“Je trouve le site de Versailles absolument merveilleux et magnifique, ce qui est quand même important. Globalement, il me semble que la majorité des cavaliers ont obtenu des notes correspondant à leurs standards internationaux; nous n’avons vu ni contre-performance énorme, ni record particulier. Cela confirme le fait que le site était vraisemblablement très bien adapté à la compétition. Quelques chevaux se sont tout de même montrés très impressionnés par l’environnement, mais cela arrive lors de toutes les grandes compétitions.

J’ai trouvé le jugement assez cohérent, et il n’y a pas eu de gros écart de notes entre les juges. J’ai remarqué un tel phénomène une seule fois, pour la Suédoise Juliette Ramel, qui avait obtenu seulement 68% des points de la part de Magnus Ringmark, le juge suédois justement, alors que tous les autres lui avaient donné une moyenne d’environ 71%. Finalement, cela a été rectifié, donc peut-être qu’il y avait eu une erreur de saisie des notes, ou alors, qu’il avait sanctionné quelque chose qui n’était pas justifié. En ce qui concerne les autres concurrents, les écarts de deux points et demi ou trois points de pourcentage que l’on a parfois pu constater étaient tout à fait justifiés, c’est-à-dire que souvent, on les a observés entres les juges des grands côtés et ceux des petits. Personnellement, je suis en revanche en désaccord avec le jugement de la prestation d’Adrienne Lyle et Helix. Elle a présenté la plupart de ses figures avec un contact agressif et le cheval était trop serré dans son attitude. C’était peut-être la seule façon pour elle d’aller au bout de sa reprise car son cheval semblait très chaud, mais ce n’est pour autant pas ce que l’on veut voir, et j’estime que cela aurait dû être plus sanctionné, étant donné qu’elle est sortie avec 72,593% des points. D’ailleurs, les Américains sont les grands perdants de cette journée, entre la prestation d’Adrienne Lyle et l’élimination de Marcus Orlob, qui a joué de malchance puisque sa jument s’est légèrement blessée à un membre, vraisemblablement à son entrée en piste.

Du côté des favorites aux médailles individuelles, j’ai trouvé que la reprise de Nanna Skodborg Merrald et Blue Hors Zepter était très fidèle aux prestations que peut livrer cette cavalière. Tout était très perfectionné, il n’y a pas une foulée qui lui échappe et le cheval est toujours parfaitement dans les aides. Elle contrôle également très bien l’énergie de son partenaire et globalement, j’ai trouvé sa reprise très bien montée, avec beaucoup de précision. Je pense donc que c’est complètement normal qu’elle ait obtenu la meilleure note de la journée. Hermès, le cheval de Dinja van Liere, présente quant à lui énormément de qualités pour le travail au piaffer et au passage, où il prend vraiment des points, et tout le reste est également impeccable.

La prestation de Corentin Pottier est un petit peu décevante, puisqu’il a obtenu un score (70,683%) un petit peu inférieur à ce que l’on espérait et ce dont il est capable. Il a une équitation très plaisante et son cheval, présenté dans une belle attitude, n’a pas d’impasse technique, mais il manque un peu de brillant et d’expressivité. Il était donc ‘contraint’ au sans-faute pour obtenir une belle moyenne, et là, il a commis des fautes dans les deux lignes de changements de pied. S’il avait obtenu une moyenne de 73%, comme il peut le faire, il aurait éventuellement pu se qualifier pour la Libre, mais là, c’est terminé. D’un point de vue statistique, on note que quinze des trente couples passés aujourd’hui ont dépassé les 70%, et cinq, les 75%. 

Je trouve assez sympa qu’un Brésilien et un Coréen aient atteint les 70%, car ce sont des pays que l’on voit moins souvent. Comme toujours, j’ai repéré quelques petites pépites, c’est-à-dire des couples un peu moins connus et un peu moins bien notés, mais qui ont présenté de vrais points forts. L’Irlandaise Abigail Lyle et Giraldo ont, par exemple, livré de très beaux changements de pied vraiment montants. La Finlandaise Emma Kanerva et Greek Air se sont également montrés très à l’aise dans le travail des airs relevés, et j’ai trouvé aussi que la Moldave Alisa Glinka, par exemple, avait livré une présentation pas encore assez aboutie, mais de très belles pirouettes en compagnie d’Abercrombie. Cela montre bien qu’il faut regarder tous les concurrents, car on peut voir de très belles choses chez tout le monde.”