Comment expliquez-vous que Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie n’ait pas été accepté pendant la réinspection de la visite vétérinaire des Jeux olympiques de Paris 2024?

Le premier diagnostic est un hématome au niveau d’un pied. Monté sur du sol mou, il est impossible de déceler quoi que ce soit dans sa locomotion, il n’y avait rien d’alarmant. Dès qu’il est sur un sol assez dur, il y a certainement des vibrations, mais le corps médical sera plus à même de s’exprimer à ce sujet. Depuis ce matin, nous avons essayé de faire une petite suppression d’appui pour éviter que l’hématome ne le gêne sur le sol dur. Cela n’a pas été suffisant, voilà où nous en sommes.

N’avez-vous rien vu venir ces derniers jours?

Non, nous avons peut-être eu un doute hier sur la piste de galop, il s’est peut-être touché un peu, comme les chevaux le font au travail. Honnêtement, dans le contrôle que nous avons effectué hier soir et ce matin, nous n’avions rien décelé. L’un des glomes est un peu rose. C’est la seule conclusion que nous ayons pour le moment. 

Que ressentez-vous quelques minutes après l’annonce?

Cela va de soi, je suis très déçu. Je n’ai même pas de mots, c’est un sentiment horrible. Pour l’instant, c’est très dur.

Allez-vous devenir le premier supporter de vos coéquipiers?

Je suis là pour les soutenir et essayer de faire le maximum avec ce nouveau rôle, afin que l’équipe puisse donner le meilleur d’elle-même. […] J’essaierai de les aider à la détente, où tout se joue souvent sur des détails. Je vais tenter d’être disponible pour eux s’ils ont besoin de quelque information que ce soit.

“Mon rôle d’athlète est d’accepter les décisions, que je les trouve justes ou non”

Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie a déjà été blessé à plusieurs reprises. Sa santé est manifestement fragile. Comme l’a fait Ben Maher, qui est venu avec Point Break et Dallas Vegas Batilly, et qui a fini par changer son plan et décidé de monter la seconde, le fait d’amener Beau de Laubry aurait-il pu être une option?

Si nous avions passé la visite vétérinaire ce matin, une substitution n’aurait pas été possible de toute façon. En ce qui concerne Viking, sa carrière a été parsemée de différents incidents, mais jamais quelque chose comme aujourd’hui. À chaque fois, les lésions ont été très claires et des examens IRM ont été faits sur celles-ci. Nous ne savons pas ce qui peut être trouvé, mais l’irrégularité d’aujourd’hui ne correspond absolument pas aux pathologies qu’il a connues par le passé. Cela n’a rien à voir, et nous n’avons d’ailleurs jamais caché qu’il avait eu des blessures. Il s’agissait davantage d’accidents, ce qui ne semble pas être le cas cette fois-ci. Les lésions remontent à trois et deux ans, et il n’a jamais eu de souci depuis. Dès le début de la saison Henk (Nooren, sélectionneur national, ndlr) a insisté pour que le cheval s’élance sur au moins six parcours par mois. Si le moindre incident physique devait arriver, l’idée était qu’il ne se produise pas au moment le plus crucial. Hélas, ce fut finalement le cas aujourd’hui. Cela a été réfléchi, et Viking a été mis en situation pour prouver qu’il pouvait tenir.

Contrairement au Mexicain Andres Azcarraga, dont le cheval Contendros 2 a lui aussi été refusé à la réinspection avant le vôtre, vous n’avez pas essayé de plaider votre cause. Pourquoi?
D’une part, cela n’a rien changé pour le Mexicain. D’autre part, j’ai appris depuis quelque temps à ne plus batailler contre les juges de manière générale (en début d’année, le Normand et la cavalière Norvégienne Marie Valdar Longem se sont tous deux accusés de violences conjugales et Kevin Staut a été relaxé, ndlr). Le jury est là pour prendre les bonnes décisions et mon rôle d’athlète est de les accepter, que je les trouve justes ou non. 

Envisagez-vous de présenter Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie à la visite vétérinaire qui précèdera les épreuves individuelles?

Le chemin est encore long. Ce qui m’arrive est soudain et ne date que de ce matin, lors la première visite. Quand je l’avais monté, il n’avait aucun problème et nous devons maintenant savoir exactement ce qu’il a. Il faudra aussi voir comment les autres chevaux se comportent. Énormément de paramètres entrent en ligne de compte, et la prochaine visite est dans quatre jours. Pour l’instant, je vais essayer de digérer cela et de prévenir les propriétaires. Cela emmène beaucoup de gens avec moi, ce dont on ne se rend pas forcément compte. Il faut que je m’explique avec mon équipe et les personnes qui entourent le cheval. Le sport reprendra ses droits dès demain, mais j’ai beaucoup d’autres choses en tête aujourd’hui.