Après les Jeux, ce sont toujours les Jeux…ou presque. Les spectateurs du Hermès Sellier, première qualificative pour le Grand Prix CSI 4* du Longines Deauville Classic, prévu dimanche et couru aux couleurs de Longines et de la région Normandie, ont eu la chance de voir évoluer une demi-douzaine de sélectionnés olympiques, parmi les quatre-vingt-un couples au départ. Le tracé imaginé par le Néerlandais Louis Konickx et son équipe proposait douze obstacles dont deux doubles. La dernière ligne, s’ouvrant sur le vertical GRANDPRIX, est celle qui a posé le plus de problème.

Trente et un couples sont sortis de piste sans pénalité, mais seuls les vingt-cinq premiers ont obtenu leur billet pour la finale dominicale. Dernière à s’élancer cet après-midi, Jeanne Sadran a immédiatement regretté d’avoir traîné en route, huit centièmes l’ayant privé de ce ticket. Malgré un contingent important, installé au sein des écuries d’Alexandra Paillot, à dix minutes de Deauville, les Brésiliens n’ont pas réussi à écraser la concurrence. Seul Pedro Veniss et Nimrod de Muze Imperio Egipcio, éliminé jeudi dernier de la qualificative par équipes des JO de Paris 2024 dans des conditions extrêmement litigieuses après la découverte d’une microgoutte de sang sur un flanc, a su trouver le bon tempo et a tenu la tête durant plus d’une heure.

Le sursaut est venu du Normand Kevin Staut, lui aussi malheureux aux JO avec Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie, mais heureux chez lui. Il montait pour l’occasion Dialou Blue PS, sa partenaire des championnats d’Europe de Milan. Le couple a abaissé sans difficulté le chrono du Brésilien de plus d’une seconde, avec un parcours fluide et laissant augurer de belles choses pour la suite. Après la seconde pause, Darragh Kenny a privé le Français d’une victoire en terminant avec sept dixièmes de seconde d’avance. De retour de Versailles, où il n’est pas entré en jeu avec Cartello VDL, l’Irlandais a réussi une excellente remise en route avec Eddy Blue, son hongre OS de douze ans par Eldorado van de Zeshoek. À noter que les deux premiers chevaux de ce classement sont nés chez le magnant allemand Paul Schockemöhle (Gestüt Lewitz) et ont pour grand-père maternel un certain...Chacco-Blue.

“Objectif LA 2028”, Darragh Kenny

“J’ai commencé à monter Eddy Blue l’an dernier et Carol Sollak, ma propriétaire, l’a acheté en janvier. C’est un cheval fantastique, qui a sauté sans faute le Grand Prix CSIO 5* de Rome et s’est très bien comporté dans la Coupe des nations du CSIO 5* de Falsterbo (bouclant les deux manches avec quatre points, ndlr). Je pense qu’il est capable de tout sauter. Je voulais l’amener ici et lui offrir un beau concours. C’est la première fois que je viens ici à Deauville, et je dois avouer que c’est très beau: les organisateurs ont réalisé un super boulot. Le fait d’avoir participé aux JO sans monter donne un peu plus de motivation car j’aurais aimé avoir la chance de pouvoir y représenter mon pays”, avoue le cavalier de trente-six ans. “C’est le plus incroyable championnat qu’on ait vécu depuis longtemps. Les infrastructures étaient fabuleuses. Les parcours ont été parmi les meilleurs que j’ai vus de ma vie, et le niveau était impressionnant. Il n’y avait rien à redire, j’ai adoré passer ces quelques jours là-bas.”

“Quand j’ai repris la route pour rentrer chez moi, je me suis demandé quel cheval je pourrais emmener jusqu’à Los Angeles”, reprend Darragh Kenny. “Tout le monde commence déjà à se préparer, et je veux vraiment y aller et concourir. C’est mon prochain objectif. En 2028, Eddy Blue aura seize ans et sera sans doute un peu trop âgé, mais je pense qu’il sera un fantastique partenaire pour les championnats d’Europe de La Corogne l’an prochain et les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2026. Les chevaux les mieux classés à Versailles avaient douze à quatorze ans. Si je peux compter sur un cheval de cet âge et avec suffisamment d’expérience à ce moment-là, j’aurai une bonne chance de réussir quelque chose. Pour le moment, je prépare le CSIO 5* de Dublin, mon concours favori, qui aura lieu la semaine prochain, avant de rentrer aux Etats-Unis. Ensuite, je reviendrai peut-être pour le CHI de Genève.”

Le Grand Prix Longines de la région Normandie en ligne de mire

Nombre d’autres Français se sont classés et qualifiés pour le Grand Prix Longines de la région Normandie: Nicolas Layec, Edward Levy et Roger-Yves Bost, quatre, cinq et sixième sur Best of Iscla (SF, Diamant de Semilly x Kannan), Lyon van de Plataan (BWP, Kashmir van Schuttershof x Heartbreaker) et Ever de Turan (SF, Kannan x Ibis de Courcel), Marc Dilasser, Margaux Rocuet, Philippe Rozier, Marie Demonte, Robin Lesqueren, Ines Joly et Ilona Mezzadri, des rangs dix à seize avec Arioto du Gèvres (SF, Diamant de Semilly x Qualisco III), Iliade KDW (Z, Indoctro x Brahmann St Siméon, Prestigio LS (SLS, Presley Boy x Cash), Epona du Quesnoy (SF, Ogrion des Champs x Nabab de Rêve), Giorgio d’Ellipse (SF, Prestigio LS x Kannan), Pegasus Bandit Savoie (SF, Qlassic Bois Margot x Alcamera) et Arcy Fou (SF, Ogano Sitte x Orlando), ainsi qu’Alexandra Francart, vingtième sur Betty du Prieuré (SF, Doremi x Chellano).

Ce Prix Hermès Sellier a relancé les débats dans le Challenge des haras d’Authuit, réunissant les trois concours normands de GRANDPRIX Events et promettant au cavalier le plus régulier dans les épreuves majeures de ces événements de remporter un poulain de l’année offert par les haras d’Authuit. Darragh Kenny (100 points), Kevin Staut (85) et Pedro Veniss (75) ont inscrit leurs premiers points. À ce stade, l’Irlandais Cian O’Connor tient la tête avec 335 points, devant Pénélope Leprevost (322,5) et Julien Anquetin (277,5). En l’absence de ses deux plus sérieux rivaux, la Normande a de vraies chances de l’emporter et de succéder à Victor Bettendorf et Mariano Martínez Bastida, vainqueurs du challenge en 2022 et 23.

Demain, le Longines Deauville Classic se poursuit avec notamment le Prix Defender, seconde qualificative pour le Grand Prix du CSI 4*.

Les résultats
Le classement du Challenge des haras d’Authuit

Toutes les épreuves du Longines Deauville Classic sont retransmises en direct sur GRANDPRIX.tv

Revivez le parcours du couple gagnant