“Assister à la propagation de ces mensonges me brise vraiment le cœur”, Morgan Barbançon Mestre
Morgan Barbançon Mestre a vécu des jours meilleurs. En début de semaine passée, la cavalière française de dressage avait été condamnée en appel par le Tribunal arbitral du sport à dix-huit mois de suspension pour avoir failli à trois reprises en un an à transmettre ses données de localisation à l’Agence française de lutte contre le dopage. Et depuis vendredi dernier, elle fait l’objet d’accusations très graves de la part d’une ancienne collaboratrice de ses écuries, évoquant sur un blog de prétendus actes de violence envers ses chevaux, et des prétendus actes contraires au droit du travail, voire au droit pénal. Cet après-midi, la cavalière de trente et un ans a pris la parole pour dire sa vérité, estimant vivre un “véritable cauchemar” éveillé.
“Ces derniers jours ont été un véritable cauchemar et j’ai besoin de répondre à toutes ces accusations horribles et fausses qui circulent en ligne. Ceux qui me connaissent savent que les chevaux sont ma vie. L’amour que je leur porte dépasse tout. Cette passion est le moteur de mon existence et de ma vie professionnelle. Toute affirmation selon laquelle je mettrais en péril le bien-être de mes chevaux est tellement absurde que je suis bouleversée à l’idée que quelqu’un puisse même le penser. La gravité de ces accusations horribles, sans fondement, lancées par des personnes qui ne me connaissent même pas, me blesse au cœur. J’ai consacrés les vingt dernières années de ma vie à mes amis les chevaux avec beaucoup d’amour. Toute mon équipe est aujourd’hui dévastée par tout ce qui se passe; le mal-être est énorme.
Les réseaux sociaux ont le pouvoir de rassembler les gens et de favoriser un sentiment de communauté. Jamais je n’aurais pensé être au centre du désastre qu’ils peuvent aussi créer. L’impact de ces mensonges est dévastateur au-delà des mots. Le fait que ces allégations s’appuient sur ma condamnation par le Tribunal arbitral du sport (TAS) est très éloigné de la vérité. Cette condamnation est un lourd fardeau à porter, et je l’ai accepté avec l’espoir de pouvoir repartir de l’avant. La seule vérité à cet égard est que ma condamnation au TAS découle du fait que j’ai omis de modifier ma localisation à trois reprises en l’espace de douze mois, en raison de problèmes que j’ai rencontrés en essayant de rentrer mes données dans un système numérique à cause de retards de vols, de fermetures d’aéroports et du manque d’accès à internet à ces moments-là, ce qui m’a empêchée de mettre à jour ma localisation. C’est cela qui a entraîné une suspension temporaire des compétitions – et non un quelconque acte répréhensible impliquant mes chevaux, mon écurie ou mon équipe.
“Je vous implore de faire preuve d’esprit critique et d’analyse”
Assister à la propagation de ces mensonges me brise vraiment le cœur, les gens partageant et commentant si facilement des choses horribles sans même me connaître, vérifier les faits ou même se poser la question de la réalité de tels faits. Il est vital que chacun recherche la vérité et vérifie les faits avant de s’engager dans des discussions aussi négatives. J’ai toujours cru que le succès avec les chevaux venait de l’amour et du respect. J’ose penser que j’ai pu le démontrer grâce aux nombreux amis à quatre pattes que j’ai formés, avec leurs longues carrières sportives, ainsi que ceux qui ont mérité une paisible retraite chez moi et avec lesquels je partage de merveilleux souvenirs. C’est ce que j’ai toujours cherché à faire. Tous ceux qui savent combien de travail et d’amour sont investis comprennent que cela ne peut se faire sans une équipe solide. Autour de moi, il y a des passionnés qui prennent soin de nos chevaux, leur créant le meilleur environnement possible. C’est tout cela que nous vivons et que nous chérissons tous ensemble et chaque jour.
Je vous implore tous de rechercher la vérité et de faire preuve d’esprit critique et d’analyse avant de partager ou de commenter ces graves dénonciations. Je remercie les nombreuses personnes qui ont fait preuve de soutien et d’attention à mon égard: vous êtes mes points d’ancrage dans cette tempête. Les conséquences de cette affaire vont bien au-delà des fausses déclarations initiales; elles ont un impact énorme sur ma vie quotidienne et celle de mon équipe. J’ai la foi que la vérité prévaudra et sera rétablie pour le bien de mes chevaux et le nôtre. Je ne saurais trop remercier ceux qui me soutiennent, croient en moi et ont confiance en mon intégrité. Cela représente beaucoup pour moi alors que je traverse cette période difficile. Je vous remercie du fond du cœur. Mes chevaux sont ma vie; c’est grâce à eux que je me réveille chaque jour et c’est grâce à eux que je suis ce que je suis.”
Contacté cet après-midi, Jean Morel a assuré que la Fédération française d’équitation n’avait reçu aucun signalement quant aux faits reprochés à Morgan Barbançon Mestre. Le sélectionneur de l’équipe de France de dressage a aussi annoncé que la FFE se porterait partie civile dans la procédure judiciaire intentée par la cavalière à l’encontre de la ou des personnes à l’origine des dénonciations dont elle fait l’objet.
