Prises en chasse depuis la deuxième journée du Grand Prix olympique par Cathrine Laudrup-Dufour et Mount St. John Freestyle, Jessica von Bredow-Werndl et Dalera BB avaient même été battues par la paire danoise dans le Spécial, hier. Pour autant, les triples championnes olympiques en titre - fortes de leur deux titres par équipes obtenus hier et en 2021 ainsi que de leur sacre individuel de Tokyo - n’ont rien lâché. Capitalisant sur des airs relevés et des transitions à nul autre pareil, la Trakehner de dix-sept ans est apparue énergique durant la très grande majorité de sa prestation. Elle a sans doute perdu des points au pas rassemblé et a montré quelques tensions au passage en toute fin de reprise, sans doute liées aux applaudissements en cadence du public, puisque ces tensions ont disparu dès que la foule a arrêté d’encourager les championnes, pour mieux les féliciter après leur arrêt final, et plus encore après l’annonce de leur score de 90,093%.

Dernière à s’élancer, juste après Jessica von Bredow-Werndl, Cathrine Laudrup-Dufour savait donc qu’elle devrait battre son record personnel, établi à 90,005% avec Bohemian, si elle voulait décrocher l’or olympique que beaucoup la croyaient capable d’obtenir. Comme sa rivale germanique et d’autres encore, la Danoise, associée à Mount St. John Freestyle, avait fait le choix d'un accompagnement musical comportant des références francophones. Si la cavalière de Dalera avait misé sur l’indémodable et légendaire Édith Piaf, comme elle le fait depuis un peu moins de deux ans maintenant, l’ancienne partenaire de Cassidy avait opté pour un répertoire plus récent, avec le fameux Formidable de Stromae. Sa fille de Fidermark est apparue, comme dans le Grand Prix et le Spécial, tout à fait disponible et élastique dans la majorité des figures. En revanche, elle a semblé un peu fatiguée aujourd'hui, et s’est notamment montrée moins souveraine dans le piaffer et les transitions qui l’entourent. Finalement, le meilleur duo danois, médaillé d’argent par équipes hier, est sorti avec une très bonne moyenne de 88,093%, qui ne lui a toutefois pas permis d'accrocher une meilleure place que la cinquième. Après avoir regardé “les trois quarts de la reprise” de sa concurrente, Jessica von Bredow-Werndl, qui porte désormais le statut de quadruple championne olympique en titre, a donc pu se réjouir de monter une nouvelle fois sur le toit de l’Olympe. “Cet endroit a été une formidable piste de danse et je suis submergée par l’émotion, épuisée, mais aussi très reconnaissante d’avoir eu la chance de performer ici. Il s’agit de l’expérience d’une vie”, a notamment déclaré la cavalière germanique, dont la réaction complète est à retrouver ici.

L’argent est revenu à un couple associé, comme Cathrine Laudrup-Dufour et Freestyle, depuis moins d’un an: celui que composent Isabell Werth et Wendy de Fontaine. En constante progression depuis leurs débuts ensemble il y a environ sept mois, toutes deux s'étaient déjà affirmées comme des candidates sérieuses à une médaille individuelle en remportant le Grand Prix Libre du CDIO 5* d’Aix-la-Chapelle avec 89,095%, le 7 juillet. Portées par le tube Stumbling In et le Oh Mandy de Barry Manilow, transformé pour l’occasion en “Oh Wendy”, toutes deux ont présenté des airs relevés d’une qualité absolument hors du commun. Une ligne de changements de pied au temps fautive a coûté de très précieux points à la paire, qui a finalement été évaluée à un brillant 89,695%. Cette note a donc permis à Isabell Werth, cavalière la plus médaillée de tous les temps et devenue hier l'athlète olympique allemande la plus médaillée aux JO, d’être sacrée vice-championne olympique individuelle pour la quatrième fois. En 2021, déjà, l’Allemande avait été la dauphine de Jessica von Bredow-Werndl à Tokyo, où elle montait Bella Rose. Elle avait occupé le même rang lors des Jeux de Rio, en 2016, avec Weihegold, et à Hong-Kong, en 2008, sur Satchmo.

Sacrés doubles champions du monde à Herning en 2022, en l’absence de Jessica et Dalera, Charlotte Fry et Glamourdale ont cette fois dû se contenter d’un doublé en bronze. Comme hier dans la finale par équipes, tous deux sont, en effet, montés sur la troisième marche du podium ce dimanche. L’étalon noir a, une fois de plus, brillé au galop, particulièrement dans les allongements et les changements de pied aux deux temps, mais il a - là aussi comme souvent - présenté un piaffer d’une qualité un peu inférieure à ceux de ses plus proches concurrents. Avec un accompagnement musical renouvelé et laissant notamment entendre quelques secondes de La Marseillaise dans deux pirouettes au galop, le fils de Lord Leatherdale a récolté 88,971%, devançant ainsi de 0,539 point de pourcentage le Hermès de Dinja van Liere, quatrième. “J’espère que ma mère (Laura Fry, athlète olympique décédée en 2012 après s'être battue contre le cancer, ndlr) est fière de moi”, s'est notamment émue Charlotte Fry en conférence de presse.

Cheffe de file du dressage français en sa qualité de numéro douze mondiale, Pauline Basquin était aussi la seule Tricolore à s'être qualifiée pour cette finale individuelle. Avec un Sertorius de Rima*IFCE (le portrait du hongre est à retrouver ici) qui a semblé un peu fatigué, ce qu’elle a confirmé par la suite, l’écuyère du Cadre Noir a, une fois de plus, proposé une prestation harmonieuse et élégante, toutefois entachée par deux lignes de changements de pied au temps fautives. Elle a, cette fois, décroché un score de 79,118%, synonyme de seizième place. “J’ai gagné en confiance, car nous avons accédé à cette finale et que hier nous avons récolté beaucoup de points en début de reprise (le couple naviguait entre 78% et 80% dans le Spécial, ndlr). Cela me donne envie de continuer et de progresser”, s’est réjouie la Française, dont la réaction complète est à retrouver ici.

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