Ewen China, jeune talent en pleine ascension

Acteur de la première victoire française de l’année sur le circuit des Coupes des nations Juniors en juin à Zuidwolde, Ewen China pourrait bien incarner la relève du saut d’obstacles français. Portrait.



Lors de l'avant-dernière étape du circuit des Coupes des nations Juniors 2024, Ewen China a su se démarquer des autres concurrents, contribuant de manière significative au succès de son équipe par un double sans-faute sur Bacchus d’Ecames (SF, Rock’n Roll Semilly x L’Arc de Triomphe). “Bacchus est vraiment en pleine forme cette saison, mais je n’en attendais pas moins de lui, il est vraiment exceptionnel. Il était débordant d’énergie pour cette Coupe et je me suis dit que c’était le moment. Il fallait que nous remportions cette victoire, et c’est chose faite”, s’est réjoui le cavalier. Cette victoire a permis à l’équipe tricolore, sous la houlette d’Olivier Bost, de récolter les fruits de son labeur et d’aborder plus sereinement les échéances futures. “Dans les Coupes des nations, nous sommes soudés avec l’équipe. Ce sont les épreuves les plus exigeantes, mais elles offrent aussi les plus belles victoires. Cela fait du bien de gagner à seulement un mois des championnats d’Europe, qui représentent l’objectif ultime, tant en équipe qu’en individuel.”



“J’aimerais partir à l’étranger et apprendre auprès des meilleurs”

Pour atteindre ses objectifs, Ewen China compte principalement sur Bacchus d’Ecames, le hongre de quatorze ans qui l’accompagne depuis trois ans.

Pour atteindre ses objectifs, Ewen China compte principalement sur Bacchus d’Ecames, le hongre de quatorze ans qui l’accompagne depuis trois ans.

© Agence Ecary

Originaire d’Aix-en-Provence, Ewen China a débuté sa carrière sur la scène internationale en 2019 dans des épreuves Poneys, sous les conseils d’Éric Muhr. “Pour moi, il est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur coach du Sud”, déclare le cavalier. Vite lassé par cette catégorie, il se tourne rapidement vers les chevaux. “Éric Muhr et Robin, son fils, m’ont trouvé Bacchus, ancienne propriété de Sarah Benatar. C’était une super opportunité de pouvoir monter un tel cheval”, explique-t-il. Depuis 2021, le cavalier de dix-sept ans affiche une belle progression, ayant ravi quatre podiums au cours des cinq derniers mois, dont trois victoires en mai. Il s’aventure principalement dans des épreuves à 1,35m et 1,40m, bien qu’il ait déjà effectué ses débuts à 1,45m lors de CSI 2* et 3*. Si l’an dernier, une blessure de Bacchus lors d’un stage de préparation l’avait empêché de prendre part aux championnats d’Europe Juniors pour lesquels il avait été sélectionné, le cavalier ne perd pas de vue son objectif et fait de l’édition 2024 une priorité. 
Établi depuis quelque temps en Normandie, Ewen est passé par les écuries de Teddy Thellier avant de rejoindre en décembre dernier le prestigieux Pôle international du cheval Longines, à Deauville, où il poursuit sa formation sous le regard avisé de Robert Breul. “J’ai la chance de l’avoir comme entraîneur, il a de l’expérience, il a concouru dans de grandes épreuves et c’est un véritable plaisir de travailler avec lui”, reconnaît-il. Le jeune homme bénéficie également des conseils de son chef d’équipe, Olivier Bost. “Je suis venu à Deauville, car les conditions de vie pour les chevaux y sont plus agréables, les compétitions y sont fréquentes et c’est vraiment ancré dans la culture de la région.” Rythmée par le cheval, sa vie se partage entre l’écurie et un enseignement scolaire qu’il poursuit en parallèle via Centre national d’enseignement à distance (CNED) dans le but d’obtenir son bac, un diplôme que ses parents estiment nécessaire avant de se consacrer entièrement à sa passion. 

Pour l’avenir, Ewen nourrit de grandes ambitions : “J’aimerais partir à l’étranger, notamment en Suède, chez un cavalier renommé pour apprendre auprès des meilleurs” et “participer aux épreuves Jeunes Cavaliers avec Bacchus et De la Folie, même si cela nécessitera plus de travail et de précision”, affirme-t-il. Actuellement, le cavalier compte sur trois montures pour lui permettre d’atteindre ses objectifs: De la Folie (SF, Nabab de Rêve x Voltaire), qui a pris part à ses premières épreuves comptant pour le classement mondial à 1,45 m lors du CSI 3* de Valencia, Horizon d’Ivraie (SF, Windows vh Costersveld x Quartz Adelheid), cheval de sept ans et ancienne propriété d’Aurélien Leroy, ainsi que Bacchus d’Ecames, treize ans, son cheval de tête et partenaire de Coupes des nations. “Bacchus est un excellent cheval. Il est très classique et fiable,” commente le Français.



“Les contacts sont la clé de l’évolution d’un cavalier”

S’il y a six ans, Ewen China et sa famille étaient encore novices dans le milieu équestre, le cavalier est rapidement parvenu à s’y faire une place. Par le biais de rencontres et d’opportunités, il a su saisir et mettre en place un réseau efficace. “Les contacts sont la clé de l’évolution d’un cavalier. Je pense qu’aujourd’hui, il faut prendre les étapes une par une et saisir les opportunités qui se présentent à nous, que ce soit par la fédération ou par les propriétaires qui peuvent nous confier des chevaux”. Dans un milieu aussi compétitif et concurrentiel que l’équitation de haut niveau, chaque cavalier doit trouver le système qui lui permettra de se démarquer. “Je me concentre beaucoup sur la discipline, car il n’y a aucun champion aujourd’hui qui n’en a pas. On est obligé de mettre en place une routine et une équipe qui nous soutient. Pour cela, j’ai la chance d’avoir mes parents qui m’aident tous les jours.”

Cependant, les acteurs de la discipline font face à une problématique récurrente : trouver des chevaux aptes à sauter de telles hauteurs. Une limite d’autant plus contraignante pour les jeunes cavaliers. “Le chemin est encore long avant que nous espérions prendre la relève des meilleurs cavaliers français, nous sommes souvent confrontés à la difficulté de trouver des chevaux capables de nous mener vers les plus grosses épreuves. J’en discutais avec Jack Coulon Gateau qui n’a qu’un seul cheval, tout comme pour Nohlan Vallat : nous ne sommes pas les personnes les plus fortunées du pays donc nous cherchons toujours des chevaux”, explique Ewen China. Bien que les jeunes cavaliers français aient encore besoin de s’aguerrir pour rivaliser durablement avec les nations les plus fortes, comme la Grande-Bretagne et l’Irlande, il semble que tous soient déterminés à faire briller leur équipe, pour peu qu’ils trouvent les compagnons équins qui leur offriront la chance de s’élever.



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