''Fier et heureux de travailler aux côtés de la Colombie'', Jean-Marc Nicolas
Dimanche dernier, Jean-Marc Nicolas, chef d'équipe de la Colombie, achevait les Jeux équestres mondiaux de Tryon par une quinzième place par équipes, et une bonne cinquième place individuelle de Carlos Enrique Lopez Lizarazo et Admara, couple leader de son quatuor. L'ancien membre de l'équipe de France a dressé le bilan de l'échéance.
GrandPrix-Replay : Vous êtes chef d'équipe de la Colombie depuis quelques mois. Espériez-vous un meilleur classement final qu'une quinzième place par équipes?
Jean-Marc Nicolas : C’était difficile d’espérer mieux placé pour le moment. Tactiquement, j’avais mis mes deux meilleurs cartouches -Carlos Lopez et Juan Manuel Gallego- le premier jour. Carlos a été en tête de la chasse pendant quatre heures, et l’équipe aussi. Nous avons pu faire rêver un peu la Colombie, et nous aussi, nous commencions à y croire un peu, forcément! Les deux autres cavaliers n’ont pas démérité puisqu’ils ont n'ont écopé que de quatre points. L'un d'eux, Fernando Cardenas, que je connaissais seulement par voies de télécommunications puisqu'il est installé aux États-Unis, n’avait jamais sauté une épreuve d’une telle intensité, d’une telle force. J’avais pu venir le voir il y a trois mois, ici à Tryon, et il avait terminé deuxième du Grand Prix. Sur un cheval qui avait 1,50 ou 1,55 mètres de potentiel! Ce dernier et René Lopez ont fait un travail extraordinaire. Je suis tellement heureux et fier d’être avec eux. Se qualifier pour les Jeux olympiques va être difficile. Malheureusement, nous ne pouvons pas aller à Barcelone parce que nous n'avons pas sauté de Coupe des Nations cette année. Sinon, nous aurions pu y aller car nous sommes deuxièmes des équipes sud-américaines. Notre objectif est d’être dans les trois meilleurs, après les américains, aux Jeux panaméricains de Lima en septembre 2019.
GPR : Cet objectif de qualification olympique vous semble-t-il jouable ?
J-M.N. : Tout à fait! J’ai de la chance de récupérer Dayro Arroyave, qui est un cavalier très talentueux. Tous ces cavaliers, d'autant plus grâce à la cinquième place de Carlos, sont archi-motivés. Pour cela, nous allons déjà courir, au mois de février, trois Coupes des nations aux États-Unis, à Wellington, Ocala et Vancouver. La qualification est difficile, mais c'est jouable!
GPR : Carlos Enrique Lopez Lizarazo et Admara ont formé le meilleur couple de votre équipe colombienne à Tryon, terminant cinquième en individuel. Qu'avez-vous pensé de cette performance prometteuse ?
J-M.N. : Je pense que tout le monde connaît Carlos Lopez, qui est un cavalier extraordinaire, et personne ne peut en douter. C’est dommage, parce que l'image qu'on a voulu donner de lui à la finale de Coupe de monde Longines de Paris (Susanna Cottica, une journaliste italienne et collaboratrice occasionnelle de GRANDPRIX, s'était indignée des sauts réalisés par Admara lors de son premier parcours, le hongre semblait visiblement avoir des guêtres postérieures bien trop serrées, ndlr) a un peu terni son image. Moi qui le connaît bien maintenant, qui le côtoie fréquemment, je peux dire que c’est un cavalier qui aime ses chevaux. C’est un homme de cheval absolument remarquable, qui a développé une superbe complicité avec Admara aux écuries. Il fait preuve d'une précision, d'une technicité et d'une patience extrême que ce soit dans le travail à la maison, dans le paddock d'un concours ou avant une épreuve. Au paddock, avant de rentrer en piste, il ne saute par exemple que quatre obstacles, et commence par des barres au sol. Lors de la finale individuelle de Tryon, il a démontré qu’il avait des nerfs solides, et qu’il était prêt à signer un double double sans-faute. Je connais peu de cavaliers au monde qui soient capables de passer de la vingt-sixième à la cinquième place dans un championnat! C'était fantastique. Le premier tour était le plus dur pour lui, dans le sens où il lui fallait rentrer dans les douze qualifiés et qu'il partait en premier. Il n’avait aucun repère par rapport au temps accordé ni au parcours. Ensuite, il a déroulé un deuxième tour fantastique avec ce petit cheval, Admara. Je suis très fier d’être aux côtés de la Colombie aujourd’hui, et de côtoyer un tel cavalier.
GPR : Qu'avez-vous pensé de la performance collective de la France, qui espérait forcément mieux qu’une neuvième place et une non-qualification olympique ?
J-M.N. : Je pense que ce qui a été difficile pour la France c’est qu’ils avaient une méconnaissance totale des grands évènements, mis à part Kevin Staut. Certains ont merveilleusement bien réagi comme Alexis Deroubaix, et d’autres chevaux ont eu un peu plus de mal puisqu'ils n’ont pas l’habitude de tourner sur 1,65m. Alexandra Francart avait un jeune cheval, et a laissé pas mal de fautes en fin de parcours. Hier, il était un peu émoussé sur la fin, mais a signé un parcours remarquable et c’est une cavalière fantastique. Je pense qu'ils ont beaucoup appris en venant à Tryon, et je leur souhaite bonne chance pour la qualification olympique aux championnats d’Europe!
Jean-Marc Nicolas : C’était difficile d’espérer mieux placé pour le moment. Tactiquement, j’avais mis mes deux meilleurs cartouches -Carlos Lopez et Juan Manuel Gallego- le premier jour. Carlos a été en tête de la chasse pendant quatre heures, et l’équipe aussi. Nous avons pu faire rêver un peu la Colombie, et nous aussi, nous commencions à y croire un peu, forcément! Les deux autres cavaliers n’ont pas démérité puisqu’ils ont n'ont écopé que de quatre points. L'un d'eux, Fernando Cardenas, que je connaissais seulement par voies de télécommunications puisqu'il est installé aux États-Unis, n’avait jamais sauté une épreuve d’une telle intensité, d’une telle force. J’avais pu venir le voir il y a trois mois, ici à Tryon, et il avait terminé deuxième du Grand Prix. Sur un cheval qui avait 1,50 ou 1,55 mètres de potentiel! Ce dernier et René Lopez ont fait un travail extraordinaire. Je suis tellement heureux et fier d’être avec eux. Se qualifier pour les Jeux olympiques va être difficile. Malheureusement, nous ne pouvons pas aller à Barcelone parce que nous n'avons pas sauté de Coupe des Nations cette année. Sinon, nous aurions pu y aller car nous sommes deuxièmes des équipes sud-américaines. Notre objectif est d’être dans les trois meilleurs, après les américains, aux Jeux panaméricains de Lima en septembre 2019.
GPR : Cet objectif de qualification olympique vous semble-t-il jouable ?
J-M.N. : Tout à fait! J’ai de la chance de récupérer Dayro Arroyave, qui est un cavalier très talentueux. Tous ces cavaliers, d'autant plus grâce à la cinquième place de Carlos, sont archi-motivés. Pour cela, nous allons déjà courir, au mois de février, trois Coupes des nations aux États-Unis, à Wellington, Ocala et Vancouver. La qualification est difficile, mais c'est jouable!
GPR : Carlos Enrique Lopez Lizarazo et Admara ont formé le meilleur couple de votre équipe colombienne à Tryon, terminant cinquième en individuel. Qu'avez-vous pensé de cette performance prometteuse ?
J-M.N. : Je pense que tout le monde connaît Carlos Lopez, qui est un cavalier extraordinaire, et personne ne peut en douter. C’est dommage, parce que l'image qu'on a voulu donner de lui à la finale de Coupe de monde Longines de Paris (Susanna Cottica, une journaliste italienne et collaboratrice occasionnelle de GRANDPRIX, s'était indignée des sauts réalisés par Admara lors de son premier parcours, le hongre semblait visiblement avoir des guêtres postérieures bien trop serrées, ndlr) a un peu terni son image. Moi qui le connaît bien maintenant, qui le côtoie fréquemment, je peux dire que c’est un cavalier qui aime ses chevaux. C’est un homme de cheval absolument remarquable, qui a développé une superbe complicité avec Admara aux écuries. Il fait preuve d'une précision, d'une technicité et d'une patience extrême que ce soit dans le travail à la maison, dans le paddock d'un concours ou avant une épreuve. Au paddock, avant de rentrer en piste, il ne saute par exemple que quatre obstacles, et commence par des barres au sol. Lors de la finale individuelle de Tryon, il a démontré qu’il avait des nerfs solides, et qu’il était prêt à signer un double double sans-faute. Je connais peu de cavaliers au monde qui soient capables de passer de la vingt-sixième à la cinquième place dans un championnat! C'était fantastique. Le premier tour était le plus dur pour lui, dans le sens où il lui fallait rentrer dans les douze qualifiés et qu'il partait en premier. Il n’avait aucun repère par rapport au temps accordé ni au parcours. Ensuite, il a déroulé un deuxième tour fantastique avec ce petit cheval, Admara. Je suis très fier d’être aux côtés de la Colombie aujourd’hui, et de côtoyer un tel cavalier.
GPR : Qu'avez-vous pensé de la performance collective de la France, qui espérait forcément mieux qu’une neuvième place et une non-qualification olympique ?
J-M.N. : Je pense que ce qui a été difficile pour la France c’est qu’ils avaient une méconnaissance totale des grands évènements, mis à part Kevin Staut. Certains ont merveilleusement bien réagi comme Alexis Deroubaix, et d’autres chevaux ont eu un peu plus de mal puisqu'ils n’ont pas l’habitude de tourner sur 1,65m. Alexandra Francart avait un jeune cheval, et a laissé pas mal de fautes en fin de parcours. Hier, il était un peu émoussé sur la fin, mais a signé un parcours remarquable et c’est une cavalière fantastique. Je pense qu'ils ont beaucoup appris en venant à Tryon, et je leur souhaite bonne chance pour la qualification olympique aux championnats d’Europe!
GPR : Quant au reste de la finale individuelle, deux Suisses, qui ont vécu l’enfer vendredi dans l'épreuve par équipes, s’en sont tirés avec deux belles médailles, et une jeune Allemande que personne ne connaissait il y a deux ans est devenue championne du monde. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
J-M.N. : Déjà, les anciens sont toujours là. C’est extraordinaire d’avoir une cavalière championne du monde, mais elle n'est pas tant inconnue sinon elle ne serait pas sélectionnée dans l’équipe allemande! Elle a tenu jusqu'au bout et n’a pas concédé une faute du championnat. C’est un peu le renouveau de l’équitation.
Quand on voit qu’il y avait 125 partants dans ces championnats du monde, et qu'il n'y a eu que cinq sans-faute le deuxième jour, soit 4 %, cela montre la difficulté de cette épreuve. Comme je le disais à mes cavaliers, nous étions à un championnat du monde, il ne fallait pas s'attendre à avoir des épreuves faciles! Je tire un coup de chapeau au chef de piste Alan Wade, car tous les parcours ont été remarquables. La finale a été haletante jusqu'à la dernière minute.
GPR : Alan Wade a notamment beaucoup joué sur la difficulté du chronomètre imparti, et de manière diabolique. Plutôt que de continuellement élargir les obstacles, est-ce que la solution n’est pas de jouer avec le temps ?
J-M.N. : Ça en fait partie. Le chronomètre imparti peut aujourd'hui occasionner des fautes. Quand on regarde le classement final, il y a trois points de différence entre le premier et le deuxième cavalier, et 1.5 points entre le deuxième et le troisième. Carlos Lopez est cinquième avec quatre points de temps. Cela illustre bien l'importance de ce temps accordé, qui fait partie de l'évolution du sport. À l’époque, ce paramètre n'était pas là, ou du moins n'était pas si important. Cela fait partie du concours hippique moderne! À Tryon, les parcours étaient construits avec des obstacles excessivement légers, et posaient des problèmes techniques avec des distances très courtes avec des verticaux et des fautes un peu partout. Et puis les chevaux sont encore meilleurs, et sont montés par les meilleurs cavaliers, donc cela donne des machines redoutables!
J-M.N. : Déjà, les anciens sont toujours là. C’est extraordinaire d’avoir une cavalière championne du monde, mais elle n'est pas tant inconnue sinon elle ne serait pas sélectionnée dans l’équipe allemande! Elle a tenu jusqu'au bout et n’a pas concédé une faute du championnat. C’est un peu le renouveau de l’équitation.
Quand on voit qu’il y avait 125 partants dans ces championnats du monde, et qu'il n'y a eu que cinq sans-faute le deuxième jour, soit 4 %, cela montre la difficulté de cette épreuve. Comme je le disais à mes cavaliers, nous étions à un championnat du monde, il ne fallait pas s'attendre à avoir des épreuves faciles! Je tire un coup de chapeau au chef de piste Alan Wade, car tous les parcours ont été remarquables. La finale a été haletante jusqu'à la dernière minute.
GPR : Alan Wade a notamment beaucoup joué sur la difficulté du chronomètre imparti, et de manière diabolique. Plutôt que de continuellement élargir les obstacles, est-ce que la solution n’est pas de jouer avec le temps ?
J-M.N. : Ça en fait partie. Le chronomètre imparti peut aujourd'hui occasionner des fautes. Quand on regarde le classement final, il y a trois points de différence entre le premier et le deuxième cavalier, et 1.5 points entre le deuxième et le troisième. Carlos Lopez est cinquième avec quatre points de temps. Cela illustre bien l'importance de ce temps accordé, qui fait partie de l'évolution du sport. À l’époque, ce paramètre n'était pas là, ou du moins n'était pas si important. Cela fait partie du concours hippique moderne! À Tryon, les parcours étaient construits avec des obstacles excessivement légers, et posaient des problèmes techniques avec des distances très courtes avec des verticaux et des fautes un peu partout. Et puis les chevaux sont encore meilleurs, et sont montés par les meilleurs cavaliers, donc cela donne des machines redoutables!