La Grande-Bretagne fait pleuvoir les records olympiques et les Bleus sont bien lancés aux JO
La Grande-Bretagne a connu un départ fulgurant dans le premier test des Jeux olympiques de Paris 2024, en concours complet. Après une journée complète de dressage, le trio venu d’outre-Manche a pris le large en individuel comme par équipes en battant deux records dans les jardins du château de Versailles. À domicile, les Bleus ont été au rendez-vous et sont sur le podium (très) provisoire.
Qui de mieux que trois Britanniques pour défier une météo typiquement anglaise? Aujourd’hui à Versailles, le trio de sujets du roi Charles III a non seulement été à l’aise, mais a a également battu des records dans la toute première épreuve équestre des Jeux olympiques de Paris 2024, le dressage du concours complet.
Il y a d’abord eu deux performances historiques sur le plan individuel. À l’issue d’une reprise à la fluidité remarquable sur London 52, la médaillée d’or par équipes des JO de Tokyo 2021 Laura Collet a abaissé le record olympique, jusqu’alors détenu par David O’Connor. En 2000 à Sydney, l’Américain avait quitté le rectangle avec 19,3 points sur Custom Made. “J’ai adoré chaque seconde”, s’est réjouie la représentante de l’Union Jack. Mais Laura Collett n’a pas été la seule à passer en dessous de cette barre symbolique, puisque l’Allemand Michael Jung et son excellent Chipmunk, grands malheureux des derniers Jeux en raison d’une faute sur un obstacle frangible, poursuivront la compétition avec 17,8 points.
S’il n’est pas allé en deçà des 19,3 points, le Chinois Alex Hua Tian a tout de même réussi une reprise remarquée, qui lui a valu l’excellent score de 22 points de pénalité avec Jilsonne van Bareelhof. L’Australien Christopher Burton et Shadow Man ont obtenu le même score et sont donc à égalité au troisième rang du classement individuel. Pour le représentant de l’Océanie, il s’agit d’une performance notable, celui-ci étant revenu au complet après presque trois ans éloigné de la discipline. Le Suisse Felix Vogg occupe pour l’heure la cinquième place avec 22,1 points et la Britannique Rosalind Canter est plutôt en bonne voie dans sa course à un nouveau sacre, après avoir décroché le titre mondial en 2018 sur le regretté All Star B puis l’or Européen avec Lordships Graffalo l’an passé. La Britannique est pour le moment sixième avec 23,4 points.
Grâce au record individuel de Laura Collett, à la très bonne note de Rosalind Canter, ainsi qu’à la onzième place de Tom McEwen, couronné par équipes à Tokyo, sur JL Dublin, les Britanniques ont donc aussi marqué l’histoire sur le plan collectif. Tous trois cumulent en effet 66,7 points, le score le plus bas jamais obtenu aux JO, alors même que depuis 2021, il n’y a plus de score effacé. L’Australie était pour l’heure la nation détentrice de ce record avec 68,6 points aux Jeux de Pékin en 2008.
Pour défendre l’or par équipes qu’ils ont remporté à Tokyo il y a trois ans, les Britanniques ont ce soir 7,4 points de pénalité d’avance sur l'Allemagne, deuxième avec 74,1 points, tandis qu’avec 81,2 points, l'équipe de France devance de peu la Nouvelle-Zélande, quatrième avec 83 points.
Émotions en cascade pour les Bleus de Thierry Touzaint
La journée a été riche en émotions pour le clan tricolore, avec une entame encourageante signée Karim Laghouag et son fidèle Triton Fontaine. Récoltant 29,6 points, tous deux ont obtenu leur meilleur score en championnat. Ayant contribué à la médaille de bronze décroché par le Coq en 2021 à Tokyo, ils ont montré une sérénité notable.
La séquence émotion du jour a été la fin de reprise de Stéphane Landois, auteur d’une prestation magnifique et empreinte d’harmonie sur Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs. Après avoir félicité chaleureusement son complice, le jeune trentenaire a envoyé un baiser dans le ciel, en hommage à son amie regrettée, Thaïs Meheust, ancienne cavalière du gris et disparue tragiquement en 2019. Le temps d’un instant, un frisson a traversé le stade éphémère et cette image restera à n’en pas douter l’une des plus fortes des épreuves équestres olympiques. Les larmes aux yeux, Stéphane Landois s’est dit “extrêmement ému” après sa reprise. Ce qu’il ignorait alors, c’est que de très nombreux (télé)spectateurs l’ont été jusqu’aux larmes face à son hommage. Le duo prendra le départ du cross en pointant à la sixième place individuelle, en embuscade pour les médailles.
La fin de journée des Bleus a été quelque peu frustrante, Nicolas Touzaint ayant quitté le rectangle avec un score en deçà de ses espérances. Présentant pour la toute première fois en championnat Diabolo Menthe, l’Angevin a hérité du score de 27,2 points, alors qu’il visait plutôt un total proche des 25 points, ce qui lui vaut le dix-septième rang individuel. Son gris a montré quelques signes de tension, notamment dans les changements de pied. “Il était un peu tendu et je n'ai pas réussi à rectifier le tir”, a notamment analysé le champion olympique par équipes d’Athènes, en 2004. Nul doute qu’après une première journée aux tribunes pas assez garnies, Nicolas Touzaint aura à cœur de faire vibrer les 40 000 spectateurs annoncés pour le test de fond.
Demain dès 10h30, le cross sera à n’en pas douter déterminant, les scores étant très serrés avec seulement 8,2 points de pénalité séparant les dix premiers et seulement 11,6 points séparant les vingt meilleurs. Imaginé par Pierre Le Goupil, le test long de 5,149 kilomètres devrait donc rebattre les cartes, d’autant que les conditions avantageront les couples rapides et à l’aise sur des terrains plus lourds, ayant subi une journée complète de pluie. “Chaque obstacle est très bien construit et la piste de galop est très belle. J’ai vraiment hâte d'être à demain et je trouve que la pluie a été bénéfique pour le sol”, rassure le double champion olympique individuel – en quête d’un troisième titre historique –, Michael Jung. Comme aujourd’hui, sa compatriote Julia Krajewski, championne olympique en individuel à Tokyo, aura la lourde tâche d’ouvrir la marche avec Nickel 21.