Les sélectionnés olympiques de Paris 2024 en quelques chiffres

Les épreuves de saut d’obstacles des Jeux olympiques de Paris 2024 débuteront dans un peu plus d’une semaine, le 1er août exactement. Alors que la plupart des meilleurs cavaliers de la planète avaient fait de cet événement leur grand objectif, ce que montre d’ailleurs la proportion d’athlètes du Top vingt mondial qui seront présents à Versailles, GRANDPRIX vous propose de découvrir quelques statistiques sur les quatre-vingt-quinze concurrents qui ont finalement été sélectionnés. Les championnats majeurs, et les JO a fortiori, étant aussi l’occasion de faire le point sur les meilleurs chevaux de la planète, nous avons également passé en revue les stud-books, les étalons, ou encore les lignées mâles les plus représentées parmi eux.



Le 1er août, soixante couples représentant vingt nations s’élanceront dans l’épreuve qualificative par équipes des Jeux olympiques de saut d’obstacles. Cependant, comme chaque pays a pu nommer, en plus de ses trois titulaires, un couple remplaçant, mais aussi parce que quinze duos concourront uniquement en individuel, GRANDPRIX a établi ses statistiques en prenant en compte quatre-vingt-quinze paires, listées dans les engagements définitifs publiés par la Fédération équestre internationale. Si les Jeux de Paris seront les premiers à accueillir autant d’athlètes féminines que masculins, en saut d’obstacles, il y encore du travail avant d’atteindre la parité! Ainsi, les femmes représentent 18,95% des sélectionnés dans cette discipline, et pas moins de douze équipes, dont la France ou encore la Belgique, la Grande-Bretagne et la Suisse, n’en comptent aucune dans leurs rangs. À l’inverse, l’Australie est la seule nation ayant sélectionné quatre athlètes féminines, à savoir Thaisa Erwin, Hilary Scott, Edwina Tops-Alexander et Amber Fuller, pour l’heure désignée remplaçante. L’escouade canadienne, elle, est à 75% féminine grâce à la présence d’Erynn Ballard, Amy Millar et Tiffany Foster, désignée remplaçante, tandis que celle d’Israël l’est à 50%. Elle mise notamment sur Ashlee Bond et Isabella Russekoff, elle aussi remplaçante. Notons par ailleurs que Jana Wargers, Kim Emmen et Malin Baryard-Johnsson, qui sont respectivement les seules femmes présentes dans les équipes allemande, néerlandaise et suédoise, sont pour l’heure également désignées remplaçantes. 



Rolf-Göran Bengtsson et Pius Schwizer en doyens

Une autre donnée classique et intéressante à analyser dans tous les sports est l’âge des concurrents. Bien sûr, les disciplines équestres sont connues pour faire partie de celles qui permettent aux athlètes de concourir le plus longtemps, et le saut d’obstacles ne déroge pas à la règle. Ainsi, deux athlètes nés en 1962 seront normalement au départ des épreuves de jumping: Rolf-Göran Bengtsson, tout d’abord, dont une récente interview est à retrouver ici, a fêté ses soixante-deux ans le 2 juin, tandis que Pius Schwizer atteindra cet âge-là le 13 août. En comparaison, le doyen de la délégation olympique française, tous sports confondus, aura quarante-huit ans à Paris. Il s’agit d’ailleurs de… Karim Laghouag, sélectionné en concours complet avec Triton Fontaine. Aux JO de Tokyo, les plus vieux athlètes - toutes nations et disciplines confondues - étaient aussi des cavaliers, puisqu’il s’agissait des Australiens Mary Hanna et Andrew Hoy, respectivement engagés en dressage et complet à soixante-six et soixante-deux ans.

Pour en revenir aux concurrents sélectionnés pour les Jeux olympiques de Paris 2024 en saut d’obstacles, ils ont ou auront en moyenne trente-neuf ans cette année. Les deux plus jeunes athlètes engagés font partie de l’équipe émiratie. Il s’agit d’Omar Abdoul Aziz al-Marzouqi, né en 2003 et donc âgé de vingt et un ans, ainsi que d’Ali Hamad al-Kirbi, qui est né en 2001 et a vingt-trois ans. Assez logiquement, le collectif émirati est celui avec la moyenne d’âge la plus faible, celle-ci s’élevant à trente ans en 2024 au sein du quatuor. Au total, onze pays ont sélectionné une équipe avec une moyenne d’âge inférieure à quarante ans en 2024 (voir graphique ci-dessous). Côté français, les quatre cavaliers ont ou auront, en moyenne, quarante-quatre ans cette année. En effet, Julien Épaillard fêtera ses quarante-sept ans ce 24 juillet, Kevin Staut en aura quarante-quatre en novembre, Simon Delestre a fêté son quarante-troisième anniversaire le 21 juin et Olivier Perreau son trente-huitième le surlendemain. L’équipe de Suède, qui fait partie des très grandes favorites de ce Jeux olympiques et dont les membres passeront par le Club hippique de Versailles avant d’intégrer les écuries olympiques, est celle où la moyenne d’âge est la plus élevée. Rolf-Göran Bengtsson ayant donc soixante-deux ans, Peder Fredricson, cinquante-deux, Malin Baryard-Johnsson, quarante-neuf, et le numéro un mondial Henrik von Eckermann, quarante-trois, cette moyenne s’élève à cinquante et un ans et demi.



La moitié des sélectionnés n'ont jamais participé aux Jeux olympiques

Le quatuor suédois est aussi celui qui dispose du plus d’expérience olympique, avec une moyenne de 4,25 JO déjà disputés par cavalier. Rolf et Malin vivront leur sixième sélection à Paris, Peder, sa cinquième, et Henrik, sa quatrième. À l’inverse, trois nations envoient à Versailles un quatuor n’ayant aucune expérience olympique: l’Autriche, les Émirats Arabes Unis et la Pologne. Au total, comme les membres de ces quatuors et en les comptant, quarante-huit sélectionnés, soit 50,5% des quatre-vingt-quinze concurrents présents dans les engagements définitifs, n’ont participé à aucune édition des Jeux olympiques avant ceux-ci. Rodrigo Pessoa, lui, est le plus capé de tous les sélectionnés. Le cavalier de Major Tom (ex- Nielsdaka van de Rhamdia Hoeve) a déjà participé aux JO à sept reprises, a été sacré champion olympique en 2004 avec Baloubet du Rouet et a également récolté deux médailles de bronze collectives avec le Brésil en 1996 et 2000. Enfin, si le classement mondial Longines des cavaliers fait parfois débat quant à sa capacité à réellement refléter le niveau de performances des athlètes, il semble très intéressant d’énoncer ici le fait que l’ensemble des cavaliers du Top vingt actuel seront présents à Versailles, à l’exception de l’Irlandais Conor Swail, quinzième de cette hiérarchie. Cela semble bien être une preuve que les Jeux olympiques restent le Graal pour les cavaliers de jumping! Par ailleurs, lorsque l’on calcule la moyenne des rangs au classement mondial des quatre sélectionnés de chaque équipe, ce sont les États-Unis, la France et l’Irlande qui se distinguent (voir graphique ci-dessous). Le Stars And Stripes pourra notamment compter sur les numéros six et quinze mondiaux, Kent Farrington et McLain Ward, tandis que les Bleus compteront dans leurs rangs les cinquième et septième meilleurs cavaliers mondiaux, Julien Épaillard et Simon Delestre. Du côté de l’île d’Émeraude, Daniel Coyle et Shane Sweetnam, tous deux sélectionnés, pointent aux onze et douzième rangs de cette même hiérarchie planétaire.



Trois chevaux de dix-huit ans, mais aucun de neuf ans

Après les cavaliers, place aux chevaux. Comme souvent, les hongres seront plus que majoritaires à Paris, puisqu’ils représentent 63,16% des équidés sélectionnés. Aux Mondiaux de Herning, en 2022, déjà, ils représentaient 60% des montures au départ. Cette année, en plus de ces soixante chevaux castrés, ce sont dix-sept entiers et dix-huit juments qui ont été sélectionnés. L’âge médian des équidés engagés s’élève à douze ans, comme à Herning en 2022, alors qu’aux championnats d’Europe de Milan, l’an passé, il était de onze ans. Plus précisément, on retrouve dix-huit chevaux nés en 2012 sur la liste des engagés pour Versailles, mais aussi vingt et un nés en 2013. 

De manière intéressante, s’il est autorisé de participer aux Jeux olympiques avec une monture de neuf ans, à Paris, les plus jeunes chevaux au départ en auront dix, ce qui semble logique compte tenu de l’exigence que présentent généralement les parcours olympiques. De l’autre côté de la pyramide des âges, les doyens de ces JO sont trois chevaux de dix-huit ans: Quel Homme de Hus, le vice-champion du monde individuel de Herning de Jérôme Guéry, Catch Me Not S, troisième de la dernière finale de la Coupe du monde Longines avec Peder Fredricson, ainsi que Saxo de la Cour, remplaçant de l’équipe du Japon avec Mike Kawai, qui occupait déjà ce rôle à Tokyo. Par ailleurs, Rokfeller de Plévile*Bois Margot, dix-neuf ans, était inscrit sur la liste des engagements définitifs en tant que cheval remplaçant de l’équipe d’Espagne. Cependant, étant donné qu’Armando Trapote et Tornado VS ont finalement intégré la sélection, le Selle Français, partenaire d’Eduardo Alvarez Aznar, ne fait vraisemblablement plus partie du quatuor ibérique. 



Douze représentants pour le stud-book Selle Français

Du côté des stud-books, comme à Herning et Milan, c’est le BWP qui domine à Versailles avec 18,95% des sélectionnés lui appartenant. Viennent ensuite le KWPN, auquel sont inscrits 15,79 % des sélectionnés, et le Selle Français, avec 12,63% des engagés. On notera d’ailleurs que l’équipe de France compte sur trois chevaux du stud-book hexagonal: Dubaï du Cèdre, GL Events Dorai d’Aiguilly et Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie. Au total, ce sont douze Selle Français qui ont été sélectionnés pour Paris 2024. Il y en avait eu autant au départ des Jeux de Tokyo il y a trois ans, mais beaucoup moins aux Européens de Milan, où l’on n’avait dénombré que cinq Selle Français engagés... dont deux sur le podium individuel! Les registres allemands du Holsteiner et du Westphalien - les trois montures titulaires de l’escouade germanique sont inscrits à ce dernier - complètent le Top cinq des stud-books les plus représentés lors de ces Jeux olympiques en jumping, avec respectivement 9,47 % et 8,42% des sélectionnés. 

Bien sûr, les JO sont aussi l’occasion d’observer quels sires prédominent dans les ascendances des meilleurs chevaux de la planète. Au total, les sélectionnés sont issus de soixante-quatorze pères différents! Comme à Milan l’an passé, c’est Toulon, l’ancien complice du regretté Hubert Bourdy, qui est le plus représenté, mais comme à Milan aussi, il n’a que quatre descendants directs sélectionnés, et il ne se démarque, de fait, pas vraiment de ses concurrents. En effet, cinq grands reproducteurs le suivent avec trois produits inscrits chacun. Il s’agit des numéros un et deux mondiaux au classement 2023 des pères de performeurs internationaux de la Fédération de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH), Diamant de Semilly et Chacco-Blue, mais aussi de Cardento, Eldorado van de Zeshoek et Kannan. À noter que ces trois sires-là, comme Toulon, font aussi partie du Top dix du dernier classement annuel de la WBFSH. 



Almé et Cor de la Bryère toujours au rendez-vous

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© Dirk Caremans / Hippo Foto

Si aucun père ne se démarque donc particulièrement, du côté des lignées mâles auxquels appartiennent ces géniteurs, comme lors des deux précédents grands championnats extérieurs disputés, ce sont toujours les chefs de race Almé et Cor de la Bryère qui se distinguent. Cette fois, c’est le premier cité qui devance l’autre de peu, 26,32 % des sélectionnés ayant un père provenant de la lignée du fils d’Ibrahim, et 24,21% un géniteur issu en voie mâle de celui que les Allemands surnomment le “Don de Dieu”. Plus précisément, parmi les vingt-cinq chevaux sélectionnés issus de la lignée mâle d’Almé, vingt et un proviennent de la lignée d’étalons fondée par Jalisco B, et seize de celle de Quidam de Revel, que l’on serait donc tenté de considérer désormais comme un chef de race lui-même. Après les lignées des deux Selle Français viennent, au classement des plus représentées, celle du Holsteiner Capitol I et d’un autre sire hexagonal, Le Tot de Semilly, 10,53% équidés choisis pour Paris 2024 provenant de chacune d’entre elles. À noter que neuf des dix montures sélectionnées pour ces Jeux qui proviennent de la lignée de Le Tot de Semilly sont même issues de celle forgée par son regretté fils Diamant de Semilly, présent trois fois en tant que père, et six en tant que grand-père paternel.

Enfin, en ce qui concerne les pères des mères des chevaux engagés, comme du côté des pères, aucun étalon ne se démarque. D’ailleurs, on compte quatre-vingt-trois grands-mères maternels différents, et deux étalons seulement occupent ce rôle dans plus de deux pedigrees: Kannan, d’abord, est le père de la mère de quatre chevaux sélectionnés pour ces Jeux, tandis que Toulon est le grand-père maternel de trois sujets. Côté lignées mâles, là encore, Cor de la Bryère et Almé tiennent la corde, puisque ce sont respectivement 21,05% et 17,89% des pères des mères des engagés qui sont issus de ces deux chefs de race en voie mâle. À noter par ailleurs que chez les Selle Français Viking d’la Rousserie et Vagabon des Forêts, engagé avec le Syrien Amre Hamcho, on retrouve respectivement Apache d’Adriers et Richebourg en tant que grand-père maternel, soit deux étalons issus en voie mâle de Double Espoir, qui était un fils d’Ibrahim, donc un demi-frère paternel d’Almé.

La liste de tous les couples sélectionnés en jumping pour les JO de Paris 2024 est disponible ici



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