard. Même si les Mondiaux Jeunes Chevaux de Lanaken vont perdurer, c’est ce nouveau championnat qui va désormais être notre objectif. Les retours des cavaliers sont très positifs. Dans le cadre du Printemps des sports équestres, j’ai rencontré la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation. L’an dernier, nous avions déjà œuvré ensemble, ainsi qu’avec la Société hippique française, à travers l’encadrement de nos représentants par Franck Schillewaert. Et nous espérons bien reconduire cette action tripartite”, a expliqué Pascal Cadiou au lendemain de l’assemblée générale. Le rapport moral fait aussi état de travaux autour de la génomique et de l’amélioration du fonctionnement de l’association, le passage des commissions parfois pléthoriques à des groupes de travail plus restreints permettant de gagner en efficacité. Remerciant les différents partenaires privés et institutionnels, le président n’a pas oublié aussi de souligner l’importance des bénévoles, notamment du corps des juges.

Le rapport financier, en adéquation avec les différentes actions, n’a pas suscité de question. Selon le président, le cap donné est bien tenu: Nous avons réussi à restructurer nos finances pour faire remonter le niveau de nos capitaux propres. L’argent que nous donnent les éleveurs est fléché vers des actions qui vont se déployer sur trois ans, donc il nous faut de l’argent d’avance! On peut maintenant envisager l’avenir avec un peu plus d’autonomie, puisque notre budget repose sur 82% de fonds propres. Nous avons encore besoin du soutien du fonds EPERON, du ministère de l’Agriculture et des collectivités territoriales comme la région Normandie, le département de la Manche et la communauté de communes de Saint-Lô. Tout est fait pour accompagner les éleveurs en leur donnant des outils pour réussir”, conclut Pascal Cadiou dont le troisième mandat court jusqu’à 2026.